Commentaire composé de Candide, Chapitre 3
Publié le 11/09/2011
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On distingue clairement deux parties dans ce texte. Dans la première, l'auteur adopte une vision ironique de la bataille. Il commence par assimiler le combat à un défilé militaire grandiose. L'énumération des adjectifs élogieux “ beau ”, “ leste ”, “ brillant ”, “ ordonné ” renforcés pas “ si ”, les superlatifs comme “ telle qu'il n'y en eut jamais ” ainsi que l'hyperbole “ rien n'était ” assurent l'effet spectaculaire de la scène. La description de la bataille est bien structurée avec l'emploi de connecteurs logiques temporels tels que “ d'abord ”, “ ensuite ” qui renseignent sur l'ordre de déroulement du combat.
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village bulgare a été “ traité de même ” par les Abares ; enfin les noms de ces deux peuples, les Abares et lesBulgares, se ressemblent au niveau de la prononciation et du nombre de syllabe, et sont tous les deux proches dumot “ barbare ”, ce qui souligne leur côté cruel et inhumain.
Ces similitudes insinuent qu'il n'y ait pas de vainqueur,ni de vaincu, que l'enjeu de cette bataille soit inexistant, et donc finalement, que la guerre ne serve à rien.
Voltairedénonce également la légalité de la guerre en précisant que les Bulgares aient brûlé un village abare “ selon les loisdu droit public ”.
Il n'accepte pas que les massacres soient autorisés par des lois.En second lieu, on remarque que Voltaire accuse la religion, les dirigeants et les soldats d'avoir chacun une part deresponsabilité dans l'horreur de la guerre.
Les Te Deum lancés par les deux rois ennemis reflètent une satire de lareligion.
Ceux-ci croient tous les deux avoir Dieu de leur côté, or on ne peut se faire à l'idée que Dieu soit associerun tel carnage.
Ils lui rendent donc grâce et le remercient car chacun se pense victorieux.
Mais cela sous-entendparadoxalement que la guerre soit approuvée par la religion alors qu'elle est censée vouloir préserver la paix.
Laconjonction “ tandis que ” révèle la grande lâcheté de ces rois symétriques, représentant tous les dirigeants deguerre, qui se tiennent à l'écart du combat et observent indifféremment leurs soldats s'entretuer.
Peu leur importentles pertes humaines c'est pourquoi le narrateur n'émet que des estimations approximatives sur le nombre de morts.Quant aux soldats des deux côtés, ils sont sans pitié vis-à-vis de la population civile adverse qui est massacrée ettraumatisée, ce qui scandalise l'auteur.
La litote “ les besoins naturels de quelques héros ” atténue la réalité etsuggère le fait que les soi-disant “ héros ” violent les filles des villages ennemis.
L'héroïsme perd alors toute notionde bravoure et de dignité.Enfin, on peut terminer en remarquant que pour dénoncer la guerre, Voltaire continue de critiquer la philosophie del'optimisme.
Candide reste fidèle à Pangloss et à sa théorie même si la réalité lui prouve clairement le contraire.L'antithèse ironique “ ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface ” estune possible réflexion de Candide puisque celui-ci est convaincu que tout est au mieux dans le monde ; donc pourles optimistes, les soldats tués étaient des forcément des “ coquins ” et leur mort ne peut que être bénéfique.Comme le montre l'expression “ Candide […] tremblait comme un philosophe ”, il a peur de la réalité qui s'impose à lui; ses belles paroles ne valent plus rien, il est désarmé.
Malgré le fait qu'il soit un soldat de l'armée Bulgare, Candidene se bat pas, il déserte comme l'indique le verbe “ se cacha ”.
C'est un intrus au milieu de ces combattants, il estperdu, choqué, il n'est pas prêt à affronter la réalité.
On nous apprend sa fuite vers le village avec l'euphémisme“ aller raisonner ailleurs ”.
L'optimisme ironique de Voltaire est si absurde que le lecteur, non-convaincu, n'adhèrepas à l'idée du bien de la guerre.Voltaire ne fait donc pas une simple dénonciation de la guerre au travers deux points de vue différents, il apportedes arguments en sa défaveur afin de convaincre le lecteur de son atrocité et de son absurdité.
Pour conclure, on peut dire que Voltaire dénonce la guerre en prenant deux visions très différentes : d'abord unevision optimiste montrant les côtés soit-disant positifs de façon ironique afin de mieux la dénoncer, puis une visionréaliste en usant du pathétisme pour faire comprendre au lecteur, et ainsi qu'à Candide, son atrocité.
Il glissesubtilement des arguments en sa défaveur pour nous convaincre de son inutilité et du mal qu'elle fait subir auxhommes.
L'auteur nous fait assister à la désillusion de Candide et à sa prise de conscience.
Il collabore ainsi auxmouvements des Lumières qui dénoncent la guerre comme une barbarie contraire aux progrès de la civilisation..
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