CHARLES NODIER
Publié le 30/03/2012
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La médecine n'a pas manqué de se pencher sur le cas de Ch. Nodier. Fut-il vraiment "opiomane et épileptique" ? Peut-être cette tradition doit-elle beaucoup au témoignage complaisant d'un préfet, soucieux de le tirer d'un mauvais pas, alors qu'il avait des ennuis avec la police. Elle doit sûrement beaucoup à l'ostentation d'un jeune homme préoccupé de la mode, qui se déclarait " phtisique, hémoptysique et pulmonaire " qui considérait l'épilepsie comme le mal des grands hommes, et qui, en 1810, écrivait encore à son ami Weiss: " Je porte en moi un principe de destruction que rien ne peut vaincre "· Pour Nodier, comme pour plus d'un romantique, il faut se garder de le découvrir tel qu'il était dans ce qu'il voulait être, ou plutôt paraitre. Non qu'il faille rejeter en bloc tout ce qu'il dit ou insinue de lui-même. "Homme sensible et triste", nous n'en pouvons douter. Très affecté d'avoir été privé de tendresse maternelle, il avait ensuite souffert d'émois amoureux trop précoces. La tendresse excessive qu'il allait reporter sur sa fille Marie lui préparait un ''terrible moment", lorsqu'elle le quitterait pour se marier. Peut-être aussi fut-il affecté par les horreurs de la Révolution, vue d'assez près dans sa jeunesse, puisque son père présidait le tribunal de Besançon....

«
secrètes, et même dans des complots assez déri
soires, mais suffisants pour le signaler à l'attention
du pouvoir.
Incarcéré en 1803, surveillé ensuite par
la police impériale, il finit par se ranger, et s'étant
marié, obtint un poste de
bibliothécaire en Illyrie,
qu'il occupa en 1812 et 1813.
Il continuera à se cher
cher des dérivatifs.
Toute sa vie, le dilettantisme
l'éparpillera entre la philologie, la bibliophilie et l'en
tomologie ; cependant que le journalisme et une
foule de productions très éclectiques lui permet
tront de vivre modestement.
De plus basses beso
gnes ne
lui répugnent pas.
A ce visage de dilettante,
il faut ajouter quelques traits, qu'il n'a guère souli
gnés lui-même : qu'il fût quelque peu faussaire, on
ne saurait
le lui reprocher ; on s'étonnera de le
découvrir compilateur, et même assez peu scrupu
leux en ce domaine, pour retenir, à l'occasion, le
bien d'autrui.
C'est bien
lui, en revanche, qui s'est donné cet
autre visage :
celui du dériseur sensé.
Au fil des
années,
les déceptions s'accumulent, privées, pro
fessionnelles ou politiques, il prit le parti de sourire
des choses qui
le blessaient.
Il sut adopter, au
milieu des visiteurs si opposés qui se côtoyèrent
dans son
salon de l'Arsenal, à partir de 1824, une
attitude de scepticisme de bonne compagnie, qui
contribua à lui donner un renom de finesse et d'iro
nie.
Mais il ambitionnait sans doute de laisser à la
postérité cette image de lui-même, lorsqu'il publiait
les Fantaisies du dériseur sensé (1836), et regret
tait,
pour son époque, " l'absence presque totale ,
de ce type, qui aurait " le bon esprit de se moquer
des autres et de protester par un mépris judicieux
contre l'ignorance et la folie de ses contemporains"·
Et sans doute a-t-il réussi à passer pour tel, puis
qu'un historien de
la fin du siècle lui trouvera encore
,, je ne sais quelle fleur de persiflage "· le talent de.
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