Commentaire George Sand Histoire de ma vie
Publié le 07/10/2023
Extrait du document
«
“La vie, c’est le mouvement, l’agitation, la dépense incessante des forces physiques,
morales et intellectuelles.
Aimons, souffrons, risquons et acceptons tout gaiement, ou
tuons-nous tout de suite, car elle n’est pas ailleurs que dans la mort, votre dame tranquillité !
C’est la chaste épouse qui nous attend dans le tombeau, et je vous réponds que nous l’y
trouverons bien vierge, car nous n’aurons pas seulement aperçu sa figure durant notre vie !
[...] La vie est un orage, soit !” Voici comment George Sand définit la vie dans son ouvrage
Tamaris en 1862.
Cette citation est postérieure à l’extrait que nous devons étudier.
En effet,
il s’agit d’un extrait de l’autobiographie de George Sand intitulé Histoire de ma vie et datant
de 1855.
Ce livre fut écrit pendant sept ans, entre 1847 et 1854, et nous permet de découvrir
un demi-siècle de la vie de George Sand.
De plus, le chapeau introductif semble nous
indiquer que l'extrait que nous allons étudier raconte la vie de George Sand en 1831,
lorsque âgée de 27 ans, elle s’installe seule à Paris puisque son mari est resté à Nohant
dans le Berry.
On peut se demander comment George Sand allie dans cet extrait
autobiographie et conseils vestimentaires pour vivre à Paris de son temps.
Pour répondre à
cette question, nous commencerons par étudier le fait que cet extrait est autobiographique.
Nous nous interrogerons ensuite sur le fait de savoir si son enfance en province fut un
avantage ou un désavantage pour George Sand à son arrivée à
Paris.
Enfin, nous
étudierons la réflexion vestimentaire de George Sand.
Pour commencer, nous allons nous intéresser au fait que cet extrait provient d’une
autobiographie.
En effet, on constate la présence répétée du pronom personnel de première
personne du singulier “je” qui est utilisé dix fois dans cet extrait.
De plus, le “ j’ ” est utilisé
seize fois, le “me” huit fois, le “mes” quatre fois, le “moi” trois fois, le “ m’ “ trois fois, le “ma”
une fois et le “mon” six fois.
Ce relevé de marques de la première personne nous prouve
qu’il s’agit bien d’un texte où George Sand nous raconte sa vie.
Cela fait écho au titre du
livre Histoire de ma vie qui nous indiquait qu’il allait s’agir d’une autobiographie.
De plus, il
faut noter que les marques de première personne que nous avons relevées dans cet extrait
représentent trois choses : la narratrice, le personnage principal et l’auteur.
Ce triple point de
vue est aussi une preuve que nous nous trouvons bien dans une autobiographie.
De plus, on constate que ce texte raconte la vie de George Sand.
En effet, nous pouvons
commencer par parler du titre de l'œuvre qui est Histoire de ma vie.
Ce titre est sans
équivoque sur le fait que l’auteur va nous raconter sa vie.
On remarque aussi que George
Sand nous parle des membres de sa famille et de ses amis .
En effet, on voit à la ligne 19
que George Sand note “j’avais posé ce problème à ma mère”.
Elle parle aussi de son frère
aux lignes 31 et 37.
A la ligne 8, Sand fait référence à ses “jeunes amis berrichons”.
Enfin, à
la ligne 6, l’auteur cite Balzac.
On voit donc que George Sand se sert de ces personnes pour
pouvoir raconter son histoire.
En effet, Sand nous raconte l’histoire de son frère aux lignes
36 et 37 en disant “j’aurais volontiers dormi avec, comme mon frère dans son jeune âge,
quand il chaussa sa première paire.” Elle nous raconte aussi l’histoire de sa mère aux lignes
19 et 20 en disant “j’avais posé ce problème à ma mère, qui y vivait très élégante et très
aisée
avec trois mille cinq cent francs de rente”.
On constate donc ici la dimension
autobiographique de ce livre puisque George Sand nous raconte son histoire.
On voit que dans ce texte Sand nous fait entendre la voix des membres de sa famille et
de ses amis.
En effet, on constate la présence de discours rapporté aux lignes 32 et 33 qui
nous font entendre les propos de son frère sur le sujet des redingotes carrés lorsqu’il dit
“c’est très joli, cela, n’est-ce pas ? C’est la mode, et ça ne gêne pas.
