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Commentaire composé de la Chanson de Roland

Publié le 17/09/2012

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La Chanson de Roland est une chanson de geste composée au 11ème siècle. Elle fait partie de l’ensemble

appelé Le Cycle de Charlemagne, dont elle est le premier volet. Ce cycle rend compte des exploits guerriers

de Charlemagne et de ses hommes. Comme toute chanson de geste, c’est l’aspect épique que l’on

remarque le plus. Cependant, l’extrait de la Mort de Roland que nous allons étudier est beaucoup plus

tragique qu’épique. C’est la fin de la chanson de geste, ce qui donne à cet extrait une grande valeur dans

l’analyse de l’oeuvre. Nous verrons comment l’auteur dépeint l’idéal chevaleresque accompli jusque dans la

mort, grâce à sa description de Roland. Enfin nous étudierons la valeur symbolique, humaine et religieuse de

ce passage.

I. L’idéal chevaleresque accompli dans la clôture du récit

1. Préparation à la mort, préparation à la fin du récit

Dans la première partie de cet extrait on remarque de frappantes répétitions de vers, qui renforcent le

pathétisme de la scène. Le lecteur prend conscience que la fin du récit est proche, ainsi que celle de Roland.

En effet, aux v1, v3, v12, v21, on observe deux répétitions différentes : « Roland sent que la fin est proche «

v1/ « Roland

le sent, sa vie est épuisée « v12 et : « Dessous un pin il est allé courant « v3/ « Le comte Roland git dessous

un pin «. Ces répétitions forcent le lecteur à s’imaginer Roland souffrir, allongé sous un pin, en train de

mourir. En lisant ces vers, on ne peut pas s’empêcher de se figurer le Chevalier à l’agonie.

« l’horizontalité « s’est couché » v4, « tourna la tête » v6, « Roland git » v21.

Ces champs lexicaux sont construits en opposition avec ceux du ciel et de la verticalité.

Etudions d’abord celui du ciel et de la religion : « Les anges du ciel » v20, « Dieu » v11, 15, 19, etc., « Saint Gabriel » v36, « ange Chérubin » v39, saint Michel du Péril v40, « paradis » v42.

Maintenant, étudions le champ lexical de la verticalité : « tendit à Dieu son gant » v11, « Son dextre gant il a vers Dieu tendu » v19, « descendent » v20, « Son dextre gant à Dieu il tendit » v35.

On peut donc dire que tous les éléments du texte sont orchestrés par le narrateur.

Roland prépare ainsi sa mort et sa montée au ciel.

On retrouve l’opposition traditionnelle terre/ciel de la religion chrétienne. 2.

L’adieu à la vie terrestre Tous les éléments du champ lexical de la terre, montrent la rancœur de Roland : il est tourné vers l’Espagne.

Des vers 6 à 9, outre le rappel de l’échec, ces vers montrent la douloureuse projection dans l’avenir de Roland: « tourna la tête (…) est mort en conquérant ».

Il pense à Charlemagne son suzerain et à ses amis, il refuse la mort.

On retrouve une même remémoration des vers 23 à 27 : « De maintes choses (…) qu’il n’en pleure et soupire ».

La douleur de la séparation d’avec les siens est très forte, les larmes de Roland sont émouvantes.

Ce passage permet aussi au narrateur de conclure le récit, après avoir résumé les épisodes précédents de la chanson de geste.

On peut donc dire que ce récit à une double fonction : conclusive et symbolique.

Par trois fois, le chevalier « bat sa coulpe » et tend son gant à Dieu v11-12, v15-20, v29-34.

Roland se prépare donc à la mort.

Il veut se faire pardonner ses péchés avant de mourir.

Le geste de frapper sa main contre sa poitrine est accompagné des paroles de Roland, qui demande pardon à Dieu pour toutes ses fautes.

Ces gestes (se frapper la poitrine et la parole) permettent de dépeindre Roland comme un fervent chrétien, dont la foi est bonne.

Ce sont des gestes rituels que tout chrétien doit faire avant de mourir au Moyen -âge.

Il demande pardon et est humble.

Il demande pardon pour tous les péchés de sa vie (v17 -v18) (v33 -v34) On peut donc dire que le narrateur introduit finement la mort de Roland en préparant son public à la fin du récit.

Il dépeint Roland comme un preux chevalier, un fervent chrétien.

L’idéal chevaleresque est accompli au sens où même dans la mort, Roland est courageux malgré la peur et il accepte son destin.

Le narrateur prépare de plus à la montée au ciel, en opposant fortement des champs lexicaux de la terre et du ciel.

Nous verrons comment il utilise aussi les symboles, pour faire de récit un passage de la vie à la mort, un passage de la terre au ciel.

II.

Du terrestre au céleste 1.

De la vassalité terrestre à la vassalité céleste (divine) Le narrateur construit, à l’intérieur de l’opposition terre/ciel, une opposition de personnage, à haute valeur symbolique.

On peut noter, aux vers 10 et 11, que Roland tend son gant à Dieu.

Ce geste n’est pas chrétien, et n’a pas de valeur religieuse au départ.

Ce geste est un geste d’hommage que le vassal rend à son suzerain.

Ce geste est répété trois fois (v10 -11, v19, v35).

S’il est répété autant de fois, c’est qu’il n’est pas anodin.Par ce geste, le vassal montre sa gratitude envers son suzerain, qui l’éduque et lui fournit un toit et à manger.

Ici le suzerain n’est pas Charlemagne mais Dieu.

Autrement dit, le narrateur implique que Roland deviendra, en mourant, le vassal de Dieu.

Il sera donc encore un chevalier.

Quand on analyse la chanson, on s’aperçoit qu’au vers 40, « Saint-Michel du Péril », saint patron et protecteur des chevaliers, vient chercher Roland pour l’emmener au paradis, avec d’autres saints.

Cela ne fait plus aucun doute :. »

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