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BERRY (littér.)

Publié le 17/02/2019

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BERRY (littér.). Si l'architecture, la peinture et la sculpture ont produit très tôt sur son sol des chefs-d'œuvre, le Berry vient assez tard à la littérature. Le Moyen Âge ne compte guère qu’un théologien, Hervé de Déols (XIIe s.), et un prédicateur, Eudes de Châteauroux, dont les Sermons franciscains brossent un bon tableau de la société de la province au xnr s. L'événement intellectuel le plus marquant de la période est la création par Louis XI, en 1463, de l'université de Bourges, qui allait être illustrée par Cujas, Alciat et Amyot.
 
La Renaissance voit une floraison poétique, avec François Habert, qu'Henri II nomme « poète royal » et qui écrivit une comédie en vers de cinq pieds (le Monarque), Gabriel Bounyn, qui, un siècle avant Bajazet, introduit le drame oriental sur la scène française (la Sultane, 1561), Jean Lauron, chantre de Châteauroux, et Pierre Motin, l’une des cibles de Boileau. L'histoire est tout aussi en faveur avec le légiste Jean Chenu, le pasteur Jean de Léry (Histoire mémorable de la ville de Sancerre, 1598) et la première Histoire du Berry (1566) de l'avocat Jean Chaumeau.
 
Le xviie s. est essentiellement illustré par des jésuites (le P. Labbe, le P. Joseph d'Orléans, le P. Louis Lallemand) et des jurisconsultes érudits (Thaumas de la Thaumassière, Nicolas Catherinot), tandis que le siècle suivant connaît deux gloires bien différentes avec Claude Gui-mond de La Touche, dont la tragédie Iphigénie en Tauride (1757) connut un succès prodigieux, et l'Issoldunois Renaudon, qui fut moine, chef de mendiants, soldat et précepteur avant de finir juriste (Observations sur le franc-alleu du Berry).
 
La période moderne est tout entière dominée par les romans rustiques de George Sand, dont l'œuvre fourmille de locutions et de maximes empruntées au Boischaut, la région bocagère de l’Indre. Mais les Fables (1850) de Théophile Duchapt, le Glossaire (1858) du comte Jaubert, les Croyances et Légendes du centre de la France (1875) de Laisnel de La Salle annoncent le renouveau littéraire du Berry, qui, par-delà l'ambiance
 
du Grand Meaulnes d'Alain-Foumier, s'épanouit dans les contes de Joseph Ageorges (Contes du moulin brûlé, 1911), les poésies et les études du folkloriste Hugues Lapaire (Noëls ber-riauds, 1898 ; Bestiaire berrichon, 1919), les poèmes patoisants et les histoires gaillardes de Jacques Martel (Devant les landiers, 1924; la Poêlée, 1947), les romans de Raymonde Vincent (Campagne, 1937) et le théâtre de Jean-Louis Boncœur (Le berqer m'a dit..., 1962).


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