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Questions possibles à l’oral sur l’acte III scène 2 de Dom juan : ♦ Qui sort vainqueur de cet affrontement ?

Publié le 24/06/2016

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Questions possibles à l’oral sur l’acte III scène 2 de Dom juan : ♦ Qui sort vainqueur de cet affrontement ? ♦ Quels aspects de la personnalité de Dom Juan sont mis en valeur dans cette scène 2 de l’acte 3 ? ♦ Comment l’opposition entre le bien et le mal se manifeste-t-elle ? ♦ Comment est représentée l’impiété dans cette scène ? Annonce du plan Nous verrons tout d’abord quels aspects de la personnalité de Dom Juan sont ici développés (I), avant de nous intéresser aux enjeux de l’affrontement entre le seigneur et le pauvre (II). Se posera enfin la question primordiale de l’interprétation morale de la scène (III). I – Un portrait de Dom juan A – La force de la raison Dans cette scène 2 de l’acte III, Dom Juan représente la raison pure face à la foi. Comme l’explique Sganarelle, « il ne croit qu’en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit » (Dom Juan fait donc primer la raison). Par son échange de répliques avec le pauvre, il construit une sorte de syllogisme : ta seule occupation est de prier Dieu tous les jours / Or ta situation ne s’améliore pas (« tu es bien mal reconnu de tes soins ») / Donc ces prières sont inutiles. Sans aller jusqu’à prouver l’inexistence de Dieu, Dom Juan cherche à démontrer sa totale indifférence. En un sens, son argument a une certaine portée puisqu’il a raison : malgré ses prières, le pauvre reste pauvre (« je suis dans la plus grande nécessité du monde »), et tient donc une conduite illogique. B – Dom Juan manipulateur et cruel A bien des égards, c’est Dom Juan qui domine toute cette scène : il a le titre, le pouvoir, l’argent. Il le sait parfaitement lui-même : il donne des ordres en utilisant l’impératif : « prie-le », « prends », « jure donc ». Il cherche à humilier le pauvre par ironie, en faisant semblant de s’étonner de ses réponses afin de l’obliger à se remettre en cause : « il ne se peut donc pas que tu ne sois bien &...
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« impie, incapable de respecter les valeurs chrétiennes fondamentales telles que la charité.

Il se pose ainsi en adversaire au pauvre, figure christique par excellence.

II – Une scène de confrontation A – La tension dramatique La tension monte très vite dans cette scène 2 de l’acte III, comme en témoignent les prises de parole de Dom Juan.

On constate dans ces dernières une gradation : Dom Juan se montre tout d’abord poli et plein de reconnaissance (« Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur »), mais devient railleur après la réponse du pauvre (« Ah, ah, ton avis est intéressé »).

Ses moqueries sont même teintées de mépris lorsqu’il commence son chantage (« tu n’as qu’à… », « prends, te dis-je »).

Cet échange rapide de répliques courtes (rarement plus d’une phrase, parfois un mot : « Monsieur. ») montre qu’il s’agit bien d’un affrontement.

De même, les insistances de plus en plus pressantes de Dom Juan (« prends, le voilà, prends te dis-je, mais jure donc.

») vont crescendo, jusqu’au « Non monsieur » finale.

Les enjeux de la confrontation sont plus profonds qu’il n’y paraît : symboliquement, c’est ici la foi (sacrée, immatérielle, représentée par le refus du pauvre) qui entre en opposition avec l’argent (le louis d’or, profane et matériel).

B – Dom Juan contre Dieu : une scène proleptique (proleptique = qui annonce la suite de la pièce) Dans cet affrontement, Dom Juan, par le marché qu’il propose au pauvre, figure le diable tentateur, tandis que le pauvre, qui n’a pas d’identité précise, est un personnage emblématique qui représente Dieu lui-même.

Par ses vêtements en lambeaux (« prie-le qu’il te donne un habit ») et son extrême piété (« j’aime mieux mourir de faim »), il rappelle le Christ.

A l’inverse, Dom Juan fait montre d’une provocation insolente mais son insistance montre bien qu’il n’est pas indifférent à Dieu : ces provocations acharnées prouvent que la question de la foi le taraude.

Son esprit logique se heurte à l’amour et au respect que le pauvre porte à Dieu.

C’est une scène qui annonce la fin de la pièce par l’intervention divine, qui châtiera l’impie (acte V scènes 5 et 6).

C – Sganarelle médiateur Sganarelle, troisième personnage présent, semble jouer un rôle d’intermédiaire entre Dom Juan et le pauvre.

Socialement, il se place entre le pauvre et Dom Juan, supérieur à l’un mais inférieur à l’autre.

La question de la force de sa foi se pose dans cette scène : il ne le contredit à aucun moment son maître et ne prend la parole que pour l’excuser auprès du pauvre (« Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme ») ou le paraphraser (« Va, va, jure un peu, il n’y a pas de mal »).

L’issue qu’il propose au pauvre est hypocrite : par le modalisateur « un peu », il minimise l’importance du blasphème.

La question reste de savoir si c’est parce que sa foi n’est guère puissante ou parce qu’il prend réellement le pauvre en pitié.

Transition : C’est donc bien une scène de confrontation à laquelle nous assistons.

Demeure alors une question cruciale : quelle est l’issue du conflit ? III – Quelle morale pour cette scène 2 de l’acte III ? A – Une vision positive de la religion Le pauvre, personnage emblématique, représente l’ensemble de la communauté des croyants, et ses qualités sont donc celles du croyant idéal.

S’il est vrai qu’il ne semble pas avoir un comportement logique, il fait preuve d’un stoïcisme remarquable face à la tentation du Louis d’or.

Il est par ailleurs altruiste, généreux et désintéressé : « je ne manquerai pas de prier le Ciel pour qu’il vous donne toute sorte de biens », « De prier tout le jour pour la prospérité des gens de bien ».

Il accepte sa condition de pauvre sans s’en plaindre, ou en tout cas ne demande pas la richesse à Dieu.

On ne peut nier son sens de l’honneur et son extrême droiture en tant que croyant : il refuse de blasphémer et. »

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