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Commentaire d'un texte de Boris Vian : lettre ouverte à monsieur Paul Chabert

Publié le 01/09/2013

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Commentaire du texte : « Lettre ouverte à Paul Faber «, Boris vian , Février 1955 Texte Non, monsieur Faber, ne cherchez pas l'insulte où elle n'est pas et si vous la trouvez, sachez que c'est vous qui l'y aurez mise. Je dis clairement ce que je veux dire : et jamais je n'ai eu le désir d'insulter les anciens combattants des deux guerres, les résistants, parmi lesquels je compte bien des amis, et les morts de la guerre - parmi lesquels j'en comptais bien d'autres. Lorsque j'insulte (et cela ne m'arrive guère) je le fais franchement, croyez-moi. Jamais je n'insulterai des hommes comme moi, des civils, que l'on a revêtus d'un uniforme pour pouvoir les tuer comme de simples objets, en leur bourrant le crâne de mots d'ordre vides et de prétextes fallacieux. Se battre sans savoir pourquoi l'on se bat est le fait d'un imbécile et non celui d'un héros ; le héros, c'est celui qui accepte ta mort lorsqu'il sait qu'elle sera utile aux valeurs qu'il défend. Le déserteur de ma chanson n'est qu'un homme qui ne sait pas ; et qui le lui explique ? Je ne sais de quelle guerre vous êtes ancien combattant - mais si vous avez fait la première, reconnaissez que vous étiez plus doué pour la guerre que pour la paix ; ceux qui, comme moi, ont eu 20 ans en 1940 ont reçu un drôle de cadeau d'anniversaire. Je ne pose pas pour les braves : ajourné à la suite d'une maladie de coeur, je ne me suis pas battu, je n'ai pas été déporté, je n'ai pas collaboré - je suis resté, quatre ans durant, un imbécile sous-alimenté parmi tant d'autres - un qui ne comprenait pas parce que pour comprendre, il faut qu'on vous explique. J'ai trente-quatre ans aujourd'hui, et je vous le dis : S'il s'agit de tomber au hasard d'un combat ignoble sous la gelée de napalm, pion obscur dans une mêlée guidée par des intérêts politiques, je refuse et je prends le maquis. Je ferai ma guerre à moi. Le pays entier s'est élevé contre la guerre d'Indochine lorsqu...
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« quelques hommes politiques l'imposent à des civils qui n'en comprennent pas les enjeux.

Il emploie pour cela un lexique péjoratif pour souligner son inutilité : « ordres vides », « prétextes fallacieux », « imbécile » et accuse son interlocuteur d'être belliqueux, le tournant en dérision : «(...) reconnaissez que vous étiez plus doué pour la guerre que pour la paix.(...) ». Il met ainsi en cause les intérêts strictement politiques qui sont en jeu et le rôle des pouvoirs qui manipulent et désinforment et traduit son indignation avec des phrases amples et des images saisissantes propres, cette fois-ci, au registre oratoire « (…).des civils que l'on a revêtus d'un uniforme pour pouvoir les tuer comme de simples objets (...) » ou encore « Le pays entier s'est élevé contre la guerre d'Indochine lorsqu'il a fini par savoir ce qu'il en était, et les jeunes qui se sont fait tuer là-bas parce qu'ils croyaient servir à quelque chose- on le leur avait dit.(...).

L'émotion suscitée est forte à la pensée de cette jeunesse sacrifiée qu'on envoie au front sans raison. C'est donc une attaque directe du pouvoir politique et une incitation forte à la désertion qui prend le contre-pied des opinions généralement admises dans la société de son époque : le patriotisme et la nécessité de servir son pays.

L'auteur refuse d'être un pantin manipulé alors que les guerres sont loin d'être toujours « inévitables ».

Il fait ainsi de l'objet du débat un objet de scandale et d'indignation. Pour traduire son indignation, nous avons vu que l'auteur se sert du registre oratoire et de ses effets d'amplification.

Il utilise également un autre procédé de ce même registre, l'opposition : ( …) « et jamais je n'ai eu le désir d'insulter les anciens combattants des deux-guerres, les résistants parmi lesquels je comptais des amis, et les morts de la guerre -parmi lesquels j'en comptais bien d'autres.

», il est, en effet paradoxal d'insulter des amis.

L'utilisation de l'antithèse : « (...) je ne les insulte pas, je les pleure » est aussi très efficace pour refuter ce dont on l'accuse .

Dans le texte B, Boris Vian utilise tour à tour le registre polémique et oratoire pour se défendre et condamner la guerre. En effet, dans cette lettre engagée, Boris Vian utilise différents procédés pour persuader.

Il emploie ainsi le ton passionné du registre polémique : « S'il s'agit de tomber au hasard d 'un combat ignoble sous la gelée de napalm, pion obscur dans une mêlée guidée par des intérêts politiques, je refuse et je prends le maquis » allant jusqu'à comparer la désertion et la Résistance.

Les procédés d'insistance de ce même registre, avec la répétition de « s'il s'agit » ( anaphore) donne plus de force à sa position : il accepterait la guerre si elle était justifiée.

Il condamne donc la guerre lorsqu'elle est vide de sens et que quelques hommes politiques l'imposent à des civils qui n'en comprennent pas les enjeux.

Il emploie pour cela un lexique péjoratif pour souligner son inutilité : « ordres vides », « prétextes fallacieux », « imbécile » et accuse son interlocuteur d'être belliqueux, le tournant en dérision : «(...) reconnaissez que vous étiez plus doué pour la guerre que pour la paix.(...) ». Il met ainsi en cause les intérêts strictement politiques qui sont en jeu et le rôle des pouvoirs qui manipulent et désinforment et traduit son indignation avec des phrases amples et des images saisissantes propres, cette fois-ci, au registre oratoire « (…).des civils que l'on a revêtus d'un uniforme pour pouvoir les tuer comme de simples objets (...) » ou encore « Le pays entier s'est élevé contre la guerre d'Indochine lorsqu'il a fini par savoir ce qu'il en était, et les jeunes qui se sont fait tuer là-bas parce qu'ils croyaient servir à quelque chose- on le leur avait dit.(...).

L'émotion suscitée est forte à la pensée de cette jeunesse sacrifiée qu'on envoie au front sans raison. C'est donc une attaque directe du pouvoir politique et une incitation forte à la désertion qui prend le contre-pied des opinions généralement admises dans la société de son époque : le patriotisme et la nécessité de servir son pays.

L'auteur refuse d'être un pantin manipulé alors que les guerres sont loin d'être toujours « inévitables ».

Il fait ainsi de l'objet du débat un objet de scandale et d'indignation.. »

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