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Commentaire complet: Soleils couchants de HUGO

Publié le 11/02/2012

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hugo
Ce soir la pente de son esprit le porte plutôt à la méditation qu'à la description.
Adieu les Orientales aux couleurs chatoyantes, auxquelles s'apparentent
les cinq pièces précédentes! Ce sera aujourd'hui, pour clore la
série, une vraie Feuille d'Automne, mélancolique à souhait. Il se contente de
noter brièvement la manière dont l'astre disparaît à l'horizon :
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

L'IDÉE ET soN EXPRESSION.- Après avoir démontré que ces strophes sont ordonnées avec art, constatons que tous les détails : mots, figures, rythme, concourent à mettre la pensée dans son meilleur jour. Arrêtons-nous d'abord au tableau initial d'où jaillit la pensée.

hugo

« L'idée que nous venons de dégager, d'apprécier et de compléter, est déveloP.pée par V ..

Hugo n1;m .avec la logique ~u philosophe, m~i~ !lvec c~lle dtt poete, non l)loms admissible et tout ausst proche de la verlte.

Au heu de ràîsonher de façon abstraite, il regarde, il se souvient, il scrute l'avenir, il compare, il médite et il conclut.

Dans c~s diverses opérations il observe un ordre chronolo~ique qui contribue à l'unité du morceau.

La marche generale du développement nous est indiquée par l'épigraphe qui annonce les six morceaux : Merveilleux tableaux que la vue découvre à la pensée (Ch.

Nodier).

Strophe 1.

- Tout d'abord, V.

Hugo voit.

Il assiste à un coucher de soleil dans la plaine de Montrouge, de Vaugirard ou de Grenelle.

Nous savons que chaque soir, à cette époque, il aimait à se rendre dans cette banlieue, alors pittoresque avec ses vignes et ses guinguettes, en compagnie d'artistes de la nouvelle école : Devéria, Louis Boulanger, David d'Angers.

De temps à autre se joignait à eux un adolescent, l'enfant terrible de' la «boutique romantique», Musset, car il plaisante le «Maître» dans Mardoche.

Il envoie se coucher son héros : ..

précisément à l'heure Ou quand, par le brouillard, la chatte rôde et pleure, Monsieur.

Hugo va voir coucher Phébus le blond.

Ce soir la pente de son esprit le porte plutôt à la méditation qu'à la des­ cription.

Adieu les Orientales aux couleurs chatoyantes, auxquelles s'appa­ rentent les cinq pièces précédentes! Ce sera aujourd'hui, pour clore la série, une vraie Feuille d'Automne, mélancolique à souhait.

Il se contente de noter brièvement la manière dont l'astre disparaît à l'horizon : Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

C'est le seul vers proprement descriptif de ces quatre strophes.

Au départ, un spectacle de.

nature; puis un pronostic.

Ce genre de nuées annonce un orage pour le lendemain ...

un de ces orages précoces, comme il en éclate parfois en ce mois caJ?ricieux d'avril.

Une simple mention, et le poète poursuit.

Et après? ...

Apres, ce sera le soir ...

Et après? la nuit.

..

Et après? l'aube.

Il s'arrête un instant à cet aspect particulier.

De même que le crépuscule - tristesse de ce qui meurt, - l'aube - espoir de ce qm naît - est ·chère au poète.

Il discerne, dans l'aube, une clarté qui veut percer et qu'obstruent les vapeurs hostiles de la nuit.

Ici l'ordre chronologique est rompu.

C'est le jour qui succède à l'aube, et non la nuit.

Si cette interversion est voulue la raison nous en échappe ...

à moins que la rime ne la justifie? ...

La première strophe s'achève par une brève et poétique définition des jours, « pas du temps qui s'enfuit».

· · Strophe 2.

- L'énumération continue et s'enrichit de pensée.

Ces.

jours se succèdent, et le poète suit leur fuite éperdue sur la face des mers, des monts, des fleuves et des forêts.

Un mot pour exprimer la beauté du fleuve, une proposition cons-acrée au charme mélancolique des forêts ne détournent pas l'attention du thème central.

Strophe 3.

-Elle est consacrée aux effets produits, sur les objets ci-dessus énonces, l?ar la ruée incessante des jours.

Sur eux, le temps semble n'avoir pas de prise.

Tout au plus quelques «rides», mais aucun ne vieillit; perpé-· tuellement ils se rajeunissent.

Strophe 4.

- Par un retour sur lui-même, bien humain, le poète se demande : « Et moi? » La réponse est d'une évidence brutale : « Le temps passe et je passe avec lui; chaque jour est, pour moi, un pas vers la mort.

Le soleil, dont la caresse printanière met en joie toute la nature ne me pré­ serve pas de la glace des ans.

«Le soleil de·s vivants n'échauffe pas les morts.

» Et tandis que la fête du renouveau battra son plein, je m'en irai bientôt - depuis Gilbert et Millevoye le poète est voué à une mort précoce - sans que rien manque à J'univers splendide.

Telle est la marche du développement dans ces 16 vers.

L'auteur y révèle urr souci de la composition, de l'équilibre des parties qui sont tout à son éloge.

A cet égard, on peut le comparer aux plus grands de nos classiques.

L'IDÉE ET soN EXPRESSION.- Après avoir démontré que ces strophes sont ordonnées avec art, constatons que tous les détails : mots, figures, rythme, concourent à mettre la pensée dans son meilleur jour.

Arrêtons-nous d'abord au tableau initial d'où jaillit la pensée.

Un vers. »

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