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BELLMAN

Publié le 19/04/2012

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Et il est lui aussi musicien. Il ne faut en effet jamais oublier que ses poèmes sont faits pour être chantés sur des airs que Bellman empruntait, en les modifiant, à l'opéra-comique et au vaudeville français, dans un but d'ailleurs souvent parodique, rappelant le Beggars Opera de Gay. Mais chez Bellman la parodie, en faisant oublier l'original, en a tiré un supplément d'émotion. Paroles et musique ont été fondues ensemble par le génie de Bellman et forment désormais une oeuvre d'art nouvelle, à la fois musicale, poétique et dramatique. Bellman mimait lui-même ses chansons avec beaucoup d'esprit et son habileté à imiter les personnages connus, les bruits et les instruments les plus divers, était réputée.

« secrètes alors à la mode, et fait semblant d'y introduire dans ses chansons, au cours de cérémonies bouffonnes, les ivrognes les plus connus de la capitale.

Ces chansons se trouvent réunies à des poèmes plus tardifs dans ses Chansons de Fredman publiées en 179 r.

Mais son chef-d'œuvre est le recueil des quatre-vingt-deux Epîtres de Fredman, publié en 1790.

Les premières, composées en r 768, font encore partie des hymnes bachiques, mais peu à peu l'esprit de ces poèmes s'affine.

Bcllman prend conscience de son art, il improvise moins et travaille davantage.

Il renonce à la bouffonnerie parfois assez grossière de ses premières chansons pour créer un monde à lui.

C'est toujours le monde des cabarets, bien sûr, et on y rencontre toujours les mêmes ivrognes et les mêmes « nymphes )) peu farouch(;s, mais la poésie, la grâce et l'humour avec lesquels y sont évoqués les ébats de Fredman, d'Ulla Winblad et de leurs amis, transporte ce milieu, en somme assez sordide, dans le domaine de l'art.

On a comparé Bellman à Hogarth mais il n'a ni le ton moralisant ni la cruauté de l'Anglais.

Et pourtant quel peintre! En quelques traits rapides il esquisse une scène, dispose quelques éclatantes taches de couleur, dessine un mou­ vement, campe un personnage ou décrit un paysage.

Et puis tout cela se met à vivre.

Chacun de ses poèmes est une petite pièce de théâtre faite d'exclamations, de dialogues et de bruits.

On danse, on rit et on boit dans les cabarets de Stockholm, mais nous sommes au siècle de Rousseau, et Frcdman sait interrompre une partie de cartes pour regarder par la fenêtre le paysage couvert de neige.

Ulla Winblad et ses amis font des excursions en bateau aux environs de Stockholm, en guise d'embarquement pour Cythère.

Parfois les dieux de l'Olympe, sortis ùe quelque tableau de Boucher, se mêlent à leurs aventures.

Chez Bellman, réalisme et rococo s'af­ frontent et se fondent.

Peu à peu le goût de l'ivresse cède la place au sentiment de la nature, la sensualité ardente et impatiente laisse percer la mélancolie de celui qui entend au loin l'appel de Charon.

Si par le milieu où il se complaît, par sa joie de vivre et sa hantise de la mort, Bellman rappelle parfois Villon; si sa bonhomie, son sens dramatique et surtout l'agilité et l'allégresse de son vers font penser à La Fontaine, ce n'est pourtant que dans le monde de la musique que nous pouvons trouver son équivalent.

Par sa légèreté, son amour du théâtre, sa sensualité, comme par son humour qui jaillit de sa pitié pour les hommes et de sa profonde mélancolie, Bellman ressemble à un compositeur qu'il admirait : Mozart.

Et il est lui aussi musicien.

Il ne faut en effet jamais oublier que ses poèmes sont faits pour être chantés sur des airs que Bellman empruntait, en les modifiant, à l'opéra-comique et au vau­ deville français, dans un but d'ailleurs souvent parodique, rappelant le Beggars Opera de Gay.

Mais chez Bcllman la parodie, en faisant oublier l'original, en a tiré un supplément d'émotion.

Paroles et musique ont été fondues ensemble par le génie de Bellman et forment désormais une œuvre d'art nouvelle, à la fois musicale, poétique et dramatique.

Bellman mimait lui-même ses chansons avec beaucoup d'esprit et son habileté à imiter les personnages connus, les bruits et les instruments les plus divers, était réputée.

En 1772, Gustave III s'empare du pouvoir; ami des arts et des lettres, il protège Bellman et lui fait donner une sinécure à la Loterie.

En 1777 Bellman se marie.

Mais il perd son temps à écrire des poèmes de circonstance et des divertissements pour la cour, les épîtres deviennent de plus en plus rares, en même temps d'ailleurs que leur art s'affine et s'apaise sous l'influence du néoclassicisme triomphant.

Ses dernières années se passent dans les ennuis d'argent et, en r 794, il est emprisonné pour dettes.

Cette fois encore ses amis l'aident à en sortir, mais sa santé décline rapidement ct il meurt le 1 1 février 1795·. »

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