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Chapitre 1 Les caractéristiques du roman

Publié le 17/05/2025

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« Chapitre 1 Les caractéristiques du roman 9782340-025714_001-352.indd 15 05/07/2018 10:35 Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours 1 Cours 1 Rappels théoriques A Définition Un roman est une œuvre fictive en prose racontant un récit centré sur l’histoire de personnages engagés dans des aventures. L’auteur y peint généralement les mœurs, les caractères, les passions de l’être humain et le fonctionnement de la société. Tout en permettant au lecteur de s’évader, le roman lui donne un reflet de l’homme et du monde qui peut l’amener à s’interroger sur les préoccupations de son temps, sur le passé ou sur la nature humaine. B Les formes de romans Le roman est un genre polymorphe, qui présente de nombreux sous-genres littéraires ; c’est un genre en constante évolution parce qu’il est resté longtemps sans codification, à l’inverse du théâtre ou de la poésie.

Le romancier bénéficie donc d’une grande liberté formelle et thématique. À retenir… ▼▼ On distingue plusieurs types de romans. • Roman d’analyse : exploration de la psychologie des personnages à visée morale. • Roman d’aventures : rebondissements et dépaysement. • Roman picaresque : un picaro, aventurier vagabond, vit une suite d’aventures souvent racontées sur un mode parodique. • Roman pastoral : des bergers amoureux vivent leur amour dans un cadre bucolique. • Roman épistolaire : échange de lettres faisant avancer l’action et peignant le caractère des personnages grâce à la multiplicité des voix qu’il fait entendre. • Roman autobiographique : un personnage fictif raconte sa vie et son passé inspirés de la vie réelle de l’auteur. • Roman-mémoires : un personnage fictif raconte sa propre vie. • Roman historique : intrigue fictive centrée sur des personnages, des événements ou des périodes historiques réels. • Roman d’apprentissage : formation sociale et sentimentale d’un personnage entrant dans la vie ou dans le monde. • Roman de science-fiction : projection futuriste des transformations de la société et de la planète. • Roman de fantasy : des personnages étranges ont des pouvoirs surnaturels. 16 9782340-025714_001-352.indd 16 05/07/2018 10:35 Les caractéristiques du roman • Roman policier : énigme à résoudre à travers une enquête. • Roman philosophique : l’intrigue est le support d’un questionnement philosophique. C Histoire du genre Cours Aux origines : l’épopée Dans l’Antiquité, le récit épique magnifie les exploits d’un héros en proie à des épreuves formatrices dans le cadre d’épopées, comme L’Odyssée et L’Iliade d’Homère, ou L’Énéide de Virgile, qui sont l’ancêtre du roman. Au Moyen Âge : de la langue parlée à l’œuvre écrite Le nom « roman » désigne la langue parlée par le peuple français, la « lingua romana rustica », en opposition au latin qui est la langue savante parlée par les clercs.

Cette langue romane sert à rédiger des récits fictifs et divertissants, ce qui amène à utiliser le mot « roman » pour désigner ce genre de récits, notamment les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes comme Yvain ou le chevalier au lion. Les romans médiévaux racontent des aventures fictives intégrant souvent des épisodes merveilleux et imaginaires, où le personnage est un héros avec des qualités morales et physiques qui doivent s’accomplir à travers des épreuves que le héros doit dépasser, comme dans la chanson de geste, par exemple La Chanson de Roland en 1070, récit d’aventures héroïques notamment guerrières. L’histoire est faite de rebondissements et d’épreuves qui sont pour le héros l’occasion de révéler ou d’affirmer ses qualités et lui permettent de retrouver un équilibre. Le roman médiéval remplit d’abord une dimension de divertissement, mais il diffuse aussi une vision morale du monde en exaltant des valeurs personnelles et sociales utiles à la cour ou dans le monde. Un exemple… • Cette ambition de représenter le monde tout en l’interrogeant, voire en le critiquant, se retrouve dans Le Roman de Renart, œuvre anonyme des XIIe et XIIIe siècles, qui représente les hommes sous les traits d’animaux se jouant les uns des autres. Au XVIIe siècle : psychologie et sentiments Les romans précieux, comme L’Astrée (1607‑1627) d’Honoré d’Urfé, et les romans classiques, comme La Princesse de Clèves (1678) de Madame de La Fayette, valorisent la psychologie et les sentiments des personnages, ce qui enrichit le genre. 17 9782340-025714_001-352.indd 17 05/07/2018 10:35 Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours 1 À noter… Pendant longtemps, le roman ne semble pas être un véritable genre littéraire.

Il est peu considéré en raison de son image initiale de littérature populaire, et reste souvent discrédité jusqu’au XVIIIe siècle.

Au XVIIe siècle, il est souvent vu comme futile et invraisemblable, art immoral du mensonge qui corrompt les mœurs des lecteurs. Zoom sur… Le premier roman moderne, Don Quichotte de Cervantès (1605), met à l’honneur des personnages en quête d’aventures, dans un quotidien vraisemblable, et questionne l’adéquation entre les valeurs chevaleresques et une société soumise aux impératifs financiers. Au XVIIIe siècle : le roman de l’individu Au XVIIIe siècle, le roman diversifie ses formes, mais surtout exalte le personnage en tant qu’individu ayant un caractère propre, des sentiments, des désirs, un destin unique.

La narration à la première personne devient donc fréquente, pour souligner l’importance de la subjectivité des personnages, comme dans Manon Lescaut de l’Abbé Prévost (1731). Zoom sur… Jacques le Fataliste, de Denis Diderot (1765‑1784), joue avec la forme et les codes romanesques en entrecroisant diverses trames narratives qui alternent un récit principal, celui du voyage du valet Jacques et de son maître, et de multiples anecdotes ou dialogues.

Diderot y joue avec son lecteur en s’adressant à lui, en se moquant de ses attentes, en brisant donc l’illusion romanesque. Le XIXe siècle : le siècle du roman, en trois étapes Le XIXe siècle est le siècle par excellence du roman, qui devient enfin un genre sérieux et qui diversifie désormais sa forme.

Romantique, réaliste ou naturaliste, le roman s’intéresse pleinement à la psychologie, aux relations sociales, à l’histoire, à la société, bref au réel dans son ensemble. • Le roman romantique met l’accent sur les effusions sentimentales, les passions ou les désillusions du personnage, comme dans Atala de François-René de Chateaubriand (1801) qui raconte les amours douloureuses et tragiques de Chactas et Atala ; il propose aussi une réflexion critique sur la société et l’histoire de son temps, comme Victor Hugo dans Les Misérables (1862). • Dès 1830, le roman réaliste est à l’honneur : destiné à peindre la réalité, il veut rivaliser avec le monde réel en racontant et en décrivant ce qui se passe à l’aide de nombreux détails descriptifs et d’explications documentaires. Cette quête de fidélité au réel se retrouve par exemple dans La Chartreuse de Parme (1839) de Stendhal ou La Comédie humaine d’Honoré de Balzac (1842‑1848). 18 9782340-025714_001-352.indd 18 05/07/2018 10:35 Les caractéristiques du roman • Le roman naturaliste met en œuvre une observation très minutieuse, expérimentale, voire scientifique, de la société et des individus : le quotidien du peuple, les thèmes du corps, des sensations, de la misère, du travail, de l’argent et de l’industrie y sont fréquents. Zoom sur… Cours Les romans d’Émile Zola, comme L’Assommoir (1877) ou Germinal (1885), collectent des faits et des témoignages réels transformés en histoires fictives : le romancier est alors à la fois un historien dressant le portrait de la société française et un chirurgien observant à la loupe le quotidien du peuple. Le roman au début du XXe siècle, entre imaginaire, psychologie et réalité Le début du XXe siècle voit la défaite de cette ambition réaliste : beaucoup d’auteurs se tournent vers l’imaginaire ou le merveilleux pour se débarrasser de cette emprise du quotidien et du réel, comme André Breton dans Nadja, en 1928. D’autres romanciers font le choix du récit psychologique, privilégiant l’intériorité, comme Marcel Proust avec À la recherche du temps perdu (1913‑1927). Le roman devient aussi le vecteur de contestations sociales surgissant face aux conséquences des guerres mondiales, tout en interrogeant la nature humaine à travers ses actes et ses valeurs, comme dans Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline (1932). Après la Seconde Guerre mondiale : le nouveau roman Après la Seconde Guerre mondiale, le roman expérimente de nouvelles techniques, jouant avec les codes romanesques, explorant de nouvelles méthodes narratives : c’est l’ère du Nouveau Roman, qui récuse la fiction du XIXe siècle en supprimant l’épaisseur de l’intrigue, en effaçant les particularités physiques et psychologiques du personnage et en déshumanisant les relations.... »

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