Candide
Publié le 14/12/2021
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FRANÇAIS Toutes séries
Nº : 91005
Fiche Cours
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
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L’évolution du rapport aux puissants
Au chapitre I, les gens du château dépendent des puissants.
Ce monde est féodal et bâti sur des
a priori.
Des chapitres II à XXIX,
Candide passe de la soumission admirative à la découverte des excès des puissants.
Il est en proie à des doutes et également conduit
plusieurs fois à l’assassinat.
Au chapitre XXX, la métairie est un petit monde bourgeois, fait d’altruisme et de vie en société.
De l’illusion au réel, un roman d’apprentissage
Au chapitre I, le monde de Thunder-ten-Tronckh est bâti autour de trois illusions : l’illusion de la noblesse, de l’amour et de la vérité.
Des chapitres II à XXIX, Candide découvre la vraie nature de la société et des sentiments.
Au chapitre XXX, la métairie est une
société faite de partage, tournée vers le réel et l’action.
Toutes les évolutions que nous venons d’étudier tracent un itinéraire éducatif pour le jeune naïf, cheminement auquel le lecteur
est joint.
Dans ce conte, Voltaire en appelle à abandonner le système aristocratique millénaire qui est, selon lui, source d’injustices.
L’impact des préjugés nobiliaires est tel qu’il freine le progrès.
La philosophie de Pangloss, optimiste et providentialiste, cautionne
l’ordre social et ignore le réel.
Confronté aux horreurs du monde, Candide, tel Adam chassé du paradis, cherche à retrouver le bonheur perdu, lors de son
expulsion du château.
Tant qu’il reste fidèle à ses modèles anciens issus de l’idéologie aristocratique, il demeure attaché à ses
illusions.
Une fois ces illusions abandonnées, Candide est prêt à voir le monde tel qu’il est et à définir une maxime simple, résonnant
comme la morale du conte.
« Cultiver son jardin » semble apparaître comme un moindre mal, une voie possible vers un bonheur
relatif.
Suivre ce précepte revient à s’assurer une règle de vie simple, accessible et efficace.
Il ne s’agit donc plus de philosopher
vainement sur des principes inaccessibles à la raison, mais il faut se libérer du langage creux et aliénant, pour améliorer le monde.
Refus catégorique de l’optimisme, à l’image du derviche qui ferme la porte au nez de Pangloss (XXX), le conte refuse également de
céder au pessimisme tout aussi paralysant d’un personnage comme Martin.
Les cibles de Candide : une violente critique du XVIII e siècle
Le progrès n’est possible que si le lecteur prend conscience de son époque.
Voltaire va ainsi caricaturer et attaquer avec une ironie
acerbe les traits et les institutions de son siècle qui, selon lui, s’opposent au progrès.
Fidèle à la formule de Molière dans la préface
de Tartuffe, « On veut bien être méchant, on ne veut point être ridicule », Voltaire cherche à faire perdre tout crédit à ses ennemis.
Etudions les quatre cibles essentielles du conteur.
L’Eglise
Institution la plus attaquée du conte, l’Eglise subit au moins trois types de critiques.
Tout d’abord, elle n’est pas opposée à la logique
guerrière des Etats belligérants, puisqu’au moment du massacre des armées bulgare et abare (III), les rois font chanter des Te Deum
dans leurs camps.
De plus, s’appuyant sur la crédulité des gens simples, l’Eglise se sert de puissantes organisations comme l’Inquisition (VI) pour
garder un pouvoir entretenu par la superstition.
Intolérante, elle tâche d’éliminer les tenants d’autres religions ou de pensées
jugées hérétiques.
A ce titre, elle n’hésite pas à faire appel à la délation, au meurtre, à la torture et au mensonge.
Manipulant les
foules ignorantes, elle se dissimule derrière l’image de la vertu renvoyée au peuple, mais ses membres n’hésitent pas à se laisser
aller à leurs désirs : le grand Inquisiteur partage en secret Cunégonde avec un banquier juif.
Quant à la vieille, elle est la fille du pape
fictif Urbain X.
Cette précision traduit la désobéissance de ce pape par rapport au vœu d’abstinence que tout religieux consacré
prononce.
Qu’un pape transgresse ce vœu de la plus naturelle des manières paraît d’autant plus scandaleux.
Enfin, l’ordre jésuite est toujours proche des puissants, qu’ils soient aristocrates ou commerçants, comme en témoigne la présence
du jeune baron chez les jésuites du Paraguay ou la secrète entente entre les esclavagistes et les « fétiches » hollandais qui ont
converti le nègre de Surinam (XIX).
D’ailleurs, en dépit de sa faible instruction, cet esclave n’a pas de peine à pointer du doigt la
contradiction entre le discours affirmant que chaque homme descend d’Eve et d’Adam et la pratique de l’esclavage, signe du mépris
de la personne humaine.
L’aristocratie
C’est principalement dans le premier chapitre et par l’image du jeune baron que Voltaire brosse le portrait d’une noblesse décadente,
orgueilleuse et à mille lieues du réel.
Le château du baron ressemble à une propriété banale et le mode de vie est loin de l’opulence.
Le discours de Pangloss précise que les châtelains mangent du porc toute l’année, viande la moins chère.
Cela n’empêche pas de
voir la famille du baron enfermée dans son illusion de puissance, prête à tout pour sauver les apparences.
Si Candide n’est pas
reconnu comme neveu du baron, c’est parce que son père n’était pas assez noble, bien qu’honnête gentilhomme du voisinage.
Ainsi,.
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