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Un monologue adressé à un inconnu Les indices de la situation d’énonciation : « je » s’adresse ici à un personnage avec familiarité : « Tu tournais le coin de la rue ».

Publié le 17/04/2017

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Un monologue adressé à un inconnu Les indices de la situation d’énonciation : « je » s’adresse ici à un personnage avec familiarité : « Tu tournais le coin de la rue ». Ce sont des hommes « je t’ai vu »(l.1) et « je suis descendu » (l.5) → situation surprenante le monologue commence sans aucune indication d’acte, de scène, sans didascalie sur les personnages. Le destinataire = n personnage absent sur scène, on ne le voit pas mais existe dans le discours de celui qui parle par les multiples adresses. La scène = espace urbain qui n’est pas précisément situé ( un gn : le coin de la rue », (l.1), des averbes « là-bas (10), , « là » (L.3), « en-bas » (l.3) et à un moment que l’on devine être celui qui suit immédiatement la rencontre. Le locuteur a une demande à formuler (l.12-13), mais en l’absence de réponse, ce long quasi-monologue exprime la solitude de celui qui le prononce. Le monologue est un discours tenu par un personnage seul ou se croyant seul, à l’adresse d’un interlocuteur autre existant mais absent (Dieu, un personnage absent, ou mort, une chose…) ou fantasmé. Le soliloque est constitué des « propos prononcés par un personnage seul sur la scène, enfermé dans un débat de conscience par exemple, donc indifférent à autrui » : le soliloque est une adresse du personnage à lui-même, sans considération quelconque d’un tiers. « Le quasi-monologue » est constitué de la réplique ininterrompue, souvent adressée, d’un locuteur « conscient de l’écoute» mais « qui n’obtiendra pas de réponse, et si l’on peut dire, il est parlé pour donner à qui l’écoute, le spectateur, la certitude qu’il ne lui sera pas répondu » (Anne Ubersfeld, « la Parole solitaire » in Jeu : revue de théâtre, n°110). 2. Ce monologue se déroule dans un lieu public, probablement un café (l.). désignation imprécise par l’adverbe « là » (l. 3). L’indication « en bas » (l. 5) = un lieu clos, à l’étage. Cependant, ce lieu est avant tout imprécis, un lieu de rencontre. Atmospère q...

« 4.

Le locuteur principal se dessine peu à peu par fragments, il ne se présente pas.

Il est visiblement marginal.

Sans domicile précis, (« chez moi […] je ne peux pas y rentrer », (l.10) ; il « cherche une chambre », l.

12).

Il semble seul et n’a pas de famille puisqu’il évoque « les appartements où il y a des familles » (l.26 ).

Sa situation de marginalité le pousse vraisemblablement à habiter dans des hôtels : « je vis à l’hôtel depuis presque toujours » (l.19). Mais il se définit ainsi par cette stabilité dans l'errance « et si je rentre dans une chambre d’hôtel, c’est une si ancienne habitude, qu’en trois minutes j’en fais vraiment un chez-moi, par de petits riens, qui font comme si j’y avais vécu toujours, qui en font ma chambre habituelle, où je vis, avec toutes mes habitudes, » et une maison qui l’enracinerait deviendrait une chambre d’hôtel, « rien que d’y vivre » , par habitude.

(26-27) 5.

un sentiment de menace  Il semble avoir un problème : « car chez moi impossible, je ne peux pas y rentrer — pas pour toute la nuit cependant » Mais cela reste mystérieux, pas de réponse.

 la présence de personnes « dans le dos ».

« les cons, qui stationnent [qui] guettent dans le dos » (l.

7), pluralité dans la désignation « les cons », le pronom personnel « ils » qui se distinguent de deux individualités « je » et « tu » en dehors du troupeau.

(l.

6-7)  le propre reflet du locuteur : « il est difficile de ne pas se regarder, tant ici il y a de miroirs, dans les cafés, les hôtels, qu’il faut mettre derrière soi, comme maintenant qu’on est là, où c’est toi qu’ils regardent, moi, je les mets dans le dos » (l.

17). → L’identité et l’altérité se mélangent donc pour créer le sentiment dérangeant d’être « observé » par « cent mille glaces » (l.18) Hyperbole et personnification traduisent ce malaise et soulignent une impression d’éclatement de la personne par ces images qui se reflètent à l’infini.

Idée de fuite : mettre « dans le dos » 6.

La présence d’autrui est ici profondément ambiguë : le locuteur s’adresse à un inconnu pour l’arrêter dans la rue ou dans un café.

≠ « les autres » et leur regard, les miroirs sont vécus comme une menace multiple. → importance du regard avec l’expression « il pleut, cela ne met pas à son avantage quand il pleut sur les cheveux et les fringues » = peur de déplaire ? → la présence de l’autre est le seul moyen de contrecarrer la menace des autres.

Comme le discours est le seul moyen de le faire exister : La présence de l’autre se construit par petites touches, éléments de récit (« je t’ai vu… »), par adresse directe (« maintenant qu’on est là »…) et par projection vers des événements à venir (« dès qu’on sera installé quelque part …»).

Une prose entre poésie et folie 7.

Sonorités et rythmes sont importants →dimension poétique.

 Les échos sonores entre « vu » et « rue » (l.

1), entre « pleut » et « cheveux » (l.

2), entre « et maintenant qu’on est là » et « retourner là, en bas » (l.

3) créent une impression de régularité  les rythmes des phrases : « Tu tournais (3) le coin de la rue (5) lorsque je t’ai vu (5) », ou les segments de phrases de longueur semblable : « mais quand même j’ai osé (7) et maintenant qu’on est là (7), que je ne veux pas me regarder (8) ». →rythme litanique 8.

le ressassement de certains thèmes. »

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