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BEAUMARCHAIS LE MARIAGE DE FIGARO ACTE 1 SCENE 1

Publié le 29/09/2018

Extrait du document

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C. Un dialogue mené tambour battant
La « franche gaieté », c’est ainsi l’invention d’une écriture spécifique qui se caractérise par la concision des répliques, la recherche de l’économie, de la surprise, de larapidité.
L’entêtement de Suzanne à ne rien dévoiler induit un échange de répliques brèves qui donne une grande vivacité au dialogue. Les phrases nominales interrogatives quel danger ? et la crainte ? sonnent comme des reproches déguisés. L’enjeu du langage est aussi un enjeu de pouvoir. Celui-ci est ici incarné par Suzanne, quand il s’agit de rendre Figaro à l’évidence.
La plupart des répliques du Mariage de Figaro sont particulièrement brèves. C’est ce que rend possible un autre type d’écriture caractéristique de Beaumarchais : « la concentration des effets ». La phrase reste souvent inachevée à l’intérieur de la réplique. Par exemple : qu’un ancien droit du seigneur…Tu sais s’il était triste ! Il n’est pas nécessaire de terminer la phrase, l’idée est suggérée. L’information est transmise le plus souvent avec le minimum de mots. Cela crée un dialogue concis et dense.


CONCLUSION
Ainsi cette scène d’exposition est essentiellement dynamique. Dynamique dans la façon dont les informations se trouvent distillées, mais aussi dans la façon dont les rapports des personnages sont évolutifs. Dynamique dans sa rapidité, due à la multiplication des jeux de mots, des rebondissements du langage. Cette scène nous montre un Figaro ignorant, qui ne fait qu’évoquer timidement sa stratégie défensive avant d’incarner l’homme d’esprit contre les pouvoirs et de pouvoir déjouer l’ordre social.

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« Cette hypothèse de la chambre nuptiale est confirmée par le chapeau de la mariée et le petit bouquet de fleurs d’orange : les fleurs d’oranger sont le symbole de la virginité et de la féminité, Suzanne apparaît comme une jeune fille coquette, féminine et donne fraîcheur et gaieté à la scène. Au milieu de cette salle un grand fauteuil de malade semble inutile pourtant sa fonction se révèlera essentielle dans la suite de la pièce (dans l’acte 1 scène 8). Les objets que constituent les accessoires et le mobilier sont donc représentatifs d’un milieu intime que chacun des personnages cherche à s’approprier. B.

La fonction symbolique de l’espace : un espace menacé A la vision plutôt statique de Suzanne, s’oppose celle, dynamique, de Figaro mesurant l’espace de la chambre. Pour lui, cette chambre est la plus commode du château. Figaro paraît se satisfaire de sa condition de valet puisqu’il accepte d’être logé et meublé par son maître.

Le lieu que lui attribue son maître est un lieu qui lui plait, comme le soulignent un vocabulaire laudatif : bonne grâce, beau lit, et l’utilisation du superlatif : la plus commode. Cela témoigne de son manque de lucidité car Figaro ne voit pas que cet espace est miné et piégé.

Suzanne a compris que si sa chambre est à côté de celle du Comte c’est pour que celui-ci puisse aisément profiter d’elle.

Ce lieu est symbolique de l’ordre social puisque la femme est enfermée et elle est au service du seigneur, comme une proie qui ne peut pas échapper au désir du Comte. La pièce s’ouvre ainsi sur une réflexion sur le statut des femmes, sur les privilèges qui conduisent aux abus : c’est le droit du seigneur, ce droit honteux que dénoncent les deux protagonistes.

Suzanne insiste en effet sur l’impuissance de la femme à se défendre : « seul à seule » « secrètement » « en secret ». Cette chambre est le lieu de convergence de tous les conflits : conflits des désirs, de l’argent, du pouvoir. Conflits des désirs : Figaro / Suzanne le Comte/ Suzanne Conflits d’argent : histoire de la dot Tu croyais, bon garçon, que cette dot qu’on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ? Conflits de pouvoir : contradiction d’intérêt entre Figaro et son maître. Dès lors l’intrigue est posée : pour Figaro il s’agira d’attraper ce grand trompeur, de récupérer son « bien » et de protéger son mariage en protégeant son espace. II Le début d’une « folle journée » A.

Les rapports de force Dès cette 1ère scène s’ébauchent les alliances et les oppositions entre les personnages.

Le couple de valets Figaro et Suzanne est uni contre le Comte.

Suzanne rappelle à Figaro ses engagements : Es-tu mon serviteur, ou non ? Le Comte s’est assuré des services de Bazile, une sorte d’agent qui agit pour lui auprès de Suzanne : c’est ce que le loyal Bazile (...) me répète chaque jour, en me donnant leçon.

Par sa position sociale il devrait être avec Suzanne mais par intérêt il préfère rester aux côtés du Comte.

Suzanne ne cache pas son antipathie et le rejette. »

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