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Comment se définit l'enjeu de l'affrontement au sein de ces trois scènes ? Quelles stratégies les auteurs développent-ils pour exprimer cette confrontation ?

Publié le 15/04/2012

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Le groupement de texte soumis à notre analyse se compose de trois textes : un extrait d’une tragédie Racinienne, Andromaque (Acte III, scène 7) parue en 1667, se référant donc à la période du classicisme ; la toute première scène de L’île des Esclaves de Marivaux, composée en 1725 et appartenant au mouvement culturel des Lumières, et enfin, un extrait d’une pièce contemporaine, Juste la fin du Monde (Partie II, Scène 2) de Jean-Luc Lagarce présentée en 1990. Comment se définit l’enjeu de l’affrontement au sein de ces trois scènes ? Quelles stratégies les auteurs développent-ils pour exprimer cette confrontation ?

Ces trois textes traitent tous d’un thème commun, l’affrontement entre les différents personnages mis en scène à travers plusieurs genres qui sont la tragédie, la comédie, ou encore le mélange de ces deux genres. Cependant, les auteurs parviennent à nous délivrer un message, chacun à leur manière, par des procédés bien distincts que nous étudierons.

« Enfin, la multiplication des points de connexions de Pyrrhus par sa tentative de réconciliation entre le « Vous » et le « Je », puis le « Nous », censé rapprocher les deux individus se solde par un échec, traduisant ainsi sa faiblesse.

Cet aboutissement, qui n’évoque pas pour autant l’espoir d’un dénouement oriente toutefois le lecteur à réfléchir autour de la catharsis. Par ailleurs, la scène d’exposition de Marivaux reprend les grandes lignes de ses pièces connues, comme le Jeu de l’Amour et du Hasard , plaçant toujours une fracture sociale entre les maîtres et valets, par le biais du travestissement.

Ici, les rôles sont de nouveau inversés et le maître craint plus que le valet à rester sur ce territoire.

Le but de Marivaux étant de corriger les m œ urs par le rire, l’utilisation d’une comédie était plus préférable que celle d’une tragédie.

Elle possède la même structure que les autres pièces : une action en trois actes ou bien un seul, qui met en scène des personnages très simplistes, dans un milieu bercé par la banalité du quotidien.

Mais, le contexte est encore plus propice à l’apologue du fait que l’île représente un double éloignement : temporel et spatial, permettant à l’auteur de dénoncer les vices de la société de son temps.

On note d’abord une dimension pathétique, engagée par Iphicrate qui se plaint de ses conditions de vie, et qui essaie d’attirer la compassion de son valet, voyant sa situation dépérir, comme le montre la phrase exclamative d’Arlequin « Eh ! … il tue les maîtres, à la bonne heure » dans laquelle Marivaux glisse un comique de caractère : la stratégie du maître voulant attirer la pitié est mise en échec, c’est ce dernier qui a le pouvoir ici.

De plus, le comique de geste indiqué par la didascalie « prenant la bouteille pour boire » renforce cette ironie de paroles, dont le comble est atteint au vers 20 et 21, lorsque le valet ignore les questions de son maître, procédant ainsi à un je-m’en-foutisme total, dont le maître se sent offusqué.

Cependant, le comique d’affrontement prend de l’ampleur lorsque le dialogue entre les deux s’intensifie au vers 42, où Iphicrate « retient sa colère » et utilise l’expression « mon cher », reprise par son adversaire.

Il se rend alors compte que ses paroles n’ont plus d’impact sur lui, élément que le lecteur savait déjà.

Enfin, c’est le vers 55 qui, avec la réplique colérique « Esclave insolent ! » révèle l’indignation du maître qu’il ne peut plus contenir, traduisant ainsi sa défaite, de part son impuissance. En outre, le dernier texte de Jean-Luc Lagarce évoque le retour de Louis, après dix années d’absence qui arrive avec pour objectif d’annoncer sa mort prochaine, sans pour autant y parvenir. L’absence ayant nourri une forme d’obsession pour ses proches pendant tant d’année leur offre l’occasion d’avoir les réponses à leurs questions, même si cela doit tourner aux « règlement de comptes ».

Toutefois, cinq personnages sont recensés dans cette scène, dont seulement deux s’affronteront principalement : Arthur & Louis, les répliques de la Mère et de Catherine et de Suzanne n’étant pas vraiment essentielles.

L’action se déroule dans un huis-clos familial où l’incommunicabilité règne.

L’auteur s’appuiera d’ailleurs sur ce fait pour en souligner l’aspect dramatique.

En effet, même si sa pièce est une comédie, on y trouve un mélange des genres : gai, triste…etc.

L’ouverture du dialogue commence par une interrogation, ce qui veut dire que la conversation a déjà été entamée.

Le personnage d’Antoine semble alors déterminé dans sa démarche d’interrogatoire, puisqu’il répond à ses propres questions, procédé qui pourrait faire penser à une volonté de faire avancer le récit pour en arriver aux faits.

Cependant, plus le dialogue avance, moins Antoine est perspicace dans ce qu’il raconte : sa ranc œ ur initiale envers Louis semble s’étendre au reste de la famille, comme le suggère le pronom personnel pluriel « Vous », répété à plusieurs reprises, aux vers 11, 20, 30 avec les interlocuteurs respectifs « tu » et « vous ». L’occasion de révéler des choses tacites cachées pendant tant d’années se voit alors compromise, vu que plus Antoine parle, plus il s’éloigne de ce qu’il voulait dire.

On sent également une tendance de répétition circulaire pour le mot « brutal » qui n’arrive pas à disparaître dans la conversation,. »

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