CÉNACLE

CÉNACLE. Plus fermé et plus homogène qu'un salon, plus dynamique qu'un club, moins institutionnel qu'une académie, le cénacle rassemble des écrivains, des philosophes, des artistes qui témoignent d'une communauté d'idées et de goûts. Ensemble clos et militant (il se conçoit comme base de départ pour faire triompher des vues tantôt plus esthétiques, tantôt plus politiques), le cénacle a tôt fait de susciter la suspicion et, comme antidote, la dérision : il prend vite l'allure d'une coterie exclusive et narcissique, un « petit clan ». La Pléiade fut un cénacle et le xvne s. offre de nombreux exemples de cette variété d'espace littéraire (du cercle des frères Dupuy à ceux du président de Mesmes ou d'Habert de Montmort). Mais le cénacle doit son lustre à la bataille romantique (V. cénacles romantiques) et le mot doit sa vogue à Balzac : Illusions perdues (1837) campe autour de D'Arthez un groupe de jeunes intellectuels d'options politiques, philosophiques et scientifiques diverses, qui composent l'envers des opportunistes et des cyniques (les Treize) de la Comédie humaine. Le Cénacle de D'Arthez veut gouverner au nom de l'« Idée » : après 1830, il se