Devoir de Philosophie

Candide

Publié le 14/12/2021

Extrait du document

Fiche Cours Nº : 91005 FRANÇAIS Toutes séries LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE Etude d’œuvre : Candide de voltaire Plan de la fiche 1. De la critique de l’optimisme à l’affirmation d’une morale pragmatique et désenchantée 2. Les cibles de Candide : une violente critique du XVIIIe siècle 3. La parodie des genres littéraires à la mode 4. Un style à l’efficacité implacable De la critique de l’optimisme à l’affirmation d’une morale pragmatique et désenchantée L’évolution du chapitre I au chapitre XXX souligne différents changements qui révèlent les intentions de Voltaire. A partir d’une étude thématique de ces évolutions entre le premier et le dernier chapitre, mesurons les enjeux du conte. L’évolution des personnages Candide Au chapitre I, il apparaît avec un « jugement assez droit ». Mais il est obnubilé par son maître, Cunégonde et par la puissance des châtelains. Bâtard, il est certainement le neveu du baron. Des chapitres II à XXIX, il s’étonne, s’interroge, s’inquiète et s’émancipe. Au chapitre XXX, revenu de ses illusions, il s’en tient à l’idée simple qu’« il faut cultiver notre jardin ». Cunégonde Au chapitre I, Cunégonde a 17 ans et elle est « fraîche, grasse, appétissante ». Des chapitres II à XXIX, elle est tour à tour violée, éventrée, maîtresse obligée de deux puissants et vendue comme esclave. Candide ne l’aime plus. Au chapitre XXX, Cunégonde est vieille, « laide, acariâtre, insupportable ». Le baron, la baronne et leur fils Au chapitre I, ils passent pour des nobles extrêmement puissants, alors qu’ils ont un château qui a « une porte et des fenêtres », ainsi qu’« une tapisserie ». Des chapitres II à XXIX, les parents meurent et le frère reste prisonnier de ses préjugés nobiliaires. Jésuite, il est à la fois ingrat, belliqueux et vaniteux. Au chapitre XXX, les aristocrates sont morts, excepté le jeune baron, toujours bouffi d’orgueil. Candide préfère le revendre aux galères. Pangloss Au chapitre I, sa façon de voir se résume à son idée fixe qui est l’écho caricatural de la philosophie leibnizienne : « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Il est un providentialiste forcené, verbeux et flatteur. Il entretient une relation avec la femme de chambre. Des chapitres II à XXIX, il échappe plusieurs fois à la mort, attrape la petite vérole et fait un séjour aux galères. Au chapitre XXX, Pangloss prêche encore l’optimisme, mais « il n’en croyait rien ». Il ne tire aucun enseignement des épreuves endurées et reste attaché à des illusions. L’évolution à travers les différents mondes rencontrés Au chapitre I, le château représente un univers hiérarchisé, fondé sur des illusions et des faux-semblants, sans changement social possible. Monde clos sur lui-même, ignorant le réel, le temps semble s’y dérouler toujours à l’identique. Le récit est à l’imparfait, valeur durative et répétitive. Des chapitres II à XXIX, Candide passe du château, monde fermé et stérile, au jardin, lieu d’échanges féconds. Il apprend à connaître le monde réel, où s’offre le spectacle du mal absolu, sous toutes ses formes. Candide découvre ce mal, l’éprouve à tous les niveaux et abandonne la vision optimiste du monde héritée de son maître. Au chapitre XXX, la méta...

« FRANÇAIS Toutes séries Nº : 91005 Fiche Cours LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE 2 En partenariat avec : © Tous droits réservés Studyrama 2010 Fiche téléchargée sur www.studyrama.com L’évolution du rapport aux puissants Au chapitre I, les gens du château dépendent des puissants.

Ce monde est féodal et bâti sur des a priori.

Des chapitres II à XXIX, Candide passe de la soumission admirative à la découverte des excès des puissants.

Il est en proie à des doutes et également conduit plusieurs fois à l’assassinat.

Au chapitre XXX, la métairie est un petit monde bourgeois, fait d’altruisme et de vie en société. De l’illusion au réel, un roman d’apprentissage Au chapitre I, le monde de Thunder-ten-Tronckh est bâti autour de trois illusions : l’illusion de la noblesse, de l’amour et de la vérité.

Des chapitres II à XXIX, Candide découvre la vraie nature de la société et des sentiments.

