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Chevreuil, délégué par l'Empereur et par le ministre de l'Instruction publique, prononce à Montbard l'éloge de Buffon, à l'occasion de l'érection de la statue du grand homme.

Publié le 17/02/2012

Extrait du document

buffon

Mesdames, Messieurs,

Plusieurs similitudes apparentent le grand homme que vous fêtez, votre illustre compatriote, à l’humble délégué que Sa Majesté impériale et Son Excellence M. le Ministre de l’instruction publique ont désigné pour prendre la parole devant cette statue, au nom de la France, de la Science et des Belles-Lettres qui, toutes trois, ont lieu d’être fières de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon. Encore que le «moi« soit haïssable, permettezmoi de vous rappeler en guise d’exorde, ces ressemblances qui, sans doute, m’ont valu l’honneur gui m’échoit aujourd’hui...

buffon

« connue, perpetue davantage encore parmi vous la mernoire de votre grand homme.

Depuis plusieurs annees, elle attendait une consecration officielle et l'artiste qui l'a connue n'a point regu tous les eloges auxquels it avait droit.

Ce bronze de M.

Dumont, membre de l'Institut, vous a rendu fami- liers les traits de M.

de Buffon.

Il revit, sur cette place, tel que l'ont connu vos ancetres.

Ami de l'elegance, et j'allais dire du faste, respectueux de l'etiquette, vous le voyez, debout, nu-tete, vetu du costume de la Cour au temps de Louis XV, habit brode, culotte courte, epee au cote.

Sa main droite tient une plume, sa gauche un manuscrit, son.

Histoire naturelle : type admirable d'une race vigoureuse et equilibree, la votre, Messieurs. Mars ce que le connaisseur admire surtout en cette effigie, c'est In maniere dont le sculpteur a su arreter et graver sur ce noble visage l'eclair du genie qui brillait sur la face de Buffon. 1r Sa vie vous est connue, et pourtant je ne puis me defendre de la retracer brievement, car elle renferme plus d'une legon pour nous.

D'abord le culte fervent qu'il voue a sa mere, femme de haute distinction.

« C'est, a-t-il pu ecrire, a la tendresse des mares que sont dus les premiers germes de la civilisation.

» Ni Voltaire, ni Rousseau, ses rivaux de gloire, qui ne connurent pas les douceurs d'un pareil amour, n'eussent pu ecrire cette phrase profonde.

De son pore, magistrat integre, il herita cette conscience qu'il devait apporter dans tous ses travaux. Apres avoir frequents a Dijon le college des Jesuites ou Bossuet, prince de l'eloquence, avait fait ses etudes quatre-vingts ans plus tot, it conquiert sa licence en droit.

Ce juriste, epris de mathematiques, passe, en 1730, a l'Ecole de medecine d'Angers.

Jeune, mondain, passionne pour le plaisir, it ne l'est pas moins pour Petude.

Il se querelle avec un Anglais, le blesse en duel; se lie d'amitre avec un autre, le duc de Kensington, et ensemble ils visitent la France du Sud et l'Italie du Nord.

De IA il passe en Suisse, puis en Angleterre.

Celui qui devait parler de l'univers entier borna lA ses voyages; plus d'un vrai savant regrette cette lacune chez un natura- liste. A vingt-six ans, it remplace Jussieu a l'Academie des Sciences; a trente et un, il est nomme Intendant du Jardin du Roi, notre actuel «Jardin des Plantes ».

II transforme cette institution et y adjoint un corps pro- f essoral qui survit en celui du Museum d'Histoire Naturelle.

II entre en relation avec les plus grands personnages qui s'empressent d'enrichir le « Cabinet du Roi regoit leur visite a Montbard qui, apres la publica- tion des trois premiers volumes de son Histoire Naturelle, devient son sejour de predilection.

II renonce a la vie agitee de Paris pendant huit mois de l'annee et travaille douze a quatorze heures par Jour dans sa there solitude bourguignonne. Peut-titre vous l'imaginez-vous a son bureau, tel que le represente cette statue, en habit de ceremonie, avec le jabot et les manchettes en dentelle, et l'opee au cote.

Les legendes ont la vie dure, et les malveillantes plus que les autres.

