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COMENTAIRE D'AURELIEN DE LOUIS D'ARAGON

Publié le 03/04/2015

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Carvalho Jeudi 11 Décembre 2014 1°SF Lucas Commentaire Français Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né dans les années 20. Ce mouvement repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l'esprit et sur les valeurs de l'irrationnel, de l'absurde, du rêve, du désir de la révolte. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Louis Aragon publie Aurélien. Quatrième roman de la série Le Monde Réel. Ce texte retrace l'exemple singulier de la scène de première rencontre. Aragon écrit ici l'anti-coup de foudre entre Aurélien et Bérénice. C'est pour cela qu'il est légitime de ce demander comment l'écriture de cet anti-coup de foudre peut-elle conduire Aurélien et Bérénice dans une relation amoureuse ? Nous allons donc analyser en premier ce temps ce qui rend cette scène de rencontre original, en montrant que l'incipit ne répond pas à certains critères attendu, mais aussi de l'effet de la disparition du personnage de Bérénice et ensuite en mettant en valeur la mise en scène de cette anti-coup de foudre. Puis, nous étudierons le personnage principal d'Aurélien, qui s'avère être un personnage ambiguë et étranger. Tout d'abord, un incipit désigne les premières pages d'un roman présentant le lieu, l'époque de l'histoire, les personnages, ainsi que le registre de l'histoire (comique, romantique, tragique...). Il a pour but de séduire et de donner des pistes aux lecteurs pour qu'ils puissent avancer dans l'histoire. Alors que dans ce texte, la présentation des personnages est incomplète. Bérénice représente l' anti-femme aimée; il n'y a pas de portrait d'elle. Elle est caractérisée par l'adjectif « laide >>. Elle porte la même étoffe que les autres femmes.Une description subjective est faite par Aurélien ce qui correspond à une focalisation interne, le lecteur la voit comme Aur&...
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« Carvalho Lucas 1°SF Ensuite, la première phrase de l’incipit indique contre toute attente le dégoût d’Aurélien pour Bérénice.

La syntaxe de la phrase nous prépare à une déclaration d’amour, mais la seconde proposition de cette phrase nous informe sur le caractère négatif du texte.

« La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

».

Puis, Aurélien s'attache à un détail insignifiant ,ce qui est inhabituel dans une scène de première rencontre « l'étoffe » (l.2-3) (répété 3 fois) l'habit est pourtant présent dans les caractéristiques du portrait de la femme aimée, pourtant ici, il est banalisé « Une étoffe qu'il avait vu sur plusieurs femmes » (l.3-4).

Dans cette scène Bérénice est la représentation de l'anti femme aimée.

De plus la narration, dans ce texte est ambiguë.

L’utilisation du troisième pronom singulier se change finalement en première personne du singulier. La séparation entre le narrateur et le personnage d’Aurélien n’est pas évidente.

On croit donc lire les pensées du personnages, élément essentiel dans un point de vue interne.

Les phrases sont souvent courtes, elles ne contiennent que peu de virgules et l’absence de connecteur logique confirme le monologue intérieur du personnage.

« ...

celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût›› (l.4-5).

Le prénom de Bérénice en fait sa seule qualité .La seule chose qui rend Bérénice belle, c'est son prénom et son prénom, ironiquement, ne lui va pas.

Pour appuyer sur le ton négatif du texte, l’auteur utilise un champ lexical péjoratif comme l’illustrent ces quelques mots : « laide » (l.1), « déplut » (l.2), « mal augurer » (l.4), « cheveux (…) ternes » (l.6), etc… On peut donc dire que dans ce premier paragraphe Aurélien s’attache à décrire péjorativement Bérénice. On peut aussi relever un certain détachement du personnage principal envers Bérénice dans la suite du texte.

« Aurélien n'aurait pu dire si elle était blonde ou brune » (l.7) L'hésitation sur la couleur des cheveux de Bérénice renverse également les traditions.

La phrase « Il l'avait mal regardée » (l.8) montre qu'Aurélien n'est pas intéressé par Bérénice .

Il ne reste qu'une impression, caractérisée par l'ennui et l'irritation.

En effet, Aurélien s’évade ensuite dans ses pensées.

De même, nous remarquons que Bérénice n’intervient pas dans les trois paragraphes de cet incipit. A partir du deuxième paragraphe, Aurélien ne fait plus d’allusions directes à Bérénice.

« Un vers (...) qui l'avait obsédé, qui l'obsédait encore » (l.14-15-16).

Ce vers est extrait de la tragédie Bérénice, de Racine.

La scène de première rencontre est détournée (n'a pas lieu), ce n'est pas la femme qui l' « obsède » mais un vers.

Aurélien se concentre peu sur Bérénice excepté dans le premier paragraphe.

Dès le deuxième paragraphe, Bérénice, la femme du roman disparaît et laisse place à la reine de Palestine qu' elle est dans la tragédie de Racine, qui est en opposition avec celle décrite par Aurélien.

En effet chez Racine, elle est décrite comme belle et radieuse, alors qu'ici elle nous est présenté de manière péjorative : « laide » (l.1), « Plutôt petite, pâle ...

» (l.10).

La rencontre avec cette femme qui devrait être au centre de l'incipit est parodiée, détournée au profit de la rêverie autours de ce vers.. »

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