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Chant XVII (Les Exploits de Ménélas) - LA PATROCLIE - ILIADE - Homère

Publié le 16/03/2011

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   Le corps de Patrocle est resté sur le champ de bataille ; il est à présumer, selon les habitudes de la poésie homérique, qu'un combat va se livrer autour de lui, comme tout à l'heure autour du cadavre de Sarpédon. Il est même assez surprenant qu'Hector, à la fin du chant XVI se lance à la poursuite d'Automédon au lieu de chercher à dépouiller Patrocle, surtout si celui-ci est revêtu des armes d'Achille. Il doit y avoir là encore la trace de ces remaniements que toute cette partie de Y Iliade semble avoir subie à plus d'une reprise.

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« la terre.

Eh bien ! cependant Hector le Priamide ne se servira pas de vous ni de votre char bien œuvré.

Je ne lepermettrai pas.

N'est-ce pas assez qu'il ait l'armure, et s'en vante comme il fait ? Pour vous deux, je vais mettre dela force en vos genoux et en votre cœur, afin que vous puissiez sauver Automédon du combat, en le ramenant auxvaisseaux creux.

Car je vais encore donner la victoire aux Troyens ; leur permettre de tuer, jusqu'à ce qu'ils soientarrivés aux vaisseaux bien munis de bancs, jusqu'à ce que le soleil se couche et que viennent les ombres saintes dela nuit ». Entraîné par les chevaux, le char passe à travers les Troyens et les Achéens, sans qu'Automédon, occupé à lesconduire puisse combattre, jusqu'à ce qu'il soit aperçu par Alcimédon, excellent cocher lui aussi, qui monte à soncôté.

Hector les montre à Énée, et tous deux, avec deux autres Troyens, Chromios et Arétos se mettent à leurpoursuite.

Automédon appelle à la rescousse les Ajax et Ménélas.

Il tue lui-même Arétos ; Hector le vise et lemanque.

Les Ajax sont là.

Automédon réussit à s'échapper après avoir dépouillé Arétos. Athéné intervient pour encourager les Danaens ; elle prend la figure de Phénix pour aller trouver Ménélas qui reprendsa garde autour de Patrocle avec l'ardeur infatigable « d'une mouche qui, quoiqu'on la chasse, revient sans cesse àla charge, dans son envie de piquer la chair humaine dans son amour pour le sang tiède de l'homme.

» Apollon deson côté prend la figure de Phaenops pour exciter Hector.

Zeus agite son égide ; il fait entendre son tonnerre pourmettre en fuite les Achéens, et rendre la victoire aux Troyens.

Le Béotien Pénéléos, blessé par Polydamas, donnel'exemple de la fuite ; Idoménée même recule.

C'est à ce moment qu'Ajax, dans une prière à Zeus, prononce un motque l'auteur du Traité de Sublime a mis au nombre de ceux qu'il admire le plus chez Homère. Prière d'Ajax.

(626-648). Ajax au grand cœur et Ménélas ne se dissimulaient pas que Zeus mettait du côté des Troyens la victoirechangeante.

Le grand Ajax, fils de Télamon, prit le premier la parole : « Morbleu ! même le plus sot comprendraitmaintenant que Zeus le Père vient lui-même secourir les Troyens.

Car tous leurs traits portent, quel que soit celuiqui les lance, lâche ou brave.

C'est Zeus, vraiment, qui les dirige tous au but.

Les nôtres, au contraire, tombenttous à terre, sans effet.

Allons, cherchons cependant le meilleur moyen ou d'enlever le cadavre, ou tout au moinsde nous sauver nous mêmes et de rendre la joie à nos chers compagnons en revenant parmi eux.

Ils nous voient ici,ils s'affligent ; ils se disent que rien ne pourra arrêter l'ardeur et le bras invincible d'Hector, et qu'il va fondre sur nosvaisseaux noirs.

