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« Chambre de la Douleur » de René Guy Cadou

Publié le 22/03/2011

Extrait du document

Chambre de la douleur    La porte est bien fermée    Une goutte de sang reste encore sur la clé        Tu n’es plus là mon père    Tu n’es pas revenu de ce côté-ci de la terre    Depuis quatre ans    Et dans la chambre je t’attends    Pour remailler les filets bleus de la lumière        La première année j’eus bien froid    Bien du mal à porter la croix    Et j’usai mes belles mains blanches    A raboter mes propres planches    Déjà prêt à partir sans toi        Puis ce fut le printemps la pâque    Je te trouvai au fond de chaque    Sillon dans chaque grain de blé    Et dans la fleur ouverte aux flaques    Impitoyables de l’été        Jamais plus les oiseaux n’entreront dans la chambre    Ni le feu    Ni l’épaule admirable du soir    Et l’amour sera fait d’autres mains    D’autres lampes    Ô mon père    Afin que nous puissions nous voir    René Guy Cadou    Extrait de Hélène ou le règne végétal   

En étudiant le commentaire qui suit, on peut supposer que la chambre est une partie de soi, ou une partie de sa vie. Le fait que la « chambre « ait dans le titre un complément « de la douleur « signifie que cette partie de la vie de Cadou fut difficile. Ce texte parle de la mort de son père, donc d’une phase de sa vie complexe. Entre le texte et le titre, il y a des liens de « période « et de « douleur « et le fait qu’ils soient indiqués dans le titre va peut-être avoir un effet de prise de conscience, justement de ces significations. Car si vous lisez le poème sans avoir lu le titre, on constate que l’impact symbolique et émotionnel qu’il aura sera moindre face à celui qu’il aurait eu si on avait pris conscience du titre.

« Extrait de Hélène ou le règne végétal 1.

Quels liens pouvez-vous établir entre le titre « Chambre de la douleur » et le poème ? En étudiant le commentaire qui suit, on peut supposer que la chambre est une partie de soi, ou une partie de sa vie.Le fait que la « chambre » ait dans le titre un complément « de la douleur » signifie que cette partie de la vie deCadou fut difficile.

Ce texte parle de la mort de son père, donc d'une phase de sa vie complexe.

Entre le texte et letitre, il y a des liens de « période » et de « douleur » et le fait qu'ils soient indiqués dans le titre va peut-être avoirun effet de prise de conscience, justement de ces significations.

Car si vous lisez le poème sans avoir lu le titre, onconstate que l'impact symbolique et émotionnel qu'il aura sera moindre face à celui qu'il aurait eu si on avait prisconscience du titre. 2.

Commentaire organisé : La poésie est un genre littéraire qui a de particulier qu'il exprime des émotions, parfois très profondes, d'une manièreplutôt musicale.

Ici, dans le poème « Chambre de la Douleur » de René Guy Cadou (tiré de son recueil « Hélène ou leRègne végétal »), est exprimée une douleur, due à la mort du père du poète.

Nous verrons en trois parties, qui sont« la chambre et la porte », « la douleur » et « la présence du père et le renouveau », comment le poète a vécu ettranscrit son expérience. Ce qui m'a d'abord paru le plus intéressant dans ce texte, c'est l'idée de cette « chambre », qui apparaît dès lalecture du titre et aussi dès le premier distique et c'est sa signification que nous allons développer ici. Une chambre est au sens propre une pièce personnelle où l'on se réfugie, ici, dans ce poème, je pense que lachambre évoque une partie de la vie de Cadou, en l'occurrence, celle qui concerne son père.

En étudiant de plusprès la vie de Cadou, nous apprenons que son père et lui-même vivaient dans des logements de fonction, doncj'imagine qu'ils leur aient arrivé de dormir dans la même chambre, ou alors que cette chambre serait le lieu où sontpère est mort de maladie.

Néanmoins, il y a une barrière à franchir pour entrer dans cette chambre qui est la portedécrite dans le hexasyllabe comme étant « bien fermée ».

Cette porte est à mes yeux une interface métaphoriqueséparant la vie de la mort ; d'où le constat du vers quatre « de ce côté-ci de la terre ».Les morts étantgénéralement enterrés, on peut imaginer qu'il y ait deux côtés, sur et sous terre.

La « goutte de sang » évoquée auvers suivant pourrait être une symbolisation de la vie : celle qui coule dans nos veines ; ou alors une symbolisationde la douleur : du sang coulant d'une plaie.

Cependant, Cadou rajoute à la rime de « fermée », le mot « clé » qui àmes yeux a une signification de « souvenir » : ce qui permet de franchir la porte entre la vie et la mort, c'est lesouvenir de la personne disparue et prouve donc que si cette interface est infranchissable physiquement, elle peutne pas l'être spirituellement.

Mais la fermeture d'une telle porte est souvent douloureuse d'autant plus que ce n'estpas la première à ce fermer dans la vie de Cadou ayant perdu sa mère huit ans avant la mort de son père. Cette seconde partie de ce commentaire parlera de la douleur qu'a ressentie le poète lors de la séparation d'avecson père, donc lors de la fermeture de la porte. Cette douleur a d'intéressant dans ce texte qu'elle est décrite chronologiquement.

En effet, nous voyons en toutpremier lieu, dès le premier vers de la deuxième strophe, le tragique constat « tu n'es plus là » qui nous expliqued'où vient la douleur évoqué dans le titre.

Ensuite, durant tout le quintil suivant, Cadou nous raconte son expériencedéclinée en octosyllabes ; au tout début de celle-ci, il a « froid », expression qui dégagerait un manque de chaleurhumaine, une solitude profonde dans laquelle se débat son existence.

On retrouve à la rime de ce mot, l'expression «porter la croix » qui évoque la Passion : une immense souffrance rehaussée par le contraste d'y avoir « bien du mal» employé avec deux mots étant diamétralement opposés.

Le poète enchaîne au vers suivant avec une idée d'usureen contraste avec de « belles mains blanches », mains qui sont des mains jeunes n'ayant jamais travaillé et utiliséespour l'art de l'écriture, et qui sont rimées avec ses « propres planches ».

On peut y voir l'image d'un menuisiertaillant un cercueil, et en tirer une conclusion d'idées suicidaires confirmées au vers suivant avec l'idée d'être « prêt» au départ.

Néanmoins, on peut, peut-être, y voir aussi les raisons qui alimentent ces idées de suicide, et ydiscerner qu'en étant mobilisé en période de guerre, ce jeune homme se retrouve usé face à sa vie raboté par la. »

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