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BERQUIN Louis de : sa vie et son oeuvre

Publié le 17/11/2018

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BERQUIN Louis de (vers 1485-1529). Traducteur d’Érasme, peut-être le premier écrivain protestant français, ce « magnifique type d’humanité et d’humaniste chrétien » a pu être présenté sans exagération comme un « Thomas More français » (E.-V. Telle). Bien qu’aucune œuvre personnelle — signée de lui s’entend — n’ait été conservée, une place importante doit lui être réservée dans notre histoire culturelle. A deux titres. D’une part, sa biographie est exemplaire d’une passion intellectuelle rigoureuse et exigeante qui conduit au martyre. D’autre part, en traduisant Érasme il contribue à élargir sa diffusion auprès d’un public auquel l’original restait inaccessible. Si nous le voyons apporter, dans sa version de l'Encomium matrimonii, quelques adoucissements à son modèle, rien de tel ne paraît dans la Complainte de la Paix, 

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Louis de Berquin (1490-1529) Un des martyrs de la Réforme évangélique.

Louis de Berquin fait partie de ces humanistes qui croient possible unerénovation de l'Eglise par les voies pacifiques et éclairées.

Lié au groupe de Meaux et à Lefèvre d'Etaples, il va subirles aléas de la politique royale à un moment où François Ier n'a pas encore choisi entre le catholicisme traditionnelet le renouveau évangélique préconisé par Erasme.

Gentilhomme artésien, conseiller du roi, Berquin s'élève contrel'enseignement scolastique; il blâme les prédicateurs qui invoquent la Sainte Vierge en l'appelant « fontaine degrâces », « notre espérance», «notre vie», expressions qui ne devraient s'adresser qu'au Seigneur seul.

En 1523,Berquin est dénoncé au parlement comme suspect de luthéranisme, «la peste diabolique venue d'Allemagne ».

Onsaisit chez lui des traductions de Luther, de Melanchthon.

La faculté de théologie, consultée, le renvoie à la justiceséculière ; il est emprisonné.

Reste au souverain qui le protège la procédure d'évocation devant son Conseil.

Il enuse pour Lefèvre en juillet ; en août, pour Berquin qui est libéré.

On brûle sur le parvis de Notre-Dame les ouvragesillicites et on déclare criminelle leur possession.

A la même date, un pauvre moine est brûlé.

Dès la captivité du roi àMadrid, la persécution reprend.

Lefèvre et Roussel s'enfuient à Strasbourg.

En janvier 1526, malgré une lettre royaleconciliatrice, le parlement fait arrêter de nouveau Berquin; ses livres sont saisis ; sa doctrine est critiquée.

Mais letraité de Madrid est signé.

François Ier brise l'offensive engagée par le parlement.

Berquin est élargi.

Erasme luiconseille soit le silence, soit l'exil.

Mais Berquin reste intraitable.Le troisième acte est celui du dénouement tragique.

Les provocations — profanation d'une statue de la Vierge àParis — durcissent la répression.

En mars 1529, Berquin, qui a publié l'année précédente, chez Simon Dubois, unetraduction du Livre de vraie et parfaite oraison de Luther, dépose plainte contre son emprisonnement de 1526, qu'iljuge arbitraire.

Incarcéré sur l'ordre du parlement, accusé d'hérésie, jugé en urgence, il est exécuté le 17 avril 1529,avant que sa mère, sa sœur ou le roi aient pu intervenir en sa faveur.

Avec lui sont brûlés ses ouvrages et ceux desa bibliothèque.

Il a refusé de se rétracter.

Il en a appelé au pape et au roi.

En vain ! Berquin a aussi publié, à Lyon,une traduction d'Erasme, Le V-ay Moyen de bien et catholiquement se confesser et, du même Erasme, Le Chevalierchrétien.

L'avocat Versoris, interprète du sentiment populaire parisien, note à propos du réformateur: «Il ne fustguère plainct, car supposé qu'il fust sça-vant en lettres, touttefoys, il abbusa méchament de son sçavoir.

» Letemps de la tolérance est terminé; la persécution ouverte commence.. »

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