Le tailleur prend
mesure sur une guérite, et ça irait à ravir à tout un régiment.”.
De plus, à la ligne 6, on voit
que George sand cite une phrase de Balzac qui est “On ne peut pas être femme à paris à
moins d’avoir vingt-cinq mille francs de rente.” On voit ici que Balzac exprime une réflexion
sur le coût de la vie à Paris à son époque.
George Sand nous partage aussi la discussion
qu’elle a eu avec sa mère des lignes 22 à 25.
En effet, Sand nous rapporte les propos de sa
mère qui sont “c’est très possible à mon âge et avec mes habitudes ; mais quand j’étais
jeune et que ton père manquait d’argent, il avait imaginé de m’habiller en garçon.
Ma sœur
en fit autant, et nous allions partout à pied avec nos maris, au théâtre, à toutes les places.
Ce fut une économie de moitié pour nos ménages”.
On voit ici que sa mère lui donne des
conseils pratiques pour vivre à Paris.
Le fait de rapporter ainsi les propos des membres de
sa famille donne aux lecteurs l’impression de mieux les connaître et de mieux savoir ce
qu’ils pensent.
Cela renforce l’impression que George Sand nous raconte toute sa vie sans
rien en omettre.
Nous allons maintenant nous intéresser, dans cette deuxième partie, au fait de savoir si le
fait d’avoir grandi en province est plutôt bénéfique ou non pour George Sand à son arrivée à
Paris.
En effet, dès la première ligne de l’extrait on voit que George Sand écrit “j’étais avide
de me déprovincialiser”, cela laisse penser aux lecteurs que l’auteur ne considère pas le fait
d’avoir grandi en Province comme un avantage.
Pour comprendre si cette enfance en
Province est plutôt un avantage ou un désavantage, nous allons étudier la question des
habits.
En effet, on voit dans cet extrait que Sand semble avoir des problèmes avec ses
habits qui s'abîment rapidement et qui, par conséquent, lui coûtent cher.
On constate ensuite
que Sand partage son problème avec sa mère qui lui explique que cela lui coûterait moins
cher de s’habiller en garçon comme elle le fit elle-même quand elle était jeune.
On remarque
que cette idée ne semble pas déplaire à Sand qui écrit des lignes 26 à 28 “Cette idée me
parut d’abord divertissante et puis très ingénieuse.
Ayant été habillée en garçon durant mon
enfance, ayant ensuite chassé en blouse avec Deschartres, je ne me trouvai pas étonnée du
tout de reprendre un costume qui n’était pas nouveau pour moi.” On voit ici que puisque
George Sand à porter des vêtements de garçon durant son enfance, elle n’est pas étonnée
par la proposition de sa mère.
Il semble ici que le fait que l’auteur ait grandi en Province soit
une chance car elle n’aura aucun problème à s’habiller en garçon à la différence de
quelqu’un qui n’aurait jamais fait cela durant son enfance.
Nous allons maintenant voir si la question de la culture comporte un avantage ou un
désavantage pour George Sand à son arrivée à Paris.
On constate à la ligne 5 que Sand
écrit à propos des arts modernes “je savais bien qu’il était impossible à une femme pauvre
de se passer de ces fantaisies”.
On constate donc ici que l’auteur ne semble pas avoir une
haute estime pour les arts modernes, ce qui est sûrement dû à son enfance en Province.
De plus, on voit que Sand se compare avec ses amis berrichon en disant “Pourtant je voyais
mes jeunes amis berrichons, mes compagnons d’enfance, vivre à Paris avec aussi peu que
moi et se tenir au courant de tout ce qui intéresse la jeunesse intelligente.
Les évènements
littéraires et politiques, les émotions des théâtres et des musées, des clubs et de la rue, ils
voyaient tout, ils étaient partout”.
On voit ici que les amis de George Sand se tiennent au
courant de tout et que par conséquent, le fait d’avoir grandi dans le Berry n’est pas
obligatoirement un désavantage.
Cependant, Sand se compare à eux et cette comparaison
semble montrer qu’elle n’arrive pas à faire aussi bien que ses camarades berrichons.
On
remarque que Sand a envie d’apprendre lorsqu’elle note des lignes 1 à 4 “j’étais avide de
me déprovincialiser et de me mettre au courant des choses, au niveau des idées et des....
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