Devoir de Philosophie

Bernardin de Saint-Pierre (Jacques-Henri)

Publié le 17/02/2019

Extrait du document

bernardin

Bernardin de Saint-Pierre (Jacques-Henri), écrivain français (Le Havre 1737 - Éragny-sur-Oise 1814). Les premières années de Bernardin furent celles d'un jeune homme en mal de carrière dans la France d'Ancien Régime. Fort de son savoir scientifique, d'une première expérience outre-Atlantique et de multiples projets de réforme, s'arrogeant une noblesse plus que douteuse, il tenta de réussir comme ingénieur du génie dans l'armée qui l'envoya à Malte, puis auprès de Catherine II. Le rêve de trouver un mécène dans la tsarine lui fit traverser l'Europe et essuyer un nouvel échec. Instable et insatisfait, Bernardin multiplia les projets et les mémoires pour les ministères français. Il repartit pour un séjour de trois ans à l'île Maurice : la publication en 1773 du Voyage à Vile de France, où il consignait ses observations scientifiques aussi bien que ses méditations lyriques, attira l'attention sur lui et lui ouvrit les salons littéraires de la capitale. Son ressentiment à l'égard des écrivains en place le rapprocha de Jean-Jacques Rousseau, qu'il fréquenta durant ses dernières années, et l'amena à s'opposer à la philosophie des Lumières. Contre elle, il développa son apologie du sentiment et sa foi dans la Providence, dans une somme à la fois théorique et poétique qui chantait l'ordre du monde et les puissances du cœur : les Études de la nature, publiées de 1784 à 1788, donnaient à voir les analogies qui constituaient l'univers et montraient dans chaque détail de la création la bonté et la prévoyance du Créateur. Il adjoignit au dernier tome des Études un récit qui en illustrait les thèses, Paul et Virginie (1788). Le traité fut accueilli par des applaudissements dans les milieux cléricaux qui virent dans l'auteur le futur champion de la lutte antiphilosophique. Quant aux malheurs de Paul et de Virginie, ils rencontrèrent un succès beaucoup plus large et ce récit à la gloire de l'innocence et de la pudeur fut vite salué comme un chef-d'œuvre. Bernardin exploita le succès en en multipliant les éditions. Il prépara en particulier avec soin celle de 1806, augmentée d'un long préambule et illustrée par Girodet, Gérard, Moreau le Jeune et Prud'hon. Les gouvernements révolutionnaires, attentifs aux accents antiesclavagistes de l'œuvre, tentèrent

bernardin

« de séduire l'écrivain, qui fut nommé en 1792 intendant du Jardin des Plantes, en l'an III professeur de morale à l'École normale, et qui appartint dès sa fonda­ tion à l'Institut.

Il reçut également des pensions de Napoléon sans plus s'eng a­ ger politiquement.

Son idéal resta J'inno­ cence campagnarde et la régression idyllique dans des terres lointaines (l'lie de Paul et Virginie, ou l'Inde de la Chaumiere indienne en 1 791), en contact immédiat avec la nature et Dieu.

Il dénonça sans relâche les vices de la civilisation, les dangers d'une réflexion uniquement rationnelle.

À l'É cole nor­ male et à l'Institut, il s'attaqua aux idéologues et aux héritiers des Lumières, mais Chateaubriand avec le Génie du christianisme en 1802 lui enleva la direction du renouveau catholique.

Avant l'auteur d'Atala, pourtant, il avait ouvert la langue classique à la diversité des sensations concrètes, et, par ses évocations maritimes et tropicales, inventé l'exotisme littéraire.

Les mérites de ce style descriptif font aujourd'hui passer des théories scientifiquement fan­ taisistes et philosophiquement sim­ plistes.

Son dernier ouvrage, les Harmo­ nies de la nature, parut en 1815, après sa mort.

Sa mémoire au xrx• s.

fut soigneusement entretenue par son dis c i­ ple Aimé Manin.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles