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CHARDIN Jean : sa vie et son oeuvre

Publié le 20/11/2018

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CHARDIN Jean (1643-1713). Voyageur et écrivain, né à Paris, fils d'un joaillier protestant. Courageux et entreprenant, il part pour la Perse et y demeure treize ans (1664-1677). Vêtu à la persane, parlant turc, arabe et persan, « aga Chardin » est un marchand respecté à la cour d’Ispahan. A son retour, la révocation de l’édit de Nantes le pousse à un exil définitif : c’est à Londres qu’il épouse une émigrée calviniste française (1681); fait chevalier par le roi d’Angleterre, il est nommé plénipotentiaire aux Pays-Bas et agent général de la compagnie orientale des Indes. En 1686, ses Voyages rencontrent un grand succès et sont aussitôt traduits en anglais, en allemand et en hollandais; la France n’appréciera que plus tard l’œuvre de ce brillant commerçant dont l’étranger sut reconnaître les talents.

 

La religion de Chardin explique son dynamisme et sa passion des voyages, car la Perse est pour lui un marché nouveau et une terre de liberté. Son esprit d’entreprise et sa curiosité donnent un sérieux incontestable à son récit,

« véritable géographie « scientifique>> : déjà sociologue, attentif aux structures économiques et politiques, Char­ din discerne les causes de la stagnation de la Perse (terri­ toire trop vaste, religion contraire à l'esprit d'initiative, despotisme capricieux et exterminateur).

Les périls du commerce en Orient fournissent les seuls éléments de romanesque.

En un style sobre, Chardin décrit plus qu'il ne raconte : son texte, minutieux, énumératif et chiffré, est l'œuvre d'un homme soucieux de vérité, animé de l'esprit de progrès; marqué aussi de relativisme philoso­ phique.

Nullement imbu de supériorité occidentale, Chardin juge lucidement : si les Persans sont paresseux, flagorneurs, voire menteurs, ils sont de mœurs paisibles et tolérants envers les étrangers et les adeptes d'autres religions.

Objectif et rigoureux, ce récit d'un voyageur grave et méditatif tranche avec ceux, superficiels, d'un Regnard et même d'un Tavernier, beaucoup moins profonds; il offre aussi une image moins brillante mais plus exacte que celle de l'Orient, splendide et magique, d'un Gal­ land.

Au seuil du xvm• siècle, il apporte une documenta­ tion qui fondera les réflexions d'un Montesquieu et d'un Rousseau.

BIBLIOGRAPHIE Œuvre.

-Le Couronnement de Soliman III de Perse, en l'an /666, P.

Barbin, in-8°, 460 p.; Journal du voyage du chevalier Chardin en Perse et aux Indes orielltales, 1'0 partie , Londres, 1686, in-fO; Voyages de M.

le chevalier Chardin en Perse er autres lieux del 'Orient, Amsterdam, 1711, 3 vol.

in-4° ou 10 vol.

in-12; divisions principales: 1-III, Voyage de Paris à Ispahan; IV, Description générale de la Perse; V, Sciences et arts libéraux; VI, Gouvernement politique, militaire et civil; VII, Religion; VIII, Description d'Ispahan; IX, Voyage d'Ispahan à Bander Abassi (dernière édition cgmplète, Paris, Le Normant, 1811, 10 vol.

in-8°); Notes sur l'Ecriture sainte, 6 vol.

mss perdus au cours du xvm• siècle, mais qui ont inspiré deux ouvrages : Pas­ teur Harm er, Observations on Diverse Passages of Scriprure (1776-1787); Samuel Burder, Oriental Custums, 1802.

Le l(oyage de Paris à Ispahan a été réédité par S.

Yerasimos, Paris, Ed.

de La Découverte, 1983, 2 vol.

A consulter.

-Dictionnaire de Moreri, éd.

1759, t.

III; Haag, Histoire de la France protes/allie, 2• éd., Paris, 1884, IV, p.

42- 45; P.

Beuzart, le Voyageur Jean Chardin, Bull .

Soc.

Hist.

pro­ testante, 1947, p.

73-93; G.

Pire,. »

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