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CLAUDEL (Paul)

Publié le 20/02/2019

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claudel

CLAUDEL (Paul), écrivain français (Villeneuve-sur-Fère, près de Fère-en-Tarde-nois ; 1868-Paris 1955).

 

Le diplomate et l'écrivain. Paul Claudel était le troisième enfant de Louis Prosper Claudel, receveur de l'enregistrement, originaire des Vosges, et de Louise Cerveaux, fille du médecin et nièce du curé de Villeneuve-sur-Fère. La profession paternelle et l'odeur de la paperasse, affirmera-t-il plus tard, ont sans doute influé sur sa vocation de fonctionnaire et d'écrivain. Au village natal, où il ne vécut que deux ans, mais où il revint et séjourna souvent pendant les vacances, il demeura longtemps et profondément attaché : c'est à ce « rude et austère pays », dont il se plaisait à évoquer le vent violent, la pluie persistante et les horizons lointains, que le poète empruntera le climat matériel et moral de ses premiers drames, et notamment de la Jeune Fille Violaine et de l'Annonce faite à Marie. Après avoir accompli ses premières études à Bar-le-Duc, à Nogent-sur-Seine et à Wassy-sur-Blaise, où son père avait été nommé conservateur des hypothèques, Claudel entra en classe de seconde, en 1882, au lycée Louis-le-Grand, à Paris, où la famille avait décidé de se fixer afin de favoriser la vocation de sculpteur de la fille aînée, Camille (1864-1943), qu'un amour impossible pour Rodin fera sombrer dans la folie. Bachelier en 1885, il fréquenta la faculté de droit et l'École

 

des sciences politiques, afin de préparer le Conseil d'Etat. Mais son vœu personnel était de devenir interprète, afin de s'éloigner de Paris, qu'il avait pris en horreur. Sur les conseils d'un professeur, il se présenta au « grand concours » des Affaires étrangères : reçu premier en 1890, il opta pour la voie consulaire, où il espérait trouver l'occasion de lointains voyages. Ces années parisiennes ont été pour le jeune homme un temps d'« affreuse misère morale ». Mal à l'aise au sein de sa famille, où parents et enfants entretenaient des rapports souvent orageux, hanté par l'agonie du grand-père atteint d'un cancer à l'estomac, rebuté par l'atmosphère et l'enseignement d’une Université matérialiste et athée, il sombrait dans un « état habituel d'asphyxie et de désespoir » dont témoigneront ses premiers drames. Cependant la découverte, en 1886, des Illuminations puis d'Une saison en enfer de Rimbaud, qui devait exercer sur son art et sa pensée une influence « séminale », ouvrit une « fissure » dans son « bagne matérialiste » en lui révélant « l'impression vivante et presque physique du surnaturel ».

 

Mais l'événement fondamental et décisif de sa vie fut sa conversion, qui intervint le jour de Noël 1886, durant la cérémonie des vêpres, à Notre-Dame de Paris. Cet « instant extraordinaire », où il reçut, dans les larmes, une « révélation ineffable », allait orienter la totalité de son existence et de son œuvre. Pendant plusieurs années, il s'initia d'abord à la religion par la fréquentation des Écritures et l'assistance à la liturgie, mais sans participer encore à des pratiques et à des sacrements qui répugnaient à son orgueil, et ce ne fut qu'à l'issue d'une « résistance » de quatre ans qu'il se réconcilia définitivement avec l'Église, à Noël 1890. De ce « combat spirituel », selon l'expression que Claudel aimait emprunter à Rimbaud pour évoquer les affres de la conversion, font foi les premières œuvres écrites à cette époque. Dès 1886, en effet, Claudel avait commencé à écrire et fréquenté parfois les « mardis » de Mallarmé. Après quelques vers de facture assez classique, il avait composé, dans le style original qui sera désormais le sien, une comédie poétique, l'Endormie, dont il osa déposer le manuscrit à l'Odéon, puis un premier drame, Une mort prématurée, qu'il détruisit pour des raisons personnelles et dont il ne laissa subsister qu'un fragment. Mais le drame où s’exprimaient le plus complètement les désespoirs, les angoisses et les aspirations du jeune homme est Tête d'Or, écrit en 1889 et publié sans nom d'auteur, à cent exemplaires, en 1890. La Ville, écrite en 1890-91 et publiée en 1893, évoque aussi l’horreur de la capitale et le bouleversement de la conversion. La Jeune Fille Violaine, achevée sous sa première forme en 1892 et située dans le pays natal de l'auteur, offrait enfin une parabole dramatique illustrant les souffrances et les bienfaits du sacrifice. Ainsi les premiers drames étaient-ils essentiellement des confidences exprimant les états d'âme et les débats intérieurs du converti.

