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Commentaire L'Education Sentimentale, Flaubert

Publié le 10/05/2013

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Chloé Delaporte 21001937 L'Education sentimentale, Flaubert L'extrait que nous nous proposons d'étudier est issu du roman L'Education sentimentale de Flaubert. Cette oeuvre écrite à partir de 1964 et publiée en 1969 a été composée à partir d'un long travail de documentation historique et s'inscrit donc dans le courant littéraire du réalisme. L'auteur retrace la vie sociale et sentimentale de Frédéric Moreau, un jeune garçon qui vient à Paris pour faire ses études et découvrir la vie de cette capitale. L'intrigue à la fois amoureuse et politique prend comme décor les évènements historiques de 1840 à 1851. Le passage étudié se situe au lendemain du saque des Tuileries par le peuple dans le but de renverser le régime établi : la Monarchie. La République est proclamée et nous constatons les réactions des habitants de Paris. Le lecteur peut observer deux comportements distincts : celui du couple amoureux Rosannette et Frédéric qui semble être hors de la réalité des évènements et celui du reste des habitants qui semblent être unis et tous partisans de la République. Cependant, la réalité est toute autre, l'opportunisme remplace les véritables convictions républicaines. C'est pourquoi, nous pouvons nous demander en quoi cette scène représente une révolution en réalité illusoire. Nous étudierons tout d'abord l'attitude détachée et romantique du couple face aux évènements ; puis, nous analyserons les apparences d'unification du peuple qui cachent en réalité l'opportunisme et l'importance de l'intérêt personnel ; enfin, nous nous intéresserons à la critique généralisée que fait Flaubert des deux partis (conservateurs et républicains) et du pouvoir qui montre en réalité la neutralité de sa vision. Dans ce passage, nous constatons tout d'abord la réaction du couple Rosannette et Frédéric face à la proclamation de la République qui apparaissent comme des personnages romantiques. Les deux amants semblent être hors du temps, des préoccupations des habitants. En effet, bien que la République ait été proclamée la veille, le but premier de Frédéric est d'allé voir son amante plutôt que de se renseigner sur la tournure que prennent les évènements suite à la proclamation de la République. D'ailleurs, la Maréchale à l'air elle aussi peu concernée par ce changement de régime. Certes, on remarquer que Rosannette est contrariée car on peut lire qu'elle « reçut aigrement « (l. 6) Frédéric, mais cette mauvaise humeur ne dépend pas des évènements extérieurs. En effet, tout comme Frédéric, elle semble s'intéresser uniquement à sa propre histoire, sa vie personnelle, en d'autres termes, son monde. Ce qui lui vaut ce comportement est l'abandon de Frédéric et uniquement cet abandon. Elle n'est en rien affectée par les évènements de Paris. De plus, cette phrase : « Tout était tranquille, maintenant, aucune raison d'avoir peur « (l. 7-8) prouve encore une fois que tout ce qui lui importe est sa relation avec Frédéric, que le bien-être de sa vie entière en dépend. Cette importance accordée à cette relation et à l'amour parait dérisoire en comparaison aux évènements extérieurs constituant un changement de régime qui pourrait affecter beaucoup plus sa vie et celle de tout un peuple. Rosannette et Frédéric semblent vivre dans un rêve sans prendre véritablement conscience de la réalité de la situation politique. Cette absence de prise de conscience se retrouve aussi dans le fait que la Maréchale se déclare subitement pour la République suite à sa réconciliation avec Frédéric et au baiser qu'il lui donne. En effet, cela n'a aucun sens et Rosannette ne se rend pas compte de ce que signifie réellement un engagement politique. Ici, Flaubert, par le biais du personnage de Rosannette veut exprimer la versatilité et le manque de convictions politiques des républicains. En effet, la Maréchale se rallie soudainement à la République alors qu'elle n'a aucune conviction politique ; c'est seulement parce que Frédéric, celui qu'elle aime se dit partisan de la République. Flaubert tourne ici en dérision les motivations politiques républicaines et fait ressortir leur faiblesse en les comparant à un simple baiser. Le second point qui montre leur détachement à la réalité est le fait qu'ils se baladent dans la rue comme s'il s'agissait d'un specta...

