« Belle et ressemblante » (p. 22),
Publié le 15/04/2015
Extrait du document
«
L'opposition entre « berceau » et « feuilles mortes » montre la singularité du visage qui se trouve dans un
environnement qui ne lui ressemble pas.
Les vers qui suivent abordent plutôt le thème de la ressemblance et traduisent des sentiments plus
négatifs :
Tout soleil caché
Toute source des sources au fond de l'eau
Tout miroir des miroirs brisé
Un visage dans les balances du silence
Un caillou parmi d'autres cailloux
Pour les frondes des dernières lueurs du jour
Un visage semblable à tous les visages oubliés.
Ainsi, la femme représente tous les soleils cachés, toutes les sources et tous les miroirs brisés, et elle est
semblable à d'autres cailloux comme à tous les visages oubliés.
Le dernier vers apporte un éclairage essentiel
au poème.
Pris dans son sens littéral, il contient une contradiction, car le visage est comparé à une réalité
impossible à se représenter.
L'originalité de cette image et son caractère inusité viennent d'ailleurs de cette
antilogie.
Au sens métaphorique, ce passage signifie que la femme dont il est question fait dorénavant partie
des souvenirs du poète et non plus de sa réalité présente.
On sent toute l'impuissance du locuteur devant le
temps qui passe et les événements tristes qui se répètent malgré lui.
Ce vers introduit aussi le thème de
l'amour perdu qui guidera la lecture du texte en entier.
À ce thème sont associés les termes à connotation
négative qui évoquent un sentiment d'anéantissement et de douleur, c'est-à-dire « fin », « feuilles mortes », «
caché », « brisé », « silence », « frondes », « dernières » et « oubliés ».
Ainsi, par un effet de symétrie, la
deuxième partie de chaque vers se rapporte « à tous les visages oubliés », c'est-à-dire aux amours perdues.
«
La fin du jour », « les dernières lueurs du jour », « les feuilles mortes du jour » et les « balances du silence »
font référence à la fin de la relation amoureuse.
La tristesse de ces images traduit le rapport à l'amour du
locuteur qui associe ce sentiment à la lumière, à la vie et à la plénitude.
D'autre part, pour le poète, les femmes
qu'il a aimées sont comparables à des « soleil[s] caché[s] », à des « sources au fond de l'eau », à des « miroirs.
»
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