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Charles, un antihéros romantique ?

Publié le 03/01/2020

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les gravures à l’eau-forte des Métamorphoses d’Ovide, sur le thème de la tauromachie qui lui est cher et qu'il lie au mythe du Minotaure.

3. L’illustration comme rencontre de deux univers

Les auteurs de bandes dessinées à la fin du xxe siècle sont souvent sollicités pour réaliser des illustrations d’œuvres littéraires. Jacques Tardi par exemple, a illustré plusieurs romans de Louis-Ferdinand Céline, comme Voyage au bout de la nuit en 1998, réédité en 2006 dans la collection Futuropolis de Gallimard, ou Mort à crédit en 2008.

Charles Bovary est le personnage qui ouvre et ferme le roman, ce qui accrédite l'idée selon laquelle Flaubert voulait en faire le personnage principal. C’est celui qui correspond certainement le plus au projet de l’auteur d’écrire «un livre sur rien ».

« GUSTAVE FLAUBERT , MADAME BO VARY (1857) 94 trouva une : la veuve d'un hu issier de Dieppe, qui avait quarante-cinq ans et douze cents livres de rente» {p.

57).

Il est asservi par celle-ci, alors qu'il rêvait de liberté et d'indépendance en échappant à sa mère : «Mais sa femme fut le maître » {p.

57).

1 Tombé amoureux d'Emma, il est incapable de faire sa demande en mariage , et c'est le père Rouault qui prend les devants {p.

73).

2.

Un praticien naïf fac e à la concurrence Faible , il l'est aussi face au pharmacien Homais qui lui prend une partie de sa clientèle illégalement, et qui sait profiter de la faiblesse du médecin : « en s'attachant M.

Bovary par des politesses, c'était gagner sa gratitude, et empê­ cher qu'il ne parlât plus tard, s'il s'apercevait de quelque chose ».

3.

Un mari av euglé par l'amour Sans volonté, il est incapable de s' opposer à Emma , par exemple pour le ren­ voi de leur bonne Nastasie, ou pour ses dépenses excessives.

Il est aveugle face à ses infidélité s, avec Rodolphe, puis avec Léon, allant même au-devant de son infortune.

Après la mort d'Emma, il est incrédule :« Ils se sont peut-être aimés platoniquement, se dit-il» (p.

438), puis il s'effondre à la déc ouverte des lettres de Léon.

Eli ...

mais un homme bon 1.

Un mari et un père aimant «Il respectait sa mère, et il aimait infiniment sa femme» : Charles est un être de bonté et d'amour , ce que lui concède Emma au moment de mourir : «Oui ...

, c'est vrai ...

, tu es bon , toi! » (p.

410).

Il est désespéré à la mort d'Emma, à qui il voue une fidélité passionnée .

Il se replie dans la solitude avec simpli­ cité et sincérité.

Il se montre un père affectueux avec la petite Be rthe, dont il s'occupe tendrement après la mort d'Emma.

2.

La bonté , un sentiment mépri sé par la société 1 La découverte des lettres de Léon lui cause le choc fatal et le tue.

Aussi peut-on dire qu 'il meurt d'amour, comme un héros romantique.

Sa mort est à son image , discrète , silencieuse et solitaire .

1 Il est la preuve de l'échec de la bonté , sentiment inadapté dans une société bourgeoise égoïste et avide, comme le montre la réaction méprisante de Rodolphe à sa dernière parole : « " - C'est la faute de la fatalité !" Rodolphe, qui avait conduit cette fatalité, le trouva bien débonnaire pour un homme dans sa situation, comique même et un peu vil » (p.

445-446).. »

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