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Biographie de Raymond Queneau

Publié le 30/01/2020

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• L'explorateur des lettres

C’ est pour Queneau une période particulièrement féconde où il explore des formes littéraires variées, voire inédites : Exercices de style (1947) ; On est toujours trop bon avec les femmes (1947), parodie de saga irlandaise publiée sous le pseudonyme de Sally Mara ; des recueils poétiques comme L’Instant fatal (1946) ou Petite Cosmogonie portative (1950), poème en six chants retraçant la naissance de l’homme et du monde à la manière du poète latin Lucrèce ; des réflexions sur le langage et l’écriture (Bâtons, Chiffres et Lettres, 1950)... Son rayonnement intellectuel, son immense culture et son influence sur la scène littéraire sont reconnus par son entrée à la Société mathématique de France (1948), au fantaisiste Collège de ’Pataphysique (1950) - la « science des solutions imaginaires et de la conciliation des contraires » (fondé par Alfred Jarry, l’auteur â’Vbu roi) -, à l’Académie Concourt (1951), puis sa nomination, en 1954, comme directeur de l’« Encyclopédie de la Pléiade » chez Gallimard, à la création de laquelle il a participé. Parallèlement, il collabore à divers journaux et revues, écrit des dialogues pour le cinéma, lit énormément (d’après lui, environ 10 000 livres !).

Le succès de Zarje dans le métro en 1959, tardif et qui le surprend (« Le succès à 50 ans [il en a 56], c’est la moutarde au dessert »), consacre son écriture originale, fondée sur la fantaisie, l’humour et les trouvailles langagières ; le roman est presque aussitôt adapté au théâtre, et au cinéma par Louis Malle. Sa curiosité pour le langage et les processus de création l’amène, en 1960, à fonder, avec son ami mathématicien François Le Lionnais, l’OuLiPo (OUvroir de Littérature Potentielle),

« l'invention verbale et les jeux sur les mots.

Il préfère rallier le groupe plus fan­ taisiste et ouvert de « la rue du Château » où il se lie particulièrement avec le poète Jacques Prévert et le peintre Yves Tanguy.

•Pendant son service militaire, de 1925 à 1927, il est envoyé chez les zouaves en Algérie et participe à la guerre du Rif au Maroc : c'est là que, dit-il, il fit « ses classes de français populaire, d'argot et de parigot, dialectes dont [il n'avait] alors qu'une connaissance rudimentaire 1 ».

Sensibilisé à l'oppression politique, en particulier par son séjour au Maghreb, il collabore avec !'écrivain Georges Bataille à La Critique sociale de Boris Souvarine, revue du Cercle com­ muniste démocratique fondé en 1930 par ce dernier qui avait été exclu du Parti communiste (en tant que farouche opposant du stalinisme).

En 1932, Raymond Queneau, dépressif et vivotant de petits boulots, entreprend une psychanalyse qui durera dix ans.

e littérature et « néo-français }} •À l'occasion d'un voyage en Grèce (raconté dans Odile, en 1937), il est frappé par la différence entre la langue littéraire grecque, proche du grec ancien, et la langue populaire : son premier roman, Le Chiendent, paru en 1933, est l'écho de ce questionnement et marque son entrée officielle en littérature ; il y intro­ duit ce style très particulier qui mêle français populaire, et même phonétique, et tournures savantes ou parodiques, qu'il théorise en parlant, dans des articles, de « néo-français ».

On y reconnaît d'emblée sa riche personnalité, faite de fantaisie et d'humour parfois corrosif, et d'interrogations métaphysiques sur l'identité, le temps ou la mort.

Voyant dans son nom deux étymologies possibles -en patois normand, le quenot est un « chien » et le quesne un « chêne » -, il inscrit, dans son autobiographie en vers Chêne et Chien (Gallimard, 1937), la conscience de la dualité entre les aspirations spirituelles du chêne et la trivialité matérielle du chien : «Le chien se repaîtrait de glands/ S'il ne fréquentait les poubelles.

Du chêne la branche se tend/ Vers le ciel.

» •En 1938, il entre au comité de lecture de Gallimard, comme lecteur d'anglais, et se passionne pour la littérature américaine, puis, en 1941, il devient secrétaire général de cette maison d'édition et se consacre désormais à l'écriture : des romans (Un rude hiver en 1939, Pierrot mon ami en 1942 ...

) et son premier recueil poétique, Les Ziaux (1943).

Pendant !'Occupation, il participe à des publications clandestines, devient membre du Comité national des écrivains à la Libération, puis sous-directeur des services littéraires de la Radio.

Il fréquente Saint-Germain-des-Prés et se lie d'amitié avec Boris Vian à l'occasion de leur passion commune pour le jazz.

1.

R.

Queneau, Bâtons, Chiffres et Lettres, Gallimard, 1950, p.

15.

16 Zazie dam le métro de R.

Queneau et de L Malle. »

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