BILLETDOUX François : sa vie et son oeuvre

BILLETDOUX François (1927-1991). Il a été tenté par la création romanesque avant d'écrire pour la scène et d’y remporter un vif succès, notamment en 1961 avec Va donc chez Torpe, monté par Antoine Bourseiller au Studio des Champs-Élysées. Comme son aîné Jean Tardieu, il a eu une brillante carrière à la Radiodiffusion française, jusqu’à devenir en 1957 le directeur des programmes de la France d’Outre-Mer. Mais cet ancien étudiant de lettres en Sorbonne a aussi une formation originale, puisqu’il suivit à la fois les cours de l’école Charles-Dullin et ceux de l’institut des hautes études cinématographiques. L’itinéraire de l’homme suscite ainsi de multiples rapprochements qui ne sont jamais entièrement satisfaisants, et il en va de même pour son œuvre théâtrale.

On n’évoquera en effet que rapidement ses trois romans : l’Animal (1955), Royal garden blues (1957) et Brouillon d'un bourgeois (1961). Peut-être parce qu’il fait preuve d’humour, le narrateur de Royal garden blues ne parvient pas à faire partager sa fascination pour le personnage de la scandaleuse vicomtesse Georges Marie de..., surnommée Georges, et les aventures dans lesquelles le plonge la « kermesse aux poulets » sont prétextes à une satire morale des milieux artistiques et journalistiques qui paraît bien anodine aujourd’hui. Dans Brouillon d'un bourgeois, le fait que Fernand Jouhasse rédige une véritable confession destinée à sa femme Margot complique et alourdit le récit de sa dépendance par rapport à François-Marie Canavaggio, thème que Jean-Marc Roberts reprendra dans Affaires étrangères.