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« de conscience se retrouve aussi dans le fait que la Maréchale se déclare subitement pour la République suite à sa réconciliation avec Frédéric et au baiser qu’il lui donne.

En effet, cela n’a aucun sens et Rosannette ne se rend pas compte de ce que signifie réellement un engagement politique.

Ici, Flaubert, par le biais du personnage de Rosannette veut exprimer la versatilité et le manque de convictions politiques des républicains.

En effet, la Maréchale se rallie soudainement à la République alors qu’elle n’a aucune conviction politique ; c’est seulement parce que Frédéric, celui qu’elle aime se dit partisan de la République.

Flaubert tourne ici en dérision les motivations politiques républicaines et fait ressortir leur faiblesse en les comparant à un simple baiser.

Le second point qui montre leur détachement à la réalité est le fait qu’ils se baladent dans la rue comme s’il s’agissait d’un spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.

En effet, on peut lire que « Frédéric prenait la Maréchale à son bras ; et ils flânaient ensemble dans les rues » (l.

25).

Ils adoptent une certaine posture (« prenait la Maréchale à son bras ») et ils « flânent » comme s’il s’agissait ici d’une simple promenade alors qu’en réalité ils se trouvent au cœur de la mise en place de la République.

Notons aussi qu’à travers le verbe « flâner » on retrouve un autre thème romantique qui est celui de l’errance et de la contemplation.

Aussi, le thème du rêve et du monde à part se poursuit à travers cette notion de spectacle.

Cette notion est présente chez Rosannette qui contemple avec une naïveté d’enfant ce qu’il se passe autour d’elle.

En effet, il est dit qu’elle « se divertissait des rosettes décorant toutes les boutonnières, des étendards suspendus à toutes les fenêtres, des affiches de toute couleur placardées contres les murailles » (l.

25-27).

Ce verbe « divertir » est significatif de la notion de spectacle et prouve justement que Rosannette ne prend pas conscience que sous ses yeux défilent des symboles du changement de régime.

Elle, à travers les rosettes ne voit que des fleurs et les affiches sont pour elle uniquement une expression de couleur alors qu’elles doivent surement en réalité représenter la révolution ou la république.

Cette absence de prise de conscience se poursuit dans le fait qu’elle « jetait çà et là quelque monnaie dans le tronc pour les blessés » (l.

27-28).

Grâce à l’expression « jetait çà et là » on comprend que la Maréchale donne cet argent sans réelle conviction mais voit cela plutôt comme un jeu, encore une fois pour se divertir, se distraire.

De plus, à travers cette focalisation interne, on constate que Rosannette s’arrête devant les caricatures de Louis-Philippe, mais qu’elle les regarde seulement pour le plaisir des yeux ; elle n’en tire aucun constat ou conclusion et semble donc désintéressée du véritable but de ces caricatures, c’est-à-dire faire la satire de la Monarchie.

Enfin, on apprend que les hommes de Caussidière « l’effrayaient un peu » (l.

31) alors que ceux-ci sont censés être là pour assurer la sécurité et sont donc républicains.

Elle réagit ici comme une enfant apeurée par « leur sabre et leur écharpe » (l.

30-31).

Elle se revendique pour la République mais on ne sait pas si elle a réellement conscience de tout ce qui l’entoure et des références au changement de régime qui y sont associées.

Ainsi, ce couple apparait comme hors de la réalité et appartenant à leur propre monde gouverné en partie par le Romantisme.

Tout comme dans l’attitude de Rosannette et Frédéric, une impression de joie et de gaîté semble se dégager de tous les habitants de Paris ce qui crée en apparence une sorte. »

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