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Quest-ee qu'un Romantique ? Qu'est-ce qu'un Parnassien ? Qu'est-ce qu'un Symboliste ?

Publié le 12/02/2012

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A cette triple question nous serions tentés de répondre : Le Romantique est un anticlassique; le Parnassien, un antiromantique; le Symboliste; un antiparnassien. Réponse trop simpliste, et notoirement insuffisante. Naguère, Fidao-Justiniani publiait un volume intitulé : «Qu'est-ce qu'un Classique ?« Et après avoir consacré 350 pages à cette définition, il annoncait que cinq autres volumes la compléteraient. Si, au point de départ, nous rencontrons une telle complexité, comment nous flatter de renfermer en cinq pages trois définitions étroitement apparentées à cette première? Efforçons-nous-y, du moins, ramenant le Romantisme, le Parnasse et le Symbolisme à leurs éléments essentiels....

« vraisemblable.

Elle le soumet aux regles, itineraire du genie dont il est toujours scabreux de s'ecarter.

Elle le met en garde contre les ecarts de la sensibilite et de l'imagination, contre le 4 moi » haIssable, et lui designe dans le general, l'universel, la vraie matiere litteraire.

C'est elle encore qui l'incite a etudier le coeur humain, a n'en retenir que les traits permanents. Eprise d'ordre, elle lui interdit la confusion des genres et le Confine dans la tragedie, la comedie, l'epopee, la poesie didactique, les ouvrages de morale, genres « objectifs ».

C'est elle enfin qui lui recommande la ple- nitude dans la sobriete : «rien de trop, rien de manque ».

Et Boileau resume les devoirs du classique en ce distique fameux : Que toujours la raison brille en tous vos ecrits; Qu'ils tiennent d'elle seule et leur lustre et leur prix. Le Romantique se rit de la Raison, ennemie de la vraie Poesie; i1 s'ecrie, avec Musset : Le jour ou l'Helicon m'entendra sermonner, Mon premier point sera qu'il faut deraisonner...

...Plus que votre bon sens, ma deraison est wine- La raison est en nous, dit-il; le sentiment, c'est nous; avec sa raison, Des- cartes, a l'en croire, a coupe la gorge a la poesie.

Devenue neine, la sensi- bilite penetre l'imagination, l'exalte et l'enfievre.

Toutes deux dirigent le Romantique, leer emancipateur.

Celui-ci ne pense plus : it reve, it evoque, it contemple.

Tandis que la Raison classique condamne le merveilleux chretien, la Sensibilite romantique le rehabilite et rejette la mythologie. -« Les classiques ont des autels pour tous les dieux, excepte pour le veri- table constate un academicien romantique de Rouen.

4 Il faut etre paien, sous peine d'heresie », proteste le Lyonnais Ballanche.

Et le Romantique abjure Voltaire et son « hideux sourire », pour se porter vers Milton, Klopstock et Chateaubriand.

Une religiosite sans dogme; l'espoir chretien, a defaut de la foi catholique; un certain pantheisme, suffisent a sa sensi- bilite.

Son mot d'ordre n'est plus : Raison et Regle, mais Nature et Liberte. Il repousse du pied « la borne Aristote », prend au collet l'Art Poetique, enferme les regles sous six clefs, et dit a Vaugelas : « Tu n'es qu'une m'achoire.

» II veut la Nature integrale, le Vrai sans euphemismes : « Tout ce qui est dans la Nature est dans l'art.

» Place donc au laid, au grotesque, place a l'accidentel, a l'extraordinaire, au monstrueux, a la couleur locale, a la nature exterieure, source inepuisable de poesie! Si vous lui parlez du4 coeur humain », it vous repondra, comme Musset : Le occur humain de qui? le coeur humain de quoi? Quand le diable y serait, j' ai mon occur humain, moi! Ou, comme Victor Hugo : « On se plaint des ecrivains qui disent : « moi ». Parlez-nous de nous, leur crie-t-on.

Haas! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous...

Ah! insense, qui crois que je ne suis pas toil Aborde- t-il le drame, it y mole comedic et tragedie, y introduit des elements lyri- ques et epiques.

Ne vantez pas devant lui la sobriete classique; it vous pouffera de rire au nez, ce mot est, pour lui, synonyme d'indigence et d'impuissance.

Il revendique pour l'Art une liberte totale.

Vocabulaire, syntaxe, prosodie, il a tout affranchi : Plus de mot senateur, plus de mot roturier! ...Guerre a la rhetorique et paix a la syntaxe! II a enleve a la strophe ses « baillons », a l'ode les « fens » qui entravaient ses pieds, il a sorti le drame de sa « cellule ».

II a fait son Quatorze-Juillet litteraire, au chant d'une Marseillaise nouvelle : Aux armes, prose et vers! formez vos bataillons! Le Parnasse s'est defendu d'etre une ecole et d'imposer a ses adeptes un mot d'ordre.

En &pit des protestations de Catulle Mendes et de Coppee, les membres de ce groupement s'inspirent d'une meme esthetique generale et se reclament des memes chefs de file.

Sully Prudhomme avoue avoir choisi pour modeles Theophile Gautier et Leconte de Lisle.

Quant au mot d'ordre, ce n'est pas un, mais six ou sept qu'ont suivi les Parnassiens, ce qui d'ailleurs n'a point empeche des personnalites tres diverses de se reveler. Le Parnasse est une reaction contre les exces romantiques et la pro- longation du romantisme : son ideal est moins un art nouveau qu'un art corrige.

Il y avait deja, dans le Romantisme, des oeuvres parnassieiines avant, in lettre, et la formule d'un art impersonnel, descriptif, pittoresque vraisemblable.

Elle le soumet aux règles, itinéraire du génie dont il est toujour.s .s~~breux dt;l s'é~arlt;lr.

Elle le met en .garde ..

contre les ~cart~ de la sensibilite et de l'tmagmabon, contre le « mot :.

hatssable, et lm déstgne dans le général, l'universel, la vraie matière littéraire.

C'est elle encore qui J'incite à étudier Je cœur humain, à n'en retenir que les traits permane!J.ts.

Eprise d'ordre, elle lui interdit la c6nfusion des genres et le confine dans la tragédie, la comédie, l'épo~ée, la poésie didactique, les ouvrages de morale, genres « objectifs ~.

C est elle enfin qui lui recommande la plé­ nitude dans la sobriété : « rien de trop, rien de manque ~.

Et Boileau résume le·s devoirs du classi9ue.

en ce âistique fameux : -'· Que toujours la razson brille en tous vos écrits; Qu'ils tiennent d'elle seule et leur lustre et leur prix.

Le Romantique se rit de la Raison, ennemie de la vraie Poésie; il s'écrie, avec Musset : Le jour où l'Hélicon m'entendra sermonner, Mon premier point sera qu'il faut déraisonner ...

...

Plus que votre bon sens, ma déraison est saine ...

La raismt est en nous, dit-il; le sentiment, c'est nous; avec sa_raison, Des­ cartes; à l'en croire, a coupé la gorge à la.

poésie.

Devenue 'reine, la sensi­ .bilité pénètre l'imagination, l'exalte et l'enfièvre.

Toutes deux diriffent le R:omantique, leur émancipateur.

Celui"ci ne pense plus : il rêve, il evoque, il · contemple.

Tandis que la Raison: classi9,l!e condamne le merveilleux eln'étien, la Sensibilité romantique le réhabilite et rejette la mythologie.

·cLés classiques ont des autels pour tous les dieux, èxcepté pour le véri­ table », constate un académicien romantique de Rouen.

« Il faut être païen, sous peine d'hérésie », proteste· le Lyonnais Ballanche.

Et le Romantique abjure Voltaire et son « hideux sourire », pour se porter vers Milton, Klopstock et Chateaubriand.

Une religiosité sans dogme; l'espoir chrétien, à défaut de la foi catholique; un certain panthéisme, suffisent à sa sensi­ bilité.

Sort mot d'ordre n'est plus : Raison et Règle, mais Nature et Liberté.

• 11 repousse du pied «la borne Aristote:., :prend au collet l'Art Poétique, enferme les règles sous six clefs, et dit a Vaugelas : «Tu n'es qu'une mâchoire.~ Il veut la Nature intégrale, le Vrai sans euphémismes: «Tout ce qui est dans la Nature est dans l'a:rt.

~ Place donc au laid, au grotesqùe, :place à l'accidentel, à l'extraordinaire, au monstrueux, à la co1ileur locale, a la nature extérieure, source inépuisable de poésie 1 Si vous lui parlez du « cœur humain », il vous répondra, comme Musset : · Le cŒur humain de qui? le cœur humain de quoi? ' Quand le diable y serait, j'ai mon cœur humain, moi! >' Ou, comme Victor Hugo : « On se plaint des écrivains qui disent : « moi ».

Parlez-nous de nous, leur crie-t-on.

Hélas! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ...

Ah! hisensé, qui crois que jè ne suis pas toi! :.

Aborde~ t-il le drame, il y mêle comédie et tragédie, y introduit des éléments lyri- ques ët épiques.

Ne vantez pas devant lui la sobriété classique; il vous pouffera âe rire au nez, ce mot est, pour lui, synonyme d'indigence et d'impuissance.

Il revendique pour l'Art une liberté totale.

Vocab1ilaire, syntaxe, prosodie, il a tout affranchi : Plus de mot sénateur, plus de mot roturier 1 ...

Guerre à la rhétorique -et paix à la syntaxe/ Il a enlevé à la strophe ses « bâillons », à l'ode les « fers » qui entravaient ses pieds; il a sorti le drame de sa « cellule :.

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Il a fait son Quatorze-Juillet littéraire, au chant d'une Marseillaise nouvelle : Aux armés, prose et vers/ formez vos bataillons! * ** Le Parnasse s'est défendu d'être une école et d'imposer à ses adeptes un mot d'ordre.

En dépit des protestations de Cattille Mendès et de Coppée, les membres de ce groupement s'inspirent d'une même esthétique générale ·et se réclament des mêmes chefs de file.

S1illy Prudhomme avoue avoir choisi .pour modèles Théophile Gautier et Leconte de Lisle.

Quant au mot d'ordre, ce n'est pas un, mais six ou sept qu'ont suivi les Parnassiens, ce qui d'ailleurs n'a point ·empêché des personnalités très diverses de se révéler.

Le Parnasse est UJ!e réaction contre les excès romantiques et la pro­ longation du romantisme : son idéal est moins un art nouveau qu'un art corrigé.

Il y avait déjà, dans le Romantisme, des œuvres parnassiennes avant.

la lettre, et la formule d'un art impersonnel,· descriptif, pittoresque. »

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