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Commentaire : « La comédie du langage », Jean Tardieu

Publié le 08/05/2013

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Commentaire : « La comédie du langage », Jean Tardieu « Il y avait foule au manoir » Jean Tardieu (1903-1995) est un écrivain et poète français. Il écrivait principalement des poèmes comme Accents, Le Témoin invisible, Jours pétrifiés mais aussi des pièces de théâtre tel que La Cité sans sommeil, La Comédie du drame, La Comédie du langage ou même des proses ; Un mot pour un autre, Les Portes de toile. Il est réputé pour avoir remis en cause les conventions des genres, en particulier au théâtre, et tenté des expériences avec le langage poétique et sa relation avec le parler de tous les jours. «Il y avait foule au manoir» est un texte extrait de La Comédie du langage qui parut en 1987. Nous avons ici un monologue du personnage central qui se présente, vêtu à la mode anglaise comme un détective privé dont le nom serait Dubois Dupont. Le texte est original entre coupé de nombreuses didascalies et nous montre une présentation assez artificielle de ce personnage. C'est un texte où l'on retrouve des effets qui ont pour objectifs d'interpeller directement le spectateur pourqu'il réagisse. Comment Tardieu détourne t-il les convention théâtrales ? Nous allons analyser dans une première partie les temps et les procédés au service d'une scène d'exposition. Puis dans une seconde partie comprendre en quoi cette scène est artificielle. Et enfin démontrer les différents effets produits par ce monologue sur le spectateur. C'est un texte principalement écrit au présent de l'indicatif «je me présente» «je suis là». Comme très souvent dans les pièces de théâtre le présent est utilisé et il permet de nous faire vivre directement l'action en tant que spectateur. Le point de vue interne est employé par Tardieu car nous avons la présentation d'un personnage, on retrouve donc la première personne du singulier « je ». C'est aussi un texte rythmé car nous retrouvons toutes sortes de phrases, tel l'exclamative « Mais on vient !? Chut ! », interrogative pour s'adresser au public « Vous avez entendu? » « Pourquoi ? », l'usage des points de suspension est aussi multiple « comme Zéphyr?». D'autres part les ruptures de la narration et les jeux sur la focalisation nous suscite l'incertitude le trouble et l'angoisse, « mystérieuses autant que?mystérieuses? ». Viens s'ajouter un argument de conséquence qui renforce l'expression du doute « La fête bat son plein. Il y a foule au manoir. ». En effet cette écriture concise ne nous apporte aucune information précises, ces affirmations ont juste pour but de nous dérouter davantage. Ces procédés vont ensuite mettre en exergue une scène d'exposition originale mais très classique. Lors de cette présentation, plusieurs éléments spatio-temporels permettent de situer l'action « le manoir », « le soir de printemps », « le bal du baron ». Les pe...
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« Dans cet extrait Tardieu nous livre un monologue habituel.

Mais contrairement à la coutume qui veut qu’au théâtre la première parole prononcée soit un monologue d’un personnage seul sur scène, la situation est ici très peu conforme à la réalité, tant par la longueur que par le contenu du discours.

C’est un artifice pour présenter l’action, l’espace, le temps, le registre et les personnages car ici il s'adresse à son public.

Dans le cas présent, le personnage est effectivement seul sur scène et annonce qu’il est là pour se présenter « Je me présente » et annoncer ce qui va se passer « il y aura un crime » Dans ce monologue, Dubois Dupont s'adresse plus particulièrement au publique et l'interpelle.

Il n'est pourtant pas son interlocuteur.

Une telle situation de communication relève de la convention théâtrale et ne correspond pas à une situation de communication réelle.

Par ailleurs, grâce à de multiples occurrences du pronom personnel de la deuxième personne du pluriel « vous » (lignes 9, 11, 12, 16, 19, 21) le procédé de la double énonciation est renforcé.

C’est un artifice théâtral qui permet au spectateur d’être tenu informé de la situation en cours, qui ne correspond en rien à une situation réelle.

Les questions rhétoriques attendues sans réponses « Vous avez entendu ? », « Vous voyez ? », « Vous entendez ? », « Pourquoi ? » font aussi partie du jeu adressées aux spectateurs , ajoutant de l’invraisemblance à cette fausse situation de communication.

Suite à ce monologue qualifié comme dialogue de sourd, l’auteur nous peint entre temps le portrait d’un personnage caméléon.

En effet, La présentation que Dupont fait de lui-même le fait apparaître comme un personnage de théâtre et non comme un homme réel.

Il entre en scène en tant qu'invité participant au bal donné par le Baron « Les invités viennent tour à tour se présenter sur scène.

Le premier d’entre eux est Dubois Dupont » .

Après s’être présenté sous son patronyme « Dubois » puis sous son pseudonyme « Dupont » le spectateur apprend à la fin de l’extrait que le personnage fait partie des invités de la fête donnée par le baron Z… « Je vais disparaître un instant, pour me mêler incognito à la foule étincelante des invités » Mais ce n’est pas la fonction qu’il avance au départ, puisqu’il se présente comme étant un « détective privé » mais dont « Tous les autres ignorent l’identité ».

Au final, il remet lui- même en cause sa propre identité « J’ai tellement d’identités différentes ! » ajoutant donc de la confusion à une situation qui est loin d’être claire pour le spectateur.

Ainsi présenté, le personnage caméléon aux rôles interchangeables met en valeur l’aspect théâtral du rôle et l’éloigne ainsi d’une quelconque vraisemblance.

Sa façon de se « mêler incognito » à la foule renvoie le personnage à un rôle d’acteur, ce que confirme son affirmation « on me prend pour ce que je ne suis pas ».

Il redevient donc comédien, soulignant ainsi le personnage de théâtre qui apparaît sur scène.

Cet effet camouflage du personnage met donc en relief une absurdité totale dans les propos qu’il tient. L’absurde de la situation est marqué avant tout par l’absence de logique qui rend la situation encore moins crédible : ainsi, la justification du nom et du pseudonyme n’a aucun sens logique.

Le spectateur ne peut adhérer à l’explication « Dubois / Dupont / Smith », qui devient factice puisque rien n’a été apportée pour la justifier.

L’absence de raison pour expliquer sa présence sur les lieux et la répétition, pour seul argument, du mot « mystérieuses », décrédibilise à nouveau le personnage et la situation. D’ailleurs, le personnage lui-même est mis à mal.

La didascalie précisant les modalités de son apparition « il est vêtu d’un « plaid » à pèlerine et à grands carreaux et coiffé d’une casquette assortie « genre anglais ».

Il tient à la main une branche d’arbre en fleur » en fait un personnage ridicule, surtout tenant un tel artifice naturel à la main et accoutré de façon si burlesque.

Le décalage entre la fonction de détective privé, associée à la discrétion, et l’aspect exubérant de la tenue vestimentaire rend ce personnage particulièrement amusant aux yeux du spectateur, qui ne voit en lui qu’un M.

Loyal, comme le confirme sa capacité à déclencher et arrêter la musique, jeu auquel il semble prendre un plaisir considérable.

On dirait donc qu'il s'agît d'un homme loyal sur une scène de cirque.

D’autre part Le langage utilisé dans ce texte met en évidence l'absence de. »

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