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« ... ces creusets de l'activité humaine où l'on trouve des places, des réjouissances, de l'argent, les instruments de la fortune et du savoir, la réalisation des rêves les plus fous comme la satisfaction des besoins élémentaires... » Cette définition de la ville correspond-elle à votre propre appréciation ?

Publié le 22/02/2012

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Traditionnellement on définit la ville comme une concentration d'hommes sur un espace restreint. Elle devient de ce fait un centre d'échanges, en langage, commerce, rencontres..., donc de circulation, va-et-vient d'hommes et d'objets, mais particulièrement noeud de circulation d'idées, de découvertes, et de leur diffusion. Car la ville est point de réception et point de départ, ville, centre politique selon l'étymologie grecque du terme puisque polis signifie « cité ». Ainsi devient-elle « creuset de l'activité humaine ». À ce propos, G. CHAUSSINAUD-NOGARET précise les avantages d'ambitions, de plaisirs qu'elle offre ; il la voit en tremplin pour tous ceux qui veulent devenir quelque chose socialement ou culturellement. D'autres penseurs ou poètes la considèrent au contraire comme dévoratrice de l'individu. Que faut-il penser de ces conceptions contradictoires ?

« d'aller en ville, même si l'on commence à décentraliser, par exemple certaines grandes écoles.De plus la ville est tremplin de nouveautés et découvertes car, comme elle est pépinière humaine, elle développecombativité et compétition.

En ville on peut se faire un nom, et si l'on veut l'obtenir, il ne s'agit pas de s'oublier, dese laisser aller.

C'est ainsi que de la ville partent les mouvements intellectuels ou artistiques, les modesvestimentaires, d'autant que, ordinairement cosmopolite, toute grande ville offre des éléments de comparaison etchoix inappréciables.

Pour la personne qui vient de son village, la ville peut effrayer mais souvent elle attire etfascine.

Il est certain qu'elle offre bien plus de possibilités même aux petits, ou du moins qu'elle le laisse croire.

Lescampagnes n'ont guère d'ouvertures d'emplois.

Le travail y est réparti en travaux stables ou saisonniers, rarementextensibles.

De plus ce travail de la terre est ingrat, paie mal ; il reste aléatoire malgré les progrès en produitsinsecticides et engrais ; s'il s'agit d'élevage, il est astreignant, supprime les possibilités de vacances.

Dès la premièremoitié du XXe siècle, la ville a représenté pour l'homme des campagnes une réelle facilité de vie, avec un confortmoderne et des emplois à horaires fixes donnant l'impression que l'on est plus libre.

S'y ajoutaient les plaisirs bienplus nombreux et abordables, même pour les petites gens, et le développement du cinéma — on « sortait » aucinéma le samedi soir quel que soit le film.

Quant aux plus riches ou oisifs, la ville leur offre une vie nocturne de laplus grande diversité, avec même pendant longtemps un parfum de scandale qui ajoutait du piment : boîtes de nuit,streep-tease, « petites femmes de Paris Encore en cette fin de xxe siècle, des cars de touristes provinciaux ouétrangers sont organisés pour un week-end au Lido, aux Folies-Bergères... Certes les conditions de vie dans les campagnes — hygiène, confort — sont maintenant souvent équivalentes ousupérieures à celles des H.L.M.

Certes l'écologie pousse à certains retours — mais on n'en est plus à la vogued'après 1968, si souvent suivie d'échecs, car on ne s'improvise pas cultivateur ou éleveur.

Avec la crise et l'espoirde trouver plus facilement des places en ville, l'attirance de cette dernière, qui avait un peu baissé, reprend de plusbelle.Et pourtant la facilité de vie citadine est un peu un leurre.

On y vivote peut-être plus aisément qu'à la campagne...et encore, ce n'est pas prouvé.C'est cependant aussi un lieu de réussite parfait.

Si l'on est fort —sans doute aussi dans certains cas, sans trop descrupules —, si l'on sait ce que l'on veut, la ville donne infiniment plus de possibilités de mise en train, puisd'évolution et de développement de carrière, car elle comporte beaucoup de choix, de brassage, d'anonymat, depassages...

Voyons cet ambitieux fort qu'est Rastignac.

À la fin du Père Goriot, il se dresse vers ce Paris où il est «monté » — comme on dit en Province — pour réussir, et lui crie : « À nous deux.

» C'est bien l'attitude qu'il fautavoir avec la ville, si l'on ne veut pas y être englouti.Ainsi la ville étant une pépinière d'hommes devient lieu où l'homme est centre et moteur.

À la campagne il est encore— malgré bien des progrès — soumis à la domination des forces naturelles et c'est de toute façon avec elles qu'ilest confronté.

En ville l'homme est face aux hommes.

« L'homme est un loup pour l'homme » disait déjà le proverberomain.

Voilà qui est sans doute plus sensible encore dans ces agglomérats humains à la fois si proches et sianonymes que sont les villes.

C'est cet anonymat — bien qu'il puisse être protection —qui est sans doute l'obstacleà vaincre en premier.

Mais pour se faire un nom, on est aussi porté par la ville, par ses réseaux, ses influences,l'excitation due à la compétition, et l'intensité vitale purement humaine qui sont les caractéristiques citadines.

C'estpourquoi, si « les rêves les plus fous » peuvent y sombrer, n'est-ce pas là aussi qu'ils « peuvent se réaliser »?. »

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