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Commentaire de texte sur la description du jardin de la rue Plumet (Les Misérables, Victor Hugo).

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

La dimension où le religieux semble le plus à même d'expliquer ce lieu apparaît en fait dans les premières lignes du passage : les « secrets » et le « fronton d'arabesques indéchiffrables » scellent d'entrée le caractère presque mystique et kabbalistique de ce lieu qui s'offre au déchiffrement du passant et du lecteur. Cet endroit reste un mystère, un peu comme les Saintes Ecritures. C'est au lecteur à décrypter la vérité du lieu. La dimension religieuse du texte apparaît donc à travers deux aspects : la célébration divine du jardin par une vision panthéiste de la nature ; le mystère qui embaume ce lieu et qui constitue comme un appel à l'exégèse (on appel « exégèse » le commentaire des textes religieux).

« apparaissent comme des espaces corrompus.

Si le jardin redevenu sauvage peut consacrer le renouveau de lafraternité humaine, c'et que le monde occidental du XIX est celui des guerres et des Révolutions.

La nature est ainsiexcellence le lieu, pour les romantiques, du retour de la « fraternité humaine ». B/ Une célébration divine : vision panthéiste de la nature* ce renouveau de la nature s'inscrit par ailleurs dans une orientation religieuse qui acquiert un statut particulierdans l'écriture hugolienne.

« L'½il satisfait du créateur » ce n'est pas tant l'½il de Dieu, au sens du Dieu chrétien,que celui d'une divinité bénéfique, mais également du romancier (créateur du texte).* On trouve néanmoins des références discrètes au caractère religieux de ce lieu (« effort sacré », « l'½il satisfaitdu créateur », « saint mystère », « sombre comme une cathédrale »).

La comparaison avec la cathédrale de la finde l'extrait permet de caractériser et de préciser cette intrusion du religieux dans le texte.

Le religieux est en effetplus senti comme une atmosphère que comme une référence directe à une religion : le lieu est sombre, silencieux,coupé du monde, et en cela il renvoie à une sorte d'Eden ou de paradis terrestre.* La dimension où le religieux semble le plus à même d'expliquer ce lieu apparaît en fait dans les premières lignes dupassage : les « secrets » et le « fronton d'arabesques indéchiffrables » scellent d'entrée le caractère presquemystique et kabbalistique de ce lieu qui s'offre au déchiffrement du passant et du lecteur.

Cet endroit reste unmystère, un peu comme les Saintes Ecritures.

C'est au lecteur à décrypter la vérité du lieu.La dimension religieuse du texte apparaît donc à travers deux aspects : la célébration divine du jardin par une visionpanthéiste de la nature ; le mystère qui embaume ce lieu et qui constitue comme un appel à l'exégèse (on appel «exégèse » le commentaire des textes religieux).C/ L'utopie : un refuge idéal en opposition au monde des hommes.

Perspective romantique.On peut dès lors parler d'utopie dans ce texte (l'utopie est la description d\'une société idéale ; elle procèded\'ailleurs d\'une tradition que l\'on fait remonter à La République de Platon.

Plus spécifiquement l\'utopie est ungenre littéraire s\'apparentant au récit de voyage mais ayant pour cadre des sociétés imaginaires), et ceci pourdifférentes raisons :* un lieu unique (cf.

le déictique « ce », adjectif démonstratif, qui isole le jardin plus que ne le ferait un simplearticle défini « le »)* un lieu caché et coupé du monde (cf.

la grille, le cadenas, les références au secret et au mystère du jardin :cette impossibilité de connaître le lieu fait que ce jardin se pare d'une aura mystérieuse)* son caractère presque atemporel (« plus d'un demi-siècle », « les passants d'il y a quarante ans », « à cetteépoque », « décloués par le temps »...) : les multiples annotations temporelles inscrivent le jardin dans un tempsquasi-immémorial, un temps qu'on aurait oublié* l'extraction d'une géographie réaliste pour devenir un lieu absent de toute référence géographique concrète (cf.

àla fin : nous ne sommes plus face à un jardin mais face à un pur symbole)* un lieu parfait : un refuge idéal pour Val jean et Cosette en opposition radicale au monde des hommes.

Le jardinde la rue Plumet est l'anti-civilisation.Ce jardin est ainsi une définition même du lieu romantique.

On notera les différentes caractéristiques de ce lieuextraordinaire qui en font une utopie : c'est comme cela que fonctionne la description hugolienne, c\'est-à-dire uneintroduction réaliste dans la présentation du lieu, et, progressivement, l'on glisse vers une dimension nettement plusmétaphorique et plus poétique.

Le roman de Victor Hugo n'est jamais très loin du poème. \Sujet désiré en échange : Commentaire de texte sur un extrait du chapitre 3 du livre III des Misérables, de Victor Hugo : Le jardin de la ruePlumet.

Il s\'agira de voir quelle signification revêt ce jardin dans l\'économie du roman et dans l\'esthétiqueromanesque hugolienne.. »

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