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Commentaire « Des Cannibales », Montaigne

Publié le 17/01/2022

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Texte :    (a)Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté ; sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n'avons autre mire[?] de la vérité et de la raison que l'exemple et l'idée des opinions et usances du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police[?], parfait et accompli usage de toutes choses. Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice[?] et détournés de l'ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages. En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés, lesquelles nous avons abâtardies en ceux-cy, et les avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu. (c) Et si pourtant[?], la saveur même et délicatesse se trouve à notre goût excellente, à l'envi des nôtres[?], en divers fruits de ces contrées-là sans culture. (a) Ce n'est pas raison que l'art gagne le point d'honneur sur notre grande et puissante mère Nature. Nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions, que nous l'avons du tout étouffée. Si est-ce que[?], partout où sa pureté reluit, elle fait merveilleuse honte à nos vaines et frivoles entreprises,    (b) Et veniunt ederae sponte sua melius,  Surgit et in solis formosior arbutus antris,  Et volucres nulla dulcius arte canunt[?].    (a) Tous nos efforts ne peuvent seulement arriver à représenter le nid du moindre oiselet, sa contexture, sa beauté et l'utilité de son usage, non pas[?] la tissure de la chétive araignée. (c) Toutes choses, dit Platon, sont produites par la nature, ou par la fortune, ou par l'art; les plus grandes et les plus belles, par l'une ou l'autre des deux premières; les moindres et imparfaites, par la dernière.    Montaigne, Essais, I, 31 (orthographe modernisée)    [?] Point de mire, critère  [?] Forme de gouvernement  [?] Art, technique  [?] « Si « qui a déjà le sens de « pourtant « ne fait donc que renforcer « pourtant «  [?] Elles peuvent concurrencer les nôtres  [?] Pourtant.  [?] « Le lierre vient mieux quand il vient de lui-même / L'arbouse croît plus belle aux antres solitaires / Et les oiseaux sans art n'en ont qu'un chant plus doux « (Properce).  [?] Et ne peuvent pas non plus.

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« 2) Les sauvages Les cannibales et les Européens 1) La vivacité de la nature2) Corruption de l'artifice3) La nature, art suprême Biographie de Montaigne Montaigne est un philosophe et écrivain humaniste du 16ème siècle.

Il fait partie de l'aristocratie bordelaise et devient magistratmais est en conflit avec la magistrature et n'aime pas la cour.

Il se consacre exclusivement à son unique œuvre : les Essais : c'estune sorte d'autoportrait où il varie ses réflexions.

On l'appelait le « Socrate français » car Socrate disait « Connaît-toi toi même »et Montaigne le prend pour référence.

Il est « honnête homme » Commentaire détaillé : Introduction Ce texte intitulé « Des cannibales » est un extrait du chapitre 31, du Livre I des Essais, ouvrage que le philosophe et écrivainhumaniste Montaigne fait paraître e 1580 : du fait de la découverte du « Nouveau monde », les « sauvages » sont au centre desdiscussions à la fin du 16ème siècle.

Montaigne développe ici l'idée de la relativité des coutumes et amorce l'éloge de la nature etdu bon sauvage qui sera ensuite si souvent repris au 18ème siècle. Mise au point linguistique 1) « Le pays où nous sommes » « Or, je trouve, pour en revenir à mon propos » : ce texte est à la suite d'un autre discours.

Le « jeu » marque la différenced'opinion de Montaigne avec les autres.

Il évoque le mot « sauvage » et fait une mise au point linguistique : ceux-ci ne peuventêtre barbares.

L'auteur le dit sur le ton de l'affirmation catégorique.« chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage » : « chacun » : on réduit le mot « barbarie » à une personne ;« appelle » : c'est une convention.« là est toujours la parfaite religion… » : répétition du mot « parfait » : c'est de l'ironie de la part de Montaigne.

On relève unehyperbole « toujours » « toute ». 2) Les sauvages Montaigne rapproche le mot sauvage et les fruits de la nature ( sauvage vient de silvia qui signifie : qui vient de la forêt).

La naturen'a pas besoin de l'homme.

Les longues phases rappellent le long processus de maturation des fruits.« là ou, à la vérité… » : mise en valeur du mot sauvage.

Ceux qui sont sauvages, ce sont les occidentaux.

C'est contre la penséecommune de l'homme contemporain qui pense avoir amélioré la nature grâce à son art alors que Montaigne pense que c'est en ytouchant pas qu'on l'améliore. Les Cannibales et les Européens « En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés » : alitération en –v qui donne unesonorité assez rapide, ce qui correspond à une idée de perfection.

Les qualités que reconnaît Montaigne sont la vérité, la vigueur,le naturel et la vie.

Elles ont selon lui été corrompues. 1) La vivacité de la nature L'homme corrompt la nature au lieu de l'aider.

Pour Montaigne, c'est à l'homme de s'adapter à la nature et pas le contraire.

« etles avons seulement accomodées au plaisir de notre goût corrompu ».. »

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