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Commentaire des Confessions de Rousseau - Livre II: une maxime morale

Publié le 04/12/2011

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rousseau

«Cette conduite d’un père dont j’ai si bien connu la tendresse et la vertu m’a fait faire des réflexions sur moi-même qui n’ont pas peu contribué à me maintenir le coeur sain. J’en ai tiré cette grande maxime morale, la seule peut-être d’usage dam la pratique, d’éviter les situations qui mettent en opposition nos devoirs avec nos intérêts, et qui nous montrent notre bien dans le mal d’autrui : sûr que, dans de telles situations, quelque sincère amour de la vertu qu’on y porte, on faiblit tôt ou tard sans s’en apercevoir, et l’on devient injuste et méchant dans le fait, sans cessa: d’être juste et bon dans l’âme. Cette maxime fortement imprimée dans le fond de mon coeur, et mise en pratique, quoiqu’un peu tard, dans toute ma conduite, est une de celles qui m’ont donné l’air le plus bizarre et le phis fou dans le public, et surtout parmi mes connaissances. On m ’a imputé de vouloir être original et de vouloir faire autrement que les autres. En vérité, je ne songeais guère à faire ni comme les autres ni autrement qu’eux. Je désirais sincèrement de faire ce qui était bien. Je me dérobais de toutes mes forces à des situations qui me donnassent un intérêt contraire à l’intérêt d’un autre homme, et par conséquent un désir secret, quoique involontaire, du mal de cet homme-là. Il y a deux ans que Milord Maréchal me voulut mettre dans son testament. Je m’y opposai de toute ma force. Je lui marquai que je ne voudrais pour rien au monde me savoir dans le testament de qui que ce fut, et beaucoup moins dans le sien. Il se rendit : maintenant, il veut me faire une pension viagère, et je ne m’y oppose pas. On dira que je trouve mon compte à ce changement, cela peut être. Mais, ô mon bienfaiteur et mon père, si j’ai le malheur de vous survivre, je sais qu’en vous perdant j’ai tout à perdre, et que je n’ai rien à gagner. C’est là, selon moi, la bonne philosophie, la seule vraiment assortie au coeur humain. Je me pénètre chaque jour davantage de sa profonde solidité, et je l’ai retournée de différentes manières dans tous mes derniers écrits ; mais le public, qui est frivole, ne l’y a pas su remarquer«.

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