 

En 1893, après un stage au Quai d'Orsay, Claudel obtint son premier poste à l'étranger, en qualité de vice-consul à New York, puis à Boston, où il demeura jusqu'en 1895. Dans les loisirs que lui laissaient ses fonctions, il écrivit une seconde version de Tête d'Or, une traduction de Agamemnon d'Eschyle et un nouveau drame, l'Échange, où chacun des quatre personnages incarnait un des divers aspects de son caractère et de sa condition de jeune homme exilé, pauvre et aventureux, ardemment épris de jouissance et de liberté. En 1895, après un retour en France où il put mesurer la « séparation » qui l'éloignait désormais des siens et le condamnait à un « exil » définitif, Claudel partit pour la Chine, où il devait rester en fonctions jusqu'en 1908, d’abord vice-consul à Shangai, Fou-tcheou et Han-k'eou, puis à partir de 1898 consul à Fou-tcheou, T'ien-tsin et finalement Pékin. Dans les premières années de son séjour, tout en menant activement des négociations pour l'arsenal de Pagoda-Anchorage et le chemin de fer Han-k'eou-Pékin, il étudia les mœurs et la religion chinoises.

 

De ses observations naîtront, outre un projet de Livre sur la Chine auquel seront empruntés plus tard des fragments de Sous le signe du Dragon, le recueil de Connaissance de l'Est, où sont consignées ses impressions sur la civilisation chinoise, ainsi que le Repos du septième jour, drame inspiré par le culte des morts dont la place et les rites avaient frappé l'auteur. Mais le décor chinois n'était ici que le prétexte à une réflexion sur la théologie de l'Enfer et du Salut, et le support d'une méditation sur la vocation sacerdotale ou monastique à laquelle aspirait alors le poète. Cette préoccupation transparaît aussi dans les secondes versions de la Ville et de la Jeune Fille Violaine, écrites en 1898 et 1899, et publiées, en 1901, avec la seconde version de Tête d'Or, T Échange et le Repos du septième jour, dans le recueil collectif intitulé 1'Arbre.

 

Lors du congé qu'il passa en France en 1900, Claudel, apparemment résolu à renoncer à son avenir littéraire et diplomatique afin d'entrer dans les ordres, accomplit un séjour à l'abbaye de Solesmes, puis chez les bénédictins de Ligugé, qu'il dut bientôt quitter, sur le conseil de ses supérieurs, sans doute incertains de sa vocation. Profondément désemparé, sur le bateau qui le ramenait en Chine, en décembre 1900, il rencontra une jeune femme accompagnée de son mari et de ses deux enfants, Rosalie Vetch, dont il s'éprit passionnément : elle sera l’ « amie sur le navire », invoquée à la fin des Muses, et l'Ysé de Partage de midi. À Fou-tcheou, pendant quatre ans, ils vécurent une liaison tourmentée, jusqu'à ce que l'Administra-tion s'inquiète et que la jeune femme, elle-même effrayée de cet amour sans issue, s'enfuie, en 1904, avec l'enfant qu'elle avait conçu. Claudel tentera, vainement, de la rejoindre en Europe, en 1905, et, pour se délivrer de ce drame intime, en transposera les données dans Partage de midi. Blessé par ce double échec et désireux de changer de vie, Claudel se maria, en mars 1906, avec Reine Sainte-Marie Perrin, fille de l'architecte de la cathédrale de Fourviè-res, et repartit aussitôt pour la Chine, où

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« ques vers de facture assez classique, il avait composé, dans le style original qui sera désormais le sien, une comédie poétique, l'Endormie, dont il osa déposer le manuscrit à l'Odéon, puis un premier drame, Une mort prtJmaturée, qu'il détruisit pour des raisons personnelles et dont il ne laissa subsister qu'un fragment.

