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BUDÉ Guillaume : sa vie et son oeuvre

Publié le 20/11/2018

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BUDÉ Guillaume (1468-1540). Fils d’un grand bourgeois parisien, Guillaume Budé se consacre d’abord, avec un certain dilettantisme, à des études de droit à Orléans. Mais à vingt-trois ans il se convertit avec passion à l’étude des bonae litterae grecques et latines. Projet ambitieux : le grec est encore inconnu en France, et il doit l’apprendre pratiquement seul. Dès lors, l’instauration et le maintien de la république des lettres deviennent son souci constant. En témoignent de longues relations épistolaires avec de nombreux humanistes, Érasme, More, Dolet, Rabelais..., et les charges officielles que lui confie François Ier : dès 1521 il est lecteur royal et maître de la librairie du roi. Budé s’efforce de faire partager au souverain son enthousiasme pour les lettres antiques, et il obtient de lui la fondation de ce

« collège pour l'e.nse ignemen t du grec, du latin et de l'hé­ breu qui deviendra le Collège de France : on le sur­ nomme désormais le « prince des hellénistes».

Il suit parfois la Cour dans ses déplacements, comme au Camp du Drap d'or de 1520, et c'est au cours de l'un de ces voyages qu'il tombe malade et meurt.

Les belles-lettres, la philologie, les mœurs et institu­ tions antiques auxquelles Budé se consacre sont beau­ coup plus qu'un simple passe-temps d'érudit solitaire.

Il s'agit pour lui de retrouver, dans sa pureté originelle, la sagesse des Anciens, afin qu'elle serve d'exemple au prince et à chaque homme : entreprise à laquelle se vouent depuis deux siècles les Italiens.

En 1508, la pre­ mière publication de Budé, les Annotations aux Pandec­ tes, avait ouvert la voie à une approche philologique des textes juridiques qui sera plus tard l'œuvre de Cujas.

Le De asse de 15 15 se veut une évaluation, en valeur contemporaine, des monnaies antiques; mais Budé s'in­ téresse aussi aux poids et aux mesures.

Il débouche par là sur de nombreuses digressions qui permettent à la fois de mieux comprendre l'Antiquité et d'y trouver un modèle.

Cependant, l'importance qu'il accorde aux Grecs ne lui fait pas oublier la prééminence de la foi chrétienne.

Le recueil d'apophtegmes qu'il présente au roi en 1519, et qui ne sera publié qu'en 1547, sous le titre l'Institution du prince, invite le lecteur à étudier Aristote, Platon, Plutarque, pour faire croître les dons de justice, de prudence et de sagesse qui lui ont été octroyés par la puissance divine -tout particulièrement s'il est prince.

Alors que, dès 1520, les œuvres de Luther se répandent en France, Budé insiste sur ce lien qui subor­ donne l'étude à la foi.

11 s'efforce en même temps de se démarquer des hérésies nouvelles : l'objet du De studio litterarum, de 1532, du De transitu hellenismi ad chris­ tianismum, de 1535, n'est pas d'entrer dans les polémi­ ques contemporaines mais de prouver que si les lettres sacrées révèlent Dieu, les lettres profanes- antiques­ préparent à la compréhension de cette révélation.

Par cette piété profonde, jointe à une érudition immense et exigeante, Budé a été un initiateur fécond.

Car ce retour au grec doit aider à mieux comprendre et organiser le présent : notamment en rappelant au prince cette idée-force, diffusée par l'humanisme, que la culture ne fleurit que dans une nation prospère.

[Voir aussi HUMANISME].

BIBLIOGRAPHIE Œuvres.

-Opera omnia (repr.

de l'édition de Bâle.

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Farnborough, Grcgg Press, 1966-1967; De l'institution du Prince (repr.

de l'édition de 1547), Farnborough.

Gregg Press.

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M.-M.

de La Garanderie, Paris.

Vrin, 1967; aux Belles Lettres : l'Étude des leures.

trad.

par M.-M.

de La Garanderie, 1988; De Transi ILl, éd.

J.

Pen ham et M.·M.

de La Garanderie, 1993.

A consulter.

-D.

McNeil, Budé and Humanism, Genève, Droz, 1975; M.· M .

de La Garanderie, Christianisme et leu res profanes.

Essai ( ...

) sur la pe nsé e de Guillaume Budé, Paris, Champion, 19 75 ; J.

Plattard, Guillaume Budé et les origines de l'H uma · nisme, Paris, 1923.

rééd.

Paris, Les Belles-Lettres.

1966; ainsi que G.

Gueudet, « Ëtat présent de recherches sur Guillaume Budé», Association Guillaume Budé, Actes du VIII' Congrès, P aris , Les Belles-Lettres.

1970.. »

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