CHOLODENKO (Marc)
Publié le 20/02/2019
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CHOLODENKO (Marc), écrivain français (Paris 1950). Il s'est fait connaître par trois recueils de poésie [Parcs, 1972 ; le Prince, 1974 ; Cent chants à l'adresse de ses frères, 1975) et par un roman érotique (le Roi des fées, 1974), avant de se livrer à l'ambiguïté d'une écriture partagée entre l'application des procédés romanesques traditionnels et leur mise en abyme et en absurde (les États du désert, 1976) : jeu savant où la littérature, en sachant qu'elle n'est et ne sait rien, échappe justement à ce rien, et transfigure les divers fantasmes du quotidien en autant d'« états ». L'entreprise consiste à ramasser en une œuvre ces états « illusoirement successifs » et à faire du « désir » dans la vie et la littérature, ce que sont, au « désert », le « vent » et la « lumière ». Dans ses œuvres suivantes (Tombeau de Hôlder-lin : les Pleurs ou le Grand Œuvre d'Andrea Bajarsky, 1979 ; Mordechai Schamz, 1982), l'auteur semble répondre aux évanescences du monde par le couplage, aristocratique et romantique, de la folie et du suicide : les rapports entre la culture, les privilèges, l'épanouissement individuel et la mort y sont dégagés d'une façon d'autant plus « livresque » que l'écrivain y accepte pleinement le « poids » des mots (Deux Odes, 1981 ; Meurtre, 1982) et les narcissismes discursifs de personnages apparemment caricaturaux, sur qui plane l'ombre de l'antique et littéral ancêtre (la Tentation du trajet Rimbaud, 1980).
«
CHOLODENKO
Marc (né en 1950).
Romancier et
poète.
Il entre dans la carrière littéraire en publiant des
recueils de poèmes, Parcs ( 1971 ), le Prince : portrait de
l'artiste en enfant (1974), Cent Chants à l'adresse de
ses frères ( 1975) et un récit érotique, le Roi des fées
(1974).
Poésie de la nuance précieuse, le Prince est
campé en quelques brefs tableaux dont les structures
archaïsantes se mêlent à la hardiesse du vers disloqué.
Dans les versets de Dem folgt deutscher Ge sang (1979),
Cholodenko définit le poète comme « celui qui devant
porte ferveur d'attendre, du plus Grand Amour, le temps,
de toujours désigner>>.
Au poète qui ose dire le monde
et les êtres, répond le romancier de les Pleurs ou le
Grand Œuvre d'Andrea Bajarsky (1979) dont l'héroïne,
qui n'avait foi qu'en l'intelligence, finira ses jours dans
la folie sans avoir atteint la vérité.
Meurtre (1982) n'est
pas sans présenter des analogies avec les États du désert,
couronnés par le prix Médicis en 1976.
Ici et là, tout
n'est qu'incertitudes, suppositions et hypothèses : la fic
tion romanesque explore tous les possibles narratifs
grâce à Shad ou à Georges Hélias, les doubles de l'écri
vain qui s'ingénient à remodeler le récit et lui renvoient
l'image déformée, recréée, d'une vie où rien n'arrive;
récit double, certes, mais surtout romans « psychologi
ques » où l'analyse des sentiments a priorité sur l'événe
ment.
Shad et Hélène pourraient raconter ce qu'ils ont
vécu depuis leur rencontre, mais force leur est de consta
ter que « les états illusoirement successifs du désert sont
comme ceux de (leur) vie où le désir et l'amour (leur)
sont donnés pour vent et lumière ».
La phrase, sinueuse,
multiplie les éléments de même rang, introduit des
parenthèses, des relatives qui imposent une discontinuité
dans la linéarité de la séquence, ce qui n'est pas sans
rappeler une structure d'attente, c'est-à-dire l'image
même de la vie et de sa mouvance : « Cette identité,
cette union enfin réalisée dont ils ne pouvaient avoir
cependant conscience, était parfois sensible à Shad mais
d'une façon détournée, aux moments où, en quelques
secondes, devant lui la ville changeait».
Héritier de
Proust, son roman suivant, Mordechai Schamz (1982),
auquel n'est pas étrallger Bela lai (1989), ferait plutôt
penser à Beckett: « Etre homme, c'est s'illusionner)),
affirme le héros.
Le monde ne saurait exister pour celui
qui doute de sa propre existence, et ce sophiste du
«moi» ne se posera jamais la question «et Dieu?»,
comme pour justifier le sous-titre du roman, «Loin de.
»
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