Commentaire de texte Frankenstein
Publié le 28/04/2020
Extrait du document
«
faire le lien avec son œuvre la plus connue, la Divine Comédie, divisée en trois parties : le
paradis, le purgatoire et l’enfer.
Ici, nous pouvons noter une référence à l’enfer de Dante.
Au
lieu d’être Dieu, Frankenstein est devenu le Diable, il a créé un personnage tout droit sortie
de l’enfer.
Cependant, moralement, la créature n’est pas monstrueuse.
C’est la fuite de
Frankenstein qui le rendra coupable de ses crimes.
En effet, la première réaction du docteur
est de s’enfuir.
Il abandonne son laboratoire.
Il fuit car il ne peut faire face à la différence, il
s’enfuit car il ne peut supporter la vue du monstre, et surtout, il réalise que lui-même a
changé en poursuivant son obsession.
Ainsi, il est coupable de trois crimes, celui d’avoir défié
les lois de la nature, celui d’avoir créé un monstre et enfin celui d’avoir rejeté son rôle de
père vis-à-vis de sa créature.
Cependant, son attitude est paradoxale.
En effet, il rejette la
différence du monstre mais continue d’affirmer qu’il en est bien le créateur, le verbe
« créer » est répéter de nombreuses fois tout au long du chapitre.
Le monstre et son créateur sont donc présentés de manière très différente, comme
s’il devait il y avoir un fossé entre les deux.
Cependant, par la fuite de Frankenstein et les
événements à venir, nous pourrons constater qu’ils ne sont pas si différents que ça.
Au
début, Frankenstein regarde le monstre qui lui renvoie son regard : ce premier échange
annonce l’échange des rôles qui va s’opérer dans les chapitres suivants.
De plus, la
monstruosité physique de la créature vient refléter la monstruosité morale du créateur, tous
deux sont en fin de comptes aussi misérables l’un que l’autre.
Le matin, Victor erre dans les
rues, seul avec sa conscience.
Shelley intègre dans le roman un passage de Le Dit du Vieux
Marin, qui fait référence à une personne errant dans les rues avec un démon ou un démon le
suivant.
L'importance de cet extrait ne peut être sous-estimée.
La signification de ce poème
par rapport à ce roman peut être interprétée de deux manières.
Au sens gothique, Victor
s’identifie à l'isolement et à la peur du Marin.
Dans le sens romantique, le Marin et Victor
cherchent tous les deux la connaissance.
Cependant, contrairement au Marin, les nouvelles
connaissances de Victor entraîneront une malédiction.
Ce chapitre est bien sûr un tournant
majeur dans la vie de Frankenstein puisque les évènements vont déterminer son destin à
venir.
En abandonnant sa créature, il refuse d’assumer les conséquences de son obsession
excessive.
Dans ce passage, c’est bien le monstre la victime, mais il prendra très vite sa
revanche.
On atteint un climax dans la mesure où, avant ce chapitre, nous étions confrontés
à l’obsession de Frankenstein, désormais nous allons assister aux conséquences qu’il va
devoir payer.
Ce chapitre est à mettre en parallèle avec une autre naissance, celle de la
femme monstre.
Ainsi, cette séquence nous ainsi montre deux naissances mises en parallèle : celle du
monstre, mais aussi celle de Frankenstein qui réalise sa propre monstruosité en ayant créé
une telle créature.
Par une ambiance typiquement gothique et le dilemme psychologique
auquel les lecteurs font face, Shelley nous offre une situation inquiétante sous tous les
points.
Nous pouvons ainsi nous demander dans cet extrait qui est le véritable monstre ? La
créature à peine née, encore innocente, mais repoussante physiquement, ou son créateur au
complexe de Dieu ?.
»
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