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Cléopâtre Captive (commentaire Composé)

Publié le 01/10/2018

Extrait du document

Deux éléments principaux marquent dans cet extrait le tragique du personnage de Cléopâtre. Le premier a été évoqué, il s’agit de la fatalité. Le second quant à lui est le dilemme. Ce texte est un extrait de l’acte IV. On approche du dénouement final, l’étau se resserre. Cléopâtre doit faire un choix, vivre entant que captive, ou se suicider. Elle hésite tout au long de la tirade. Le schéma de cette tirade suit un schéma précis témoignant de la difficulté de ce choix. On passe successivement de moments où elle craint les conséquences de sa mort à d’autre où elle se raffermit sur son choix. Ce schéma se répète jusqu’au dénouement final. Une de ses grandes peurs est l’utilisation que les romains feront de sa mort. Cette peur est opposée au désir qu’elle a de rejoindre Antoine dans la mort. Ce conflit est représenté scripturale ment par l’opposition triomphe-honneur. On observe dans le texte un parallélisme de construction tournant autour des mots « triomphe » et « honneur » et leur verbe de même famille « triompher » et « honorer ». Alors que le mot triomphe se retrouvera autour des peurs de Cléopâtre quant au retombée de son geste avec les anaphores et parallélisme de construction des vers 15 à 16 par exemple : «Triomphe, dis-je, hélas! qu'on veut orner de moi, Triomphe, dis-je, hélas! que l'on fera de toi. » ; le mot « honneur » marquera le retour promis vers l’être aimé. Le parallélisme de construction est très poussé. Il passe par le genre et par le nombre de mots en présences. Cette phrase mérite d’être développé. On va délimiter deux blocs de vers, le premier est situé entre les vers 14 à 19, le second part du verbe 30 et finis au vers 33. Dans le premier ensemble de vers, on assiste à une opposition entre les vers 14 à 16 et 18 à 19. Les vers 14 à 16 presentent la peur de Cléopatre. Ils sont marqués par le mot « triomphe ». Les vers 18 à 19 parle de l’ « honneur » qu’elle ferait à Antoine en se suicidant. Le mot « honneur » est en mot-clé. Or, on assiste à un parallélisme tel qu’on retrouve trois fois chacun de ces noms communs dans leurs groupes de vers respectifs. Il est de même dans le second bloc où l’on retrouve les verbes « honorer » et « triompher » une fois respectivement en mot-clé d’une argumentation. Ainsi, on a un parallélisme qui oppose les deux termes symbolisant chacun un argument de tel sorte que l’on retrouve que trois fois chaque nom et une fois chaque verbe. La peur de la séparation revient fréquemment dans le texte. Cléopâtre craint d’être séparée d’Antoine dans la mort. Cette peur est symbolisé par les vers: « Triomphe, dis-je, hélas! qu'on veut orner de moi, Triomphe, dis-je, hélas! que l'on fera de toi. » (v.15-16), qui par leurs anaphore et leur parallélisme mettre en avant l’inquiétude de la reine. Dans un même, la polyptote des vers 21 à 23 nous livre plusieurs mot de même racine que le mot « force » dans le but de montrer l’influence la peur qu’à la reine sur son destin par-delà sa mort. Enfin, la tirade se termine en apothéose. Après une énumération des différentes formes de souffrance qu’elle subit, la Cléopâtre affirme que sa plus grande souffrance est de vivre sans l’homme qu’elle aime. Elle est résolue à mourir. Le fait de précédé cette annonce de fin de tirade avec cette énumération renforce l’annonce et lui donne une forte résonnance dans l’argumentation de la reine.

 

Ainsi, Cléopâtre captive est l’une des premières tragédies modernes mais elle porte déjà toute ses spécificités. L’extrait proposé accueille toutes les caractéristiques de la tragédie que ce soit par les codes d’écriture ou par la visée émotive. Au cœur de cette tirade, Cléopâtre est une héroïne tragique sublimée dans son malheur et au poids de la fatalité et d’un dilemme. Si cette œuvre fut une révolution artistique à sa sortie, certains ont critiqué son manque d’action. Il en résulte un nouveau débat : Peut-on dire que l’action est essentielle à une tragédie ?

« viennent contrebalancés ce côté bienveillant du spectateur.

L’admiration et la crainte se mêle à la douceur des émotions précédentes.

La pièce est à dominante pathétique, c’est -à -dire que le registre privilégié est dramatique et attisent l’attendrissement du lecteur.

Cela s’explique déjà par l’intrigue.