Au chapitre XXX, la métairie est une société faite de partage, tournée vers le réel et l’action. Toutes les évolutions que nous venons d’étudier tracent un itinéraire éducatif pour le jeune naïf, cheminement auquel le lecteur est joint.

Dans ce conte, Voltaire en appelle à abandonner le système aristocratique millénaire qui est, selon lui, source d’injustices.

L’impact des préjugés nobiliaires est tel qu’il freine le progrès.

La philosophie de Pangloss, optimiste et providentialiste, cautionne l’ordre social et ignore le réel. Confronté aux horreurs du monde, Candide, tel Adam chassé du paradis, cherche à retrouver le bonheur perdu, lors de son expulsion du château.

Tant qu’il reste fidèle à ses modèles anciens issus de l’idéologie aristocratique, il demeure attaché à ses illusions.

Une fois ces illusions abandonnées, Candide est prêt à voir le monde tel qu’il est et à définir une maxime simple, résonnant comme la morale du conte.

« Cultiver son jardin » semble apparaître comme un moindre mal, une voie possible vers un bonheur relatif.

Suivre ce précepte revient à s’assurer une règle de vie simple, accessible et efficace.

Il ne s’agit donc plus de philosopher vainement sur des principes inaccessibles à la raison, mais il faut se libérer du langage creux et aliénant, pour améliorer le monde.

Refus catégorique de l’optimisme, à l’image du derviche qui ferme la porte au nez de Pangloss (XXX), le conte refuse également de céder au pessimisme tout aussi paralysant d’un personnage comme Martin. Les cibles de Candide : une violente critique du XVIII e siècle Le progrès n’est possible que si le lecteur prend conscience de son époque.

Voltaire va ainsi caricaturer et attaquer avec une ironie acerbe les traits et les institutions de son siècle qui, selon lui, s’opposent au progrès.

Fidèle à la formule de Molière dans la préface de Tartuffe, « On veut bien être méchant, on ne veut point être ridicule », Voltaire cherche à faire perdre tout crédit à ses ennemis.

Etudions les quatre cibles essentielles du conteur. L’Eglise Institution la plus attaquée du conte, l’Eglise subit au moins trois types de critiques.

Tout d’abord, elle n’est pas opposée à la logique guerrière des Etats belligérants, puisqu’au moment du massacre des armées bulgare et abare (III), les rois font chanter des Te Deum dans leurs camps. De plus, s’appuyant sur la crédulité des gens simples, l’Eglise se sert de puissantes organisations comme l’Inquisition (VI) pour garder un pouvoir entretenu par la superstition.

Intolérante, elle tâche d’éliminer les tenants d’autres religions ou de pensées jugées hérétiques.

A ce titre, elle n’hésite pas à faire appel à la délation, au meurtre, à la torture et au mensonge.

Manipulant les foules ignorantes, elle se dissimule derrière l’image de la vertu renvoyée au peuple, mais ses membres n’hésitent pas à se laisser aller à leurs désirs : le grand Inquisiteur partage en secret Cunégonde avec un banquier juif.

Quant à la vieille, elle est la fille du pape fictif Urbain X.

Cette précision traduit la désobéissance de ce pape par rapport au vœu d’abstinence que tout religieux consacré prononce.

Qu’un pape transgresse ce vœu de la plus naturelle des manières paraît d’autant plus scandaleux. Enfin, l’ordre jésuite est toujours proche des puissants, qu’ils soient aristocrates ou commerçants, comme en témoigne la présence du jeune baron chez les jésuites du Paraguay ou la secrète entente entre les esclavagistes et les « fétiches » hollandais qui ont converti le nègre de Surinam (XIX).

D’ailleurs, en dépit de sa faible instruction, cet esclave n’a pas de peine à pointer du doigt la contradiction entre le discours affirmant que chaque homme descend d’Eve et d’Adam et la pratique de l’esclavage, signe du mépris de la personne humaine. L’aristocratie C’est principalement dans le premier chapitre et par l’image du jeune baron que Voltaire brosse le portrait d’une noblesse décadente, orgueilleuse et à mille lieues du réel.

Le château du baron ressemble à une propriété banale et le mode de vie est loin de l’opulence.

Le discours de Pangloss précise que les châtelains mangent du porc toute l’année, viande la moins chère.

Cela n’empêche pas de voir la famille du baron enfermée dans son illusion de puissance, prête à tout pour sauver les apparences.

Si Candide n’est pas reconnu comme neveu du baron, c’est parce que son père n’était pas assez noble, bien qu’honnête gentilhomme du voisinage.

Ainsi,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles