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Baudelaire, Le joujou du pauvre.

Publié le 22/02/2012

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Sous forme de commentaire composé, vous expliquerez et ferez apprécier le poème en prose suivant : Sur une route, derrière la grille d'un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d'un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie.    Le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse rendent ces enfants-là si jolis, qu'on les croirait faits d'une autre pâte que les enfants de la médiocrité et de la pauvreté. A côté de lui, gisait sur l'herbe un joujou splendide, aussi frais que son maitre, verni, doré, vêtu d'une robe pourpre, et couvert de plumets et de verroteries. Mais l'enfant ne s'occupait pas de son joujou préféré, et voici ce qu'il regardait : De l'autre côté de la grille, sur la route, entre les chardons et les orties, il y avait un autre enfant, sale, chétif, fuligineux, un de ces marmots-parias dont un œil impartial découvrirait la beauté, si, comme l'œil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère.    A travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes, la grande route et le château, l'enfant pauvre montrait à l'enfant riche son propre joujou, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or, ce joujou, que le petit agaçait, agitait et secouait dans une boite grillée, c'était un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même.    Et les deux enfants se riaient l'un à l'autre fraternellement, avec des dents d'une égale blancheur.    Baudelaire, Le joujou du pauvre.   

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« « Poésie et charité » (Les Foules — Baudelaire). « Sainte prostitution de l'âme qui se donne tout entière à l'imprévu qui se montre, à l'inconnu qui passe » (« LesFoules »). Ici donc, partant de 2 tableaux rencontrés sur sa route de « Rêveur » (cf.

le début du poème, non donné : « flânersur les grandes routes...

»)... ...

Opposition volontairement développée : enfant riche/ enfant pauvre. Inégalité sociale fortement suggérée par cette présentation antithétique. Mise en valeur frappante, par contrecoup, de l'égalité des 2 enfants dans le jeu, qui supprime les barrières decastes. Délicatesse et souplesse des phrases. Mouvement subtil et fluide du poème qui suit la rêverie méditative, jusqu'à l'aboutissement du texte : la moralité del'anecdote. Comparaison avec l'essai initial « Morale du Joujou ». Baudelaire et les pauvres. Conclusion Baudelaire veut « accrocher une pensée rhapsodique à chaque accident de la flânerie et tirer de chaque objet unemoralité désagréable » (Lettre à Sainte-Beuve). Grande compassion de Baudelaire. Mais « ces bagatelles...

sont difficiles à faire » (id.). Les Petits poèmes en prose sont un « commencement absolu » (Blin). C'est une « poésie gouvernée » (J.

Rivière). Pas de rhétorique, pas de « rituel ». « Toute une expérience humaine se cache derrière les lignes mesurées et avares » (Daniel Rops). Grande influence sur les Modernes.. »

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