N'y a-t-il pas quelque camarade qui aille annoncer le plus vite possible ce qui se passe au fils dePélée ? car je ne crois pas qu'il sache rien encore de la triste nouvelle ; il ignore que son cher compagnon a péri.Mais je ne puis découvrir un Achéen qui nous rende ce service ! Tous, en effet, sont également cachés par la nuée,hommes et chevaux.

O Zeus, ô Père, sauve du moins des ténèbres les fils des Achéens ! Éclaircis le ciel ; et faisque nos yeux puissent voir.

Fais-nous périr au grand jour, puisque tel est ton bon plaisir ». Zeus entend la prière d'Ajax ; il dissipe la nuée ; Ajax s'adresse à Ménélas, pour lui demander s'il voit Antiloque, lefils de Nestor, pour qu'Antiloque porte à Achille le message.

Ménélas s'éloigne à regret d'Ajax ; il finit par découvrir lefils de Nestor, il l'envoie à Achille, et ainsi se prépare la suite de l'action.

Puis, il retourne à son poste.

Ajax et Ménélas sauvent le corps de Patrocle.

(706-761). Ménélas arrêta sa course auprès des deux Ajax, et leur dit aussitôt : « J'ai envoyé Antiloque aux vaisseaux rapides,auprès d'Achille aux pieds légers.

Je ne crois pas cependant qu'Achille vienne maintenant à nous, si forte que doiveêtre sa colère contre le divin Hector.

Il ne pourrait combattre les Troyens, puisqu'il est sans armes.

Voyons doncentre nous quel est le meilleur parti, comment nous pourrons enlever le cadavre, et nous sauver nous-mêmes de lamort et de la Kére, loin des clameurs que poussent les Troyens ». Le grand Ajax, fils de Télamon, lui répondit : « Tout ce que tu as dit est juste, illustre Ménélas.

Toi donc et Mérion,glissez-vous vite sous le corps ; soulevez-le, et portez-le hors de la mêlée, tandis que nous, derrière vous, nouscombattrons contre les Troyens et contre le divin Hector, avec le même cœur, comme nous avons le même nom,comme nous avons coutume de soutenir l'effort d'Arès coude à coude ». Il dit, et ils prirent le cadavre dans leurs bras ; l'enlevèrent de terre, vigoureusement et haut ; derrière eux, l'arméetroyenne poussa de grands cris, en voyant les Achéens emporter le corps.

Ils foncèrent, pareils à des chiens qui,sur un sanglier blessé, sautent, en avant des chasseurs ; ils courent après lui, ardents à le harceler ; mais, quand ilse retourne, au milieu d'eux, confiant en sa force, ils reculent, et fuient chacun de son côté ; ainsi les Troyens, enmasse, suivaient sans relâche les Ajax et Ménélas, en les piquant de leurs glaives et de leurs lances ; mais lorsqueles deux Ajax se retournaient contre eux et leur faisaient face, leur corps tremblait, et nul n'osait bondir en avant,pour leur disputer le cadavre. Ainsi, vaillamment, ils emportaient le cadavre hors du champ de bataille, vers les vaisseaux creux ; le combat faisaitrage autour d'eux, féroce comme le feu, qui fond sur une ville et dans son élan l'incendie en un instant ; les maisonss'effondrent, dans l'immense lueur, et le vent mugit avec force ; ainsi, comme des mulets robustes, qui, des deuxcôtés du joug, tirent, sur un sentier escarpé de montagne, ou quelque poutre ou quelque planche pour laconstruction des vaisseaux ; leur cœur est épuisé par la fatigue et la sueur, tandis qu'ils se pressent ; ainsi,vaillamment, ils portaient le cadavre.

Derrière eux, les deux Ajax tenaient bon, comme une hauteur boisée faitobstacle à l'eau, en s'avançant à travers la plaine ; elle contient les flots dangereux des fortes rivières, et tout d'un. »

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