L'esprit de denigrement a fait la fortune de celle-ci, lancee par Saint-Lambert, un assez vilain personnage.

Non, M.

de Buffon ne fut point ce savant de parade, cet ecrivain poudre, it fut a la fois simple et grand : telle est la verite. aimait passionnement le travail.

Les longues heures qu'il y consacrait lui semblaient delicieuses; it etait econome et avare de son temps.

Il aimait jusqu'a in meticulosite l'ordre qui ménage le temps; il possedait cette longue patience dont on lui a fait dire qu'elle etait he genie.

Son Arne etait comme obsedee par l'oeuvre immense qu'un jour il se proposa.

II planait au-dessus des coteries, au-dessus des critiques.

Il s'interdisait les lectures frivoles ou inutiles : « Je ne Hs, disait-il, aucune des sottises de Voltaire.

» Morgue? hauteur? Non, souci de ne point s'eparpiller. Vie tout unie, traversee par quelques epreuves cruelles - la perte de sa femme, epousee a 43 ans et tendrement aimee, celle de son fils premier ne, qui, selon la touchante expression du pare afflige, « commengait a se faire entendre, c'est-h-dire » ; - gravement malade en 1771, il vit enlever a son fils, qu'il esperait avoir pour successeur, la survivance de ses fonctions.

Ni la statue elevee l'annee suivante au Jardin royal et portant l'inscription flatteuse : Majestati naturae par ingenium : son genie  &\b& ) \b &\b     \b  \b )\b  $ 9& &\b     \b     ! \b   !  # !  & \b#   ) 0   \b$ % \b  $ 9   \b   !   \b  * \b  \b  $  P$   \b \b  &   O   ,\b$    !)   !  \b   \b&0   !    /   2, ,      %\b   &  + YZ   \b  \b &  >[ 3  \b   &   )  \b  *   + /&  \b  ! \b )\b   \b  >\b \b$     \b  \b \b   ) !   \b   &\b   \b\b,\b  )\b\b \b    )  ! \b  )  \b \b    PO$ 3       &\b   &  \b   \b\b\b \b  \b  \b\b  & ! # &\b $ 9 !  \b   \b !    "  \b     $ ' %! 22 & \b\b "  \b  \b     &\b \b )\b    $ (  =  1\b  H  \b0  )\b   \b &  \b ! &\b  \b !  & \b\b  &\b &\b$ 9  &\b )\b )\b  \b  !    &&\b\b    \b0$ &\b \b \b " 9  )  L M P & \b    !      \b2)  & >  \b    \b$ % \b &\b    &  C\VW "  !4   ! )\b$ L  & &\b  &\b    ! &  &\b  ! $    \b   )       !     \b    ])       O\b  3   !  =\b$ 9 "   &  3 &  )\b\b$ %   &\b\b   !\b \b \b "  /) & !  \b  \b)\b     \b* $  )20   \b & L "  !    3 " \b          L\b  H \b  ' L\b  A      ( $    \b\b     /   \b& & \b * \b  \b    ,  \b*  - $    \b  \b   & )\b &\b)  ! &\b !  \b \b    %   H   ( $     \b# \b  "  \b  &\b  & *   \b &\b \b     *  -   \b  &\b$   \b "   )  A\b &     !  \b  " \b \b &\b \b   \b  \b))$ A2,\b   ! )2 "  \b    \b&\b       \b             ! &  >$ + )    \b    &   \b$ + ! &\b  )\b     \b  2  &\b 32+ \b    &\b)$ = $  P   &    &\b[  \b &\b   "    & )\b 5    \b$     &   \b$ + ) \b ! /  \b          \b    &$     ! "    ! \b\b  )   &  &  ) &      \b !    )$ 3 F       &\b  !?\b  !  \b   &\b&$  & 2  \b 2  \b$   !\b  \b \b      5 ' L   2     1\b$ (  \b)7 \b7 =    & ! &\b&\b$ 1    \b\b &\b  &\b \b B   &\b    [ & " ^V   \b        &\b  \b      0&\b  &\b ) '  # "   \b \b ! 2"2\b "  \b$$$ (  B  )\b    C\\C     \b "   ! &\b \b &\b \b  \b   $ =      !    L\b \b/  &\b  ! \b&  5 ,\b   &  +   ). »

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