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Commentaire de texte : Le Lion, le Loup et le Renard, Jean de La Fontaine.

Publié le 15/09/2011

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On constate de la part de l'auteur, une personnification du Lion en roi et en vieillard. En effet : "un Lion décrépit et goutteux, n'en pouvant plus" décrit péjorativement un vieillard dans la déchéance physique, avec une gradation. Pour mettre en valeur la souveraineté du Lion, La Fontaine utilise la diérèse Li-on de façon ironique. De plus, le Lion se comporte comme un enfant capricieux et le verbe "vouloir" le souligne. Il est égoïste puisqu'il prétend vouloir rechercher un "remède à la vieillesse" en général, alors qu'il en recherche un uniquement pour sa vieillesse personnelle. Le désir du roi est un ordre car l'énoncé a valeur de vérité générale, c'est-à-dire le présent de vérité générale et le pluriel "rois".

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« 1) Le Loup : un courtisan médisant Le Loup a le profil-type du courtisan car à travers les expressions "en fait sa cour", "au coucher du Roi" on remarquequ'il s'agit là du cérémonial instauré par Louis XIV et auquel les courtisans étaient tenus d'assister.

Le Loup a doncici le privilège d'assister au coucher du Roi.

C'est un courtisan calomnieux car au lieu de faire simplement sa cour, il"daube, au coucher du Roi/Son camarade absent" : le rejet de "Son camarade absent" montre la fourberie du Loup.De plus, le terme "camarade" est ironique et souligne son hypocrisie.

Sa ruse semble marcher puisqu'elle met le Roien colère et on voit cela à son autorité mise en valeur par la succession d'ordres : "qu'on aille enfumer Renard danssa deumeure/Qu'on le fasse venir." Le roi est cruel : le terme "enfumer" est un terme de chasse et donc le roi estféroce et prédateur.

Son ordre est immédiatement éxécuté car Renard arrive aussitôt avec la reprise du verbe"venir" et la coupe de l'hémistiche "Qu'on le fasse venir./Il vient, il est présenté." 2) Le Renard, trompeur universel : une parole habile et performative Le Renard se tire d'affaire d'abord par une plaidoirie habile car il comparrait à la barre, face au Lion, comme unaccusé.

Mais on remarque qu'il inverse les rôles car tout d'abord, en arrivant devant le roi, il prend immédiatement laparole pour ne pas lui laiser le temps de l'accuser, avec l'apostrophe "Sire" et le "Je" est mis en valeur.

De plus, lediscours rapporté direct du Renard indique que sa parole est importante et stratégique.

L'expression "différé cethommage" laisse entendre que le Renard comptait venir et cela insiste sur l'idée de retard et non pas d'oubli ou derefus.

Puis, après avoir éblouit le roi en lui servant sa fable, il l'amène à torturer le Loup.

L'auteur opère un retour àl'octosyllabe, vers bref, avec un ton didactique pour ne pas laisser au roi le temps de réfléchir et au Loup de sedéfendre par la parole.

Pour donner un air anodin à sa vengeance, il prétend que l'idée ne vient pas de lui : "Gensexperts et savants." De plus, il utilise l'indéfini "D'un loup écorché vif" pour ne pas éveiller les soupçons, mais ilprogresse et quatres vers plus loin il désigne "Messire Loup".Sa parole est efficace contrairement à celle du Loup car lorsqu'il se tait, le roi fait éxécuter ses conseils comme lemontre le vers 31 au présent de narration : "Le roi goûte cet avis-là". 3) Burlesque et humour noir : la férocité des intrigues de cour Le burlesque consiste à traiter un sujet sérieux sur un ton léger et trivial.

L'humour noir plaisante sur des sujetsgraves comme la souffrance et la mort.La férocité du roi et de ses courtisans est évoquée de façon burlesque et avec un humour noir car la torture et lamise à mort sont exprimées par des termes renvoyant à la chasse et à la cuisine.

En effet, dans le vers "Qu'on ailleenfumer Renard dans sa demeure", on note une métaphore de la chasse car il s'agit de la technique consistant àenfumer un animal dans son terrier pour le faire sortir et le tuer : cela annonce la bestialité du roi.

De plus, laférocité du piège de Renard est évoquée avec de l'humour noir par un décalage entre la métaphore culinaire et latorture subie par le Loup : "D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau".

Et il y a décalage aussi entre la cruautédu dépeçage du Loup vivant dans le premier hémistiche et le ton didactique neutre dans le second hémistiche.

"Onécorche, on taille, on démembre" présente la torture comme un acte culinaire.

La rime entre "beau" et "peau" dans"appliquez-vous la peau" et "Le secret sans doute en est beau" souligne l'ironie.Donc, cette torture infligée au Loup évoque la férocité du roi et de ses courtisans qui se déchirent et se détruisententre-eux pour obtenir les faveurs du roi. 4) La moralité : la mise en garde des courtisans La morale de cette fable s'adresse explicitement et directement aux courtisans : "Messieurs les courtisans", "vousêtes dans une carrière".

La Fontaine fait le constat de la rivalité cruelle et vaine de ceux-ci.

En effet, le terme"détruite" est une hyperbole qui signifie défaire la réputation, provoquer la chute de quelqu'un.

La cour est comparéeà une "carrière" qui est mis en valeur par une diérèse.

Une carrière est le lieu où se déroulent les courses de char etl'idée de duel est donc présente, ainsi que celle d'affrontement, de course aux honneurs, ce qui met en reliefl'acharnement des courtisans et leur tricherie.

L'auteur les met en garde contre les intrigues malveillantes.

Il utiliseun ton didactique et des impératifs : "cessez de vous détruire", "faites".

Il y a aussi un parallelisme de constructionqui met en valeurl'insistance dans le deuxième hémistiche des vers 35 et 36 avec "cessez de vous détruire" et "sansvous nuire".

"Les daubeurs ont leur tout d'une ou d'autre manière" : cela explique le renversement de situationproduit dans la fable, soit dit en passant le Loup est l'arroseur arrosé.La portée générale de la morale s'addresse, au-delà des courtisans, à tous les hommes car elle porte des conseils. ConclusionDans cette fable, Jean de La Fontaine applique sa devise "plaire et instruire".

Il plait par le travestissement animal,son ton burlesque et l'humour noir, la satire de la crédulité et les faux médecins.

Il instruit en mettant en garde lescourtisans courant après les honneurs et n'hésitant pas à se détruire pour s'attirer les faveurs du roi.On peut rapprocher cette fable des Obsèques de la Lionne où le Cerf, dénoncé par un courtisan, sauve sa vie enservant au roi une fable habile.. »

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