Cléopâtre est une reine captive qui tend à rejoindre son aman dans la mort, amant s’étant lui-même suicidé la croyante morte lors de la prise de l’Egypte.

Mais, c’est surtout le ton donné par l’auteur, le sens vers lequel l’auteur oriente la pièce qui explique cela ; car il aurait pu s’attarder en prenant le point de vue d’Octave, ennemi de la reine, et non de Cléopâtre parler de la haine de ce personnage envers l’égyptienne qui serait selon lui la cause de la décadence de Rome.

Mais, en choisissant le point de vue de la reine, il oriente son texte au soutien de ce personnage.

Si ce texte est si touchant, s’est d’abord qu’il montre la passion et le désespoir que ressent la reine vis-à -vis d’un aman décédé.

Antoine est apostrophé de multiples fois dans l’extrait.

La reine répète son nom en boucle comme pour l’invoquer.

Si certes l’on peut comprendre ces apostrophes en se disant qu’après tous c’est à lui que la reine s’adresse, l’insistance avec laquelle elle prononce ce nom donne à la pièce une toute haute dimension.

Dans les trois premiers alexandrins le nom d’Antoine est répété 6 fois.

A cette passion brulante pour un être défunt, vient s’ajouter l’approche de la mort.

On approche de la fin de la pièce, la fin de la reine se fait de plus en plus pressentir.

L’ombre de la mort plane sans cesse.

Le mot « mort » et des dérivés de la même famille telle que « mourir » et « meure » reviennent souvent dans la pièce (v. 12, 20, 20, 36 et 39).

D’autres mots de même champ lexical ont aussi une forte présence.

Ce sont les mots « cercueil » (v.

31,33), « tombeau » (v.6) et « cendre » (v.

5).

Outre ces mots, les rimes par leur sonorité servent de soutien à la tirade dont elles varient le ton.

.

Les rimes féminines « calment » la narration, elles sont ainsi utilisées pour procéder des moments forts de la tirade.

Elles précèdent de ce fait le moment où Cléopâtre avoue qu’elle choisit de mourir aux vers 17 à 20.

Durant toute la tirade, on assiste à une forte présence et à une répétition de mot se terminant par « eur ».

Ces mots sont misent en reliefs par leur sonorité.

Ils hantent la tirade et dépendent souvent des émotions négatives : « douleur » (v.

11, 13, 43), « peur » (v.11), « malheur » (v.

3, 7, 12, 38) ; ou expriment un devoir de noblesse : « honneur » (v.

18, 19, 37, 42).On assiste en général dans cette pièce à une forte tendance d’Etienne Jodelle à l’utilisation de figures de répétitions et d’insistance.

Répétition, Anaphore, Polyptote, Pléonasme, Parallélisme de construction, énumération et accumulation ; ces figures de style se succèdent dans le texte.

Elles peuvent servir à renforcer le coté pathétique comme avec ce pléonasme du vers 4 : « Entends la faible voix, d’une faible captive » ou au vers 32 : « De deux pauvres amants, nous racouple (= réunisse) tous deux » ; ou encore à appuyer le tragique de la situation : « Triomphe, dis-je, hélas! qu'on veut orner de moi,Triomphe, dis-je, hélas! que l'on fera de toi» (.15-16).

L’auteur martelle le lecteur ou spectateur de ces mots avec leur forte sonorité.

Durant la tirade, les mêmes mots reviennent telle une incantation : « triomphe », « douleur », « malheur », « honneur », « Antoine ». Ainsi, il a été démontré cet extrait porte les particularités du genre tragique que ce soit par le respect des règles formels qui si atteindront leurs formes finales et admises de tous lors de la période classique sont déjà respecté dans cette œuvre ; ou par le registre émotionnelle suscité chez le lecteur.

Pour avoir une vision plus globale de l’extrait et le comprendre dans son intégralité, il convient cependant de s’attarder sur le personnage de Cléopâtre et de sa place dans le récit.

Historiquement parlant Cléopâtre est la reine d’Egypte et épouse du générale romain Marc Antoine.

Elle est faite captive à la mort de ce dernier par son ennemie Octave.

C’est une femme belle et rusée dont le nom a traversé les âges et est présenté avec respect et admiration.

Elle est le personnage central de cette tirade dans le sens où ce sont ses mots et que seule sa focalisation est prise en compte.

On peut même admettre qu’elle est le seul personnage présent lors de cette scène, mise à part la présence éthéré d’Antoine.

Elle est l’archétype de l’héroïne tragique.

Elle est noble,. »

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