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Lecture analyique : BEAUMARCHAIS LE MARIAGE DE FIGARO ACTE 1 SCENE 1

Publié le 21/10/2013

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BEAUMARCHAIS LE MARIAGE DE FIGARO ACTE 1 SCENE 1 INTRODUCTION La première scène du Mariage de Figaro donne, comme traditionnellement la scène d'exposition, les informations essentielles à la compréhension de l'intrigue et oriente le ton général de la pièce. Les deux valets, Suzanne et Figaro, annoncent « la plus badine des intrigues « en même temps qu'ils illustrent le renouveau de l'écriture théâtrale mis en ?uvre par Beaumarchais, [notamment sous l'influence des théories de Diderot sur le drame] : dimension romanesque et épaisseur des personnages, utilisation originale de l'espace, nouvelles fonctions assignées aux objets, recherche systématique des effets. Ce sont tous ces éléments que contient en germe la scène d'exposition. Début d'une « folle journée «, la première scène fonctionne comme une ouverture en informant sur le genre, le style, le ton de la pièce. Problématique : comment grâce à la mise en espace de la scène et à la vivacité des dialogues, Beaumarchais donne une nouvelle dimension à la comédie Lecture Annonce du plan : I.L'espace scénique : du jeu au symbole II.Le début d'une folle journée III.Une comédie I.L'espace scénique : du jeu au symbole Contrairement au théâtre classique, le théâtre de Beaumarchais donne de nombreuses indications scéniques (didascalies). Eléments du décor, actions, position des personnages, costumes, rien n'est laissé au hasard, de telle sorte que le dramaturge a pu être considéré comme le père de la mise en scène écrite. Toutes ces précisions ne sont pas qu'esthétiques, elles ont aussi une fonction symbolique. A.Le décor : une chambre conjugale Les didascalies du 1er acte situent l'action dans  une chambre à demi démeublée. Dans cette chambre se trouvent Figaro et Suzanne, l'un mesurant le plancher avec une toise, l'autre se regardant dans une glace. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une chambre nuptiale même si le lit conjugal n'est pas présent. La pièce s'ouvre sur un tableau charmant, celui des futurs époux. Comme le confirme la 2ème réplique de Figaro,  le matin des noces, le cadre spatio-temporel est donné dès le lever du rideau et en fait le décor n'a pas seulement une valeur décorative. La pièce commence donc in medias res. Le lit conjugal, mentionné avec insistance par Figaro,  ce beau lit que Monseigneur nous donne , est une métonymie du désir et contribue à donner une indication sur la félicité attendue, celle du mariage de Figaro. Cette hypothèse de la chambre nuptiale est confirmée par le  chapeau de la mariée  et  le petit bouquet de fleurs d'orange : les fleurs d'oranger sont le symbole de la virginité et de la féminité, Suzanne apparaît comme une jeune fille coquette, féminine et donne fraî...

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« Conflits d’argent : histoire de la dot Tu croyais, bon garçon, que cette dot qu’on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ? Conflits de pouvoir : contradiction d’intérêt entre Figaro et son maître. Dès lors l’intrigue est posée : pour Figaro il s’agira d’attraper ce grand trompeur, de récupérer son « bien » et de protéger son mariage en protégeant son espace. II Le début d’une « folle journée » A.

Les rapports de force Dès cette 1 ère scène s’ébauchent les alliances et les oppositions entre les personnages.

Le couple de valets Figaro et Suzanne est uni contre le Comte.

Suzanne rappelle à Figaro ses engagements : Es -tu mon serviteur, ou non ? Le Comte s’est assuré des services de Bazile, une sorte d’agent qui agit pour lui auprès de Suzanne : c’est ce que le loyal Bazile (...) me répète chaque jour, en me donnant leçon .

Par sa position sociale il devrait être avec Suzanne mais par intérêt il préfère rester aux côtés du Comte.

Suzanne ne cache pas son antipathie et le rejette dans le camp des adversaires.

Elle parle de lui de façon ironique loyal Bazile , honnête agent de ses plaisirs, « ses » désignant le Comte.

Suzanne lui avouera directement son antipathie dans la scène 9 de l’acte I.

