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Claude Gueux en lien avec Olympe de Gouges (extraits choisis)

Publié le 03/01/2023

Extrait du document

« Claude Gueux en lien avec Olympe de Gouges Extrait 1 : Préface d'Emmanuel Buron : "Dans sa définition classique, la rhétorique est l'art de présenter ses propos sous le jour le plus persuasif.

Cet art très civilisé de la parole sociale est particulièrement utile en démocratie, où il doit permettre un règlement pacifique des conflits.

Par malheur, le discours de Claude ne convaincra pas le tribunal dont Hugo nous fait sentir la rigueur excessive.

La répression pénale apparaît bien comme un refus opposé à la plainte légitime et argumentée du peuple.

Cette violence compromet la communication entre les diverses couches de la société, et annonce de nouvelles violences." Extrait 2 : "Claude jugea que tout n’était pas dit.

Il se leva à son tour.

Il parla de telle sorte qu’une personne intelligente qui assistait à cette au dience s’en revint frappée d’étonnement. Il paraît que ce pauvre ouvrier contenait bien plutôt un orateur qu’un assassin. Il parla debout, avec une voix pénétrante et bien mé nagée, avec un œil clair, honnête et résolu, avec un geste presque toujours le même, mais plein d’empire.

Il dit les choses comme elles étaient, simplement, sérieusement, sans char ger ni amoindrir, convint de tout, regarda l’article 296 en face, et posa sa tête dessous.

Il eut des moments de véritable haute éloquence qui faisaient remuer la foule, et où l’on se ré pétait à l’oreille dans l'auditoire ce qu’il venait de dire. Cela faisait un murmure pendant lequel Claude reprenait haleine en jetant un regard fier sur les assistants. Dans d’autres instants, cet homme qui ne savait pas lire était doux, poli, choisi, comme un lettré ; puis, par moments encore, modeste, mesuré, attentif, marchant pas à pas dans la partie irritante de la discussion, bienveillant pour les juges.

Une fois seulement, il se laissa aller à une secousse de colère.

Le procureur du roi avait établi dans le discours que nous avons cité en entier que Claude Gueux avait assassiné le di recteur des ateliers sans voie de fait ni violence de la part du directeur, par conséquent sans provocation. — Quoi ! s’écria Claude, je n’ai pas été provoqué ! Ah ! Oui, vraiment, c’est juste, je vous comprends.

Un homme ivre me donne un coup de poing, je le tue, j’ai été provoqué, vous me faites grâce, vous m’envoyez aux galères.

Mais un homme qui n’est pas ivre et qui a toute sa raison me comprime le cœur pendant quatre ans, m’humilie pendant quatre ans, me pique tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, d’un coup d’épingle à quelque place inattendue pendant quatre ans ! J’avais une femme pour qui j’ai volé, il me torture avec cette femme ; j’avais un enfant pour qui j’ai volé, il me torture avec cet enfant ; je n’ai pas assez de pain, un ami m’en donne, il m’ôte mon ami et mon pain.

Je lui redemande mon ami, il me met au cachot.

Je lui dis vous, à lui mouchard, il me dit tu.

Je lui dis que je souffre, il me dit que je l’ennuie.

Alors que voulez-vous que je fasse ? Je le tue.

C’est bien, je suis un monstre, j’ai tué cet homme, je n’ai pas été provoqué, vous me coupez la tête. Faites ! [...] Au moment d’envoyer les jurés dans leur chambre, le président demanda à l’accusé s’il avait quelque chose à dire sur la position des questions. — Peu de chose, dit Claude.

Voici, pourtant.

Je suis un voleur et un assassin ; j’ai volé et j’ai tué.

Mais pourquoi ai-je volé ? Pourquoi ai-je tué ? Posez-vous ces deux questions à côté des autres, messieurs les jurés. Après un quart d’heure de délibération, sur la déclaration des douze Champenois qu’on appelait messieurs les jurés, Claude Gueux fut condamné à mort.

Il est certain que, dès l’ouverture des dé bats, plusieurs d’entre eux avaient remarqué que l’accusé s’appelait Gueux, ce qui leur avait fait une impression profonde. On lut son arrêt à Claude, qui se contenta de dire : — C’est bien.

Mais pourquoi cet homme a t-il volé ? Pourquoi cet homme a-t-il tué ? Voilà deux questions auxquelles ils ne répondent pas." a.

Quelle impression vous fait Claude Gueux et pourquoi ? b.

Repérez les divers procédés utilisés dans la prise de parole de Claude pour se défendre et insister sur le poids des actions du directeur. Extrait 3 : Discours du citoyen anonyme : « Taisez-vous, monsieur Mauguin ! Taisez vous, monsieur Thiers ! Vous croyez être dans la question, vous n’y êtes pas.

La question, la voici : La justice vient, il y a un an à peine, de déchiqueter un homme à Pamiers avec un eustache ; à Dijon, elle vient d’arracher la tête à une femme ; à Paris, elle fait, barrière Saint-Jacques, des exécutions inédites.Ceci est la question.

Occupez-vous de ceci.Vous vous querellerez après pour savoir si les boutons de la garde nationale doivent être blancs ou jaunes, et si l’assurance est une plus belle chose que la certitude.Messieurs des centres, messieurs des ex trémités, le gros du peuple souffre !Que vous l’appeliez république ou que vous l’appeliez monarchie, le peuple souffre, ceci est un fait.Le peuple a faim, le peuple a froid.

La mi sère le pousse au crime ou au vice, selon le sexe.

Ayez pitié du peuple, à qui le bagne prend ses fils, et le lupanar ses filles.

Vous avez trop de forçats, vous avez trop de prostituées.

Que prouvent ces deux ulcères ? Que le corps social a un vice dans le sang.

Vous voilà réunis en consultation au chevet du malade ; occupez-vous de la maladie.

Cette maladie, vous la traitez mal.

Étudiez là mieux.

Les lois que vous faites, quand vous en faites,.... »

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