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Commentaire Horace les imprécations de Camille

Publié le 05/11/2013

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Commentaire littéraire. Camille Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant ! Rome qui t'a vu naître, et que ton c?ur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! Puissent tous ses voisins ensemble conjurés Saper ses fondements encor mal assurés ! Et si ce n'est assez de toute l'Italie, Que l'orient contre elle à l'occident s'allie ; Que cent peuples unis des bouts de l'univers Passent pour la détruire et les monts et les mers ! Qu'elle-même sur soi renverse ses murailles, Et de ses propres mains déchire ses entrailles ! Que le courroux du ciel allumé par mes v?ux Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre, Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre, Voir le dernier Romain à son dernier soupir, Moi seule en être cause, et mourir de plaisir ! Horace C'est trop, ma patience à la raison fait place ; Va dedans les enfers plaindre ton Curiace. Camille, blessée derrière le théâtre Camille Ah ! Traître ! Horace Ainsi reçoive un châtiment soudain Quiconque ose pleurer un ennemi romain ! Extrait de la scène 5 de l'acte IV de Horace, pièce de théatre de Corneille (1640). En réaction contre le courant baroque, la littérature du XVIIème siècle voit avec les oeuvres de Pierre Corneille, un de ses plus grands esprits classiques. Ce dramaturge français se distingue par l'écriture de nombreuses pièces de théâtre telles que Cinna ou Le Cid. Ici, nous allons étudier une partie de la scène 5 de l'acte IV de Horace - tragédie classique de Corneille, publiée en 1640 et jouée pour la première fois en 1660 - appelée "Les Imprécations de Camille",. Cette tragédie met en scène le conflit qui oppose Rome et Albe. Chaque cité désigne trois guerriers : les Curiace pour Albe et les Horace pour Rome. Leur combat décidera du sort de l'une des deux villes. Mais les Curiace et les Horace ont des liens de famille : Sabine...
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« En réaction contre le courant baroque, la littérature du XVII ème siècle voit avec les oeuvres de Pierre Corneille, un de ses plus grands esprits classiques.

Ce dramaturge français se distingue par l’écriture de nombreuses pièces de théâtre telles que Cinna ou Le Cid .

Ici, nous allons étudier une partie de la scène 5 de l’acte IV de Horace – tragédie classique de Corneille, publiée en 1640 et jouée pour la première fois en 1660 – appelée “Les Imprécations de Camille”,.

Cette tragédie met en scène le conflit qui oppose Rome et Albe.

Chaque cité désigne trois guerriers : les Curiace pour Albe et les Horace pour Rome.

Leur combat décidera du sort de l’une des deux villes.

Mais les Curiace et les Horace ont des liens de famille : Sabine, sœur de Curiace est la femme d’Horace, et Camille, sœur d’Horace, aime Curiace.

Le combat se solde par la victoire de Rome qui pourra désormais imposer sa suprématie à Albe.

Horace décide d’aller voir sa sœur mais cette dernière ne célèbre pas la gloire de son frère qui a tué son bien – aimé.

Dès lors, Camille exprime sa haine et sa tristesse devant son frère.

L’examen du texte portera donc sur les caractéristiques de la tragédie, puis sur les deux protagonistes et enfin sur les différentes passions présentes. D’abord, dans cet extrait nous retrouvons tous les critères permettant d’affirmer qu’il s’agit bien d’une pièce de théâtre tragique et issue du classicisme.

En effet, les marques propres au théâtre y sont facilement identifiables.

La narration est totalement absente.

Les échanges entre les personnages sont présentées sous la forme de répliques.

Les didascalies, sont des notes ou des courts paragraphes, rédigés par l'auteur à destination des acteurs ou du metteur en scène, donnant des indications sur les actions, les lieux, le temps ou la mise en scène .

La tirade, dans laquelle Camille exprime sa peine et sa colère, est suivie par une réplique très courte à la ligne 24, une stichomythie, et montre que l’intensité du discours s’accélère lorsque Camille lâche un cinglant “Ah! Traître”.

Corneille, célèbre tragédien, délivre ici une de ses meilleurs productions.

Un aspect déchirant, boulversant apparaît au coeur du texte.

Camille exprime toute sa souffrance, son agonie, qui la ronge.

Notons d’ailleurs qu’à la fin de la scène, l’héroïne meurt.

Il s’agit du scénario critique d’une pièce de tragique.

L’action est rendue plus poignante car c’est Horace en personne qui donne la mort à sa soeur.

Ainsi, pour illustrer le mal être de Camille, l’auteur utilise les registres spécifiques à ce type de scènes, c’est – à – dire les registres tragique, lyrique et même pathétique.

Le texte l’indique dès la première ligne avec “mon ressentiment” de Camille qui signifie qu’elle dévoile ce qu’elle a sur le coeur.

Aussi, elle continue avec un violent : “Rome enfin que je hais” à la ligne 4. L’oeuvre qu’est Horace provient de plus du mouvement classiciste.

Ce courant dont Pierre Corneille est l’un des grands artisans au XVII ème siècle, est inspiré par un des principaux artistes de la Grèce Antique nommé Aristote, qui dans La Poétique a défini les règles du classicisme.

La règle de bienséance, la règle des trois unités font partie des bases posées par Aristote.

Corneille veille alors à les respecter, par exemple, il utilise une didascalie au vers 23 : “Camille, blessée derrière le théâtre” pour indiquer la mort de Camille.

Elle ne meurt pas sur scène, ce qui est interdit par la règle de bienséance, pour ne pas heurter les âmes sensibles du public.

Les dures règles auxquelles sont obligées de se plier les dramaturges montrent, et imposent une richesse de la forme.

Néanmoins, le fond n’est pas moins intéressant car il offre deux fortes personnalités.. »

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