On découvre ainsi un personnage secondaire, déjà présent dans Le Barbier de Séville , dont le Comte séducteur a fait l’auxiliaire de ses amours, alors que sa fonction officielle est d’être le maître de clavecin de la Comtesse et de donner des leçons de chant à Suzanne.

Figaro, tout comme Suzanne, s’en prend avec violence à Bazile, son ennemi de toujours : Bazile ! ô mon mignon, si jamais volée de bois vert, appliquée sur une échine, a dûment redressé la moelle épinière à quelqu’un..

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Les propos excessifs de Figaro démontrent qu’il n’ose s’attaquer au Comte et que sa colère est déviée sur Bazile.

Par ses paroles menaçantes (il considère son adversaire comme un animal qu’il faut battre), Figaro ressemble au valet de comédie (procédé traditionnel des coups de bâton).

Suzanne a ouvert les yeux de Figaro.

Le Comte est bien son rival, plus encore que Bazile.

Dès lors, le couple de valets s’unit pour faire échec aux desseins du Comte. De la même façon, l’amorce d’une alliance entre la Comtesse, l’épouse délaissée, et Suzanne est évoquée : Voilà Madame éveillée, elle m’a bien recommandé d’être la première à lui parler le matin de mes noces.

On devine alors la complicité de la maîtresse et de la camariste qui ont ici un intérêt commun : chacune veut préserver son mariage. A ce stade de la pièce, tous les personnages principaux sont connus : Figaro, Suzanne, le Comte et la Comtesse Almaviva.

Seul un des personnages secondaires est dévoilé, c’est Bazile.

B.

Figaro et Suzanne a)L’amour Suzanne et Figaro s’aiment.

Leur amour est visible dans les noms tendres dont ils s’interpellent : ma charmante, ma petite Suzanne, friponne ; mon fils, mon ami, bon garçon, Fi, Fi, Figaro, et qui montrent la réciprocité d’un amour bien assorti.

Il s’exprime également à travers la gaieté, la joie de vivre, le badinage amoureux entre ces deux personnages qui s’aiment : le jeu autour du baiser à la fin de la scène, ou la manière dont il lui prend les mains au début. Figaro est flatteur à l’égard de Suzanne une belle fille , il complimente sa chasteté le bouquet virginal . b) Suzanne mène le jeu Figaro ne comprend pas d’emblée la situation.

La répétition de ses demandes Pourquoi ? Mais encore ? On dit une raison Qu’entendez-vous par ces paroles qu’est-ce qu’il y a ? montre sa naïveté.

A la révélation finale de Suzanne, il répond par une plaisanterie : Ma tête s’amollit de surprise ; et mon front fertilisé… On a l’impression qu’il est assommé par cette révélation.

L’image de la mollesse ma tête s’amollit est la manifestation verbale d’un effondrement physique et moral.

En outre, cette expression mon front fertilisé est une allusion aux attributs des maris trompés.

Sa réaction n’est pas encore celle de l’action, mais il rêve d’agir en héros Ah ! s’il y avait moyen d’attraper ce grand trompeur .

Les répliques qui suivent sont une accumulation de paroles velléitaires : ce n’est rien d’entreprendre …mille sots coquins l’ont fait .

Le mais qui suit atteste qu’il n’est pas encore ce héros dont il rêve. A cette relative passivité de Figaro s’oppose la vivacité de Suzanne.

« La camariste spirituelle, adroite et rieuse » dont parle Beaumarchais dans sa Préface mène le jeu dans cette scène.

Elle a d’abord de solides principes moraux.

C’est ainsi qu’elle refuse de céder aux propositions du Comte qui lui offre une belle dot pour jouir du droit du seigneur.

Elle entreprend de faire éclater la vérité aux yeux de Figaro.

Figaro cède, il reconnaît sa défaite et en même temps la supériorité éclatante de Suzanne ( on a tort ), dont les reparties pleines de finesse et de sous-entendus montrent l’intelligence et la maîtrise du langage.

Suzanne reprend par exemple, signe de son exaspération, les termes de Figaro : zeste crac en trois sauts.. »

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