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Commentaire du traduction texte de Garcia Lorca

Publié le 22/04/2020

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Sujet 5 : p. 120-129, "Adela! voyons, [...] la plus forte!" Correction 1. Les marques de la négation traduisent dans cet extrait les émotions des personnages. Nous pouvons remarquer l’étoffement « me sigue a todos lados » / « elle ne me lâche pas d’une semelle », Belamich rajoutant la négation qui n’était pas présente dans le texte source. La locution négative « ne… pas » vient ici encadrer le verbe et traduit un sentiment d’oppression, celui d’Adela qui est harcelée par la présence de Martirio. De même, la traduction littérale « no me deja respirar » / « elle ne me laisse pas respirer » exprime également l’exaspération d’Adela quant à l’attitude de sa sœur. L’emploi de la négation permet aussi de traduire les rapports de force entre les personnages. Dans « crees que no me he fijado » / « crois-tu que je n’aie rien remarqué ? », Belamich fait le choix de traduire la négation « no » non pas par « ne… pas », qui serait la traduction littérale la plus appropriée, mais par « ne… rien », une négation absolue qui rend la Poncia plus insistante et plus provocante. Belamich a également recours à la traduction littérale qui lui permet dans « eso no es verdad » / « ce n’est pas vrai » de traduire la protestation vigoureuse d’Adela qui nie tout lien avec Pepe el Romano. De même, cela lui permet dans « no seas como los niños chicos » / « ne fais pas comme les petits enfants » et « no vayas contra la ley de Dios » / « ne va pas contre la loi de Dieu » de restituer, avec la plus grande fidélité possible au texte source, le caractère impératif de la Poncia, qui commande à Adela une certaine conduite, celle de la probité. Belamich utilise aussi une traduction littérale pour « no me desafies », qu’il traduit par « ne me défie pas ». Cela lui permet de conserver l’adverbe de négation « ne » en tête de phrase, ce qui vient renforcer le caractère menaçant et autoritaire des paroles de la Poncia. Belamich opère également un ennoblissement dans « no por encima de ti, que eres una criada » / « ce n’est point par-dessus toi, qui es une servante » en traduisant la simple négation « no » par la locution « ne… point » qui est beaucoup plus soutenue et recherchée. Adela cherche ainsi à montrer son rang supérieur à la Poncia pour mieux la rabaisser en lui rappelant qu’elle n’est qu’une servante, d’extraction populaire, et qu’elle n’a pas les armes nécessaires pour s’opposer à elle. Cet emploi de la négation illustre un jeu d’opposition entre elles, l’une incarnant la rébellion et la protestation virulente à l’ordre, ...
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« questions/réponses entre Adela, qui demande « ¿Qué dices? » / « Que dis-tu ? », et La Poncia qui lui répond « Lo que digo, Adela » / « Ce que je dis, Adela ».

La Poncia ne répond pas à la question et ne précise pas ses dires.

L'échange est donc fort en tensions : la continuité logique et lexicale est évidente, mais le message est sous-entendu, afin de suggérer le plus fortement possible.

Ainsi, La Poncia se place dans une position surplombante par rapport à Adela et semble la tourner en ridicule, se moquant du manque de pertinence de sa question.

Elle veut ainsi montrer que comme elle détient l’information sur Adela, c’est elle qui a le pouvoir et la mainmise sur la conversation.

Par ailleurs, dans les deux échanges de répliques suivants, Adela et La Poncia semblent ne pas s’écouter.

En effet, on remarque tout un jeu de redondances et de reprises, à commencer par la didascalie : « L A P ONCIA , d’un air entendu, à voix basse » , s’ensuit l’ordre d’Adela « Tais-toi! », puis la réaction de la servante en retour, dans la didascalie : « L A P ONCIA , haut .

» suivi de l’impératif d’Adela « Baisse la voix ! ».

Plus loin, nous retrouverons la répétition de « Tais-toi ! » ordonné par Adela, recevant la réponse furieuse : « Je ne me tairai pas ! », ou encore « A DELA — Je ne peux pas t’entendre.

» , « L A P ONCIA — Tu m’entendras quand même.

». Ainsi, Belamich se sert de la traduction littérale afin de ne pas corrompre cette boucle de tonalités, et conserver un rythme soutenu.

Il retranscrit ainsi cette impression de dialogue de sourds, chacune exprimant son opinion sans accorder aucune crédibilité à celle de l’autre.

Par la suite, plusieurs termes sont repris pour faciliter la transition entre les répliques. Lorsqu’Adela met La Poncia au défi d’allumer quatre mille feux de Bengale, elle reprend le verbe « allumer » précédemment employé par La Poncia, ce qui n’est pas le cas en espagnol puisque Lorca utilise deux verbes différents, « encender » puis « trae ».

Belamich veut ainsi insister sur le lien logique entre l'enchaînement des deux répliques, ce qui permet à Adela de mettre à mal la menace de La Poncia plus efficacement en la reprenant et en l’amplifiant.

De même, elle reprend l’adverbe « tellement », ou « tanto » dans le texte source, employé par La Poncia.

Belamich opère ici une traduction littérale de l’espagnol et garde la position isolée de l’adverbe, en début de réplique, qui met d’autant plus en valeur les paroles d’Adela qui exprime pour la première fois son amour pour Pepe, après l’avoir nié depuis le début de l’extrait.

Dans sa dernière réplique, elle reprend également le verbe « entendre », ou « oír » en espagnol, utilisé par La Poncia, pour justifier le lien logique entre les deux répliques, déjà facilité par le connecteur « pues » traduit par « quand même ».

Alors que La Poncia refusait d’écouter Adela célébrer son amour, celle-ci s’appuie sur une reprise des propos de La Poncia pour la sommer de se taire.

Elle prend une position complètement différente de celle qu’elle avait adoptée jusqu’alors et emploie la même stratégie que La Poncia en rejetant son avis pour lui imposer de l’entendre exposer visiblement son amour.

C’est maintenant elle qui manipule la continuité logique de l’échange et l'enchaînement des répliques ; elle mène la conversation pour aborder les sujets qu’elle choisit.

De cette manière, en procédant à des transitions fluides ou à des effets de rupture entre les répliques, les personnages peuvent amener leur interlocuteur à suivre la direction qu’ils ont choisie et ainsi contrôler l’échange.

3.

Dans cet extrait, Adela exprime à de multiples reprises son désir pour Pepe el Romano. Nous pouvons remarquer que ce désir est avant tout charnel.

Dans « ¡Mi cuerpo será de quien yo quiera! » / « Mon corps sera à qui je voudrai », Belamich fait le choix de conserver l’ordre des syntagmes dans le texte source, plaçant la mention du corps en tête de phrase.

Cela insiste sur son importance pour Adela qui parle du corps sans tabou, en opposition à la rigueur morale de la maison dans laquelle elle vit.

Son désir se manifeste également dans « ¿Por qué te pusiste casi desnuda con la luz encendida y la ventana abierta al pasar Pepe ? » / « Pourquoi est-ce que tu t’es mise presque nue, la lumière allumée et la fenêtre ouverte, au passage de José ? ».

On peut noter dans le. »

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