Mais le drame où s'expri­ maient le plus complètement les déses­ poirs, les angoisses et les aspirations du jeune homme est Tête d'Or, écrit en 1889 et publié sans nom d'auteur, à cent exemplaires, en 1890.

La Ville, écrite en 1890-91 et publiée en 1893, évoque aussi !"horreur de la capita le et le bouleverse· ment de la conv ers ion.

La Jeune Fille Vio/o.ine, achevée sous sa première forme en 1892 et située dans le pays natal de l'auteur, offrait enfin une para­ bole dramatique illustrant les souffran­ ces et les bienfaits du sacrifice.

Ainsi les premiers drames étaient-ils essentielle­ ment des confidences exprimant les états d'âme et les débats intérieurs du converti.

En 1893, après un stage au Quai d'Orsay, Claudel obtint son premier poste à l'étranger, en qualité de vice­ consul à New York, pui s à Boston, où il demeura jusqu 'en 1895.

Dans les loisirs que lui laissaient ses fonctions, il écrivi t une seconde version de Tête d'Or, une traduction de l'Agamemnon d'Eschyle et un nouveau drame, l'Échange, où cha­ cun des quatre personnages incarnait un des divers aspects de son caractère et de sa condition de jeune homme exilé, pauvre et aventureux, ardemment épris de jouissan ce et de liberté.

En 1895, après un retour en France où il put mesurer la « séparation >> qui l'élo i gnai t désormais des siens et le condamnait à un « exil » définitif, Claudel partit pour la Chine, où il devait rester en fonctions jusqu'en 1908, d'abord vice-consul à Shangai.

Fou -t c h eo u et Han-k'eou.

puis à partir de 1898 consul à Fou-tcheou, T'ien-tsin et final em ent Pékin.

Dans les premières années de son séjour, tout en menant activement des négociations pour l'arsenal de Pagoda-Anchorage et le chemin de fer Han-k'eou-Pékin, il étudia les mœurs et la religion chinoises.

De ses ob serv ations naltront, outre un projet de Livre sur la C hi n e auquel seront empruntés plus tard des frag­ ments de Sous le signe du Dragon, le recueil de Connaissance de l'Est, où sont consignées ses impressions sur la civili­ s a ti on chinoise, ainsi que le Repos du septième jour, drame insp iré par le culte des morts dont la place et les rites avaient frappé l'auteur.

Mais le décor chinois n'était i c i que le prétexte à une réflexion sur la théologie de l'Enfer et du Salut, et le support d'une méditation sur ta voc ati on sacerdotale ou monastique à laquelle aspirait alors le poète.

Cette préoccupation transparalt aussi dans les secondes versions de la Ville et de la Jeune Fille Violaine, éc ri te s en 1898 et 1899, et publiées, en 190 1, avec la seconde version de Tète d'O r, l'Échange et le Repos du septième jour, dans le recueil collectif intitulé l'Arbre.

Lors du congé qu'il passa en France en 1900, Claudel, apparemment résolu à renon ce r à son avenir littéraire et diplomatique afin d'entrer dans les ordres, accomplit un séjour à l'abbaye de Solesmes, puis chez les bénédictins de Ligugé, qu'il dut bientôt quitter.

sur le conseil de ses supérieurs, sans doute in ce rtains de sa vocation.

Profondément désemparé, sur le bateau qui le ramenait en Chine, en décembre 1900, il ren ­ co ntr a une jeune femme accompagnée de son mari et de ses deux enfants, Rosalie Vetch, dont il s'éprit pass ionné ­ ment : elle sera l'« amie sur le navire », invoquée à la fin des Muses, et I'Ysé de Partage de midi.

À Fou-tcheou, pendant quatre ans, ils vécurent une liaison tourmentée, jusqu'à ce que l'Administra­ ti on s'inquiète et que la jeune femme, eUe-méme effrayée de cet amour sans issue, s'enfuie, en 1904, avec l'enfant qu'eUe avait conçu.

Claudel tentera, vainement, de la rejoindre en Europe, en 1905, et, pour se délivrer de ce drame intime, en transposera te s données dans Partage de midi.

Blessé par ce double échec et désireux de changer de vie, Claudel se maria, en mars 1906, avec Reine Sainte-Marie Perrin, fille de l'architecte de la cathédrale de Fourviè­ res, et repartit aussitôt pour la Chine, où. »

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