Commentaire linéaire : Les Fausses Confidences, Acte I scène 14, Marivaux

« Lecture linéaire n°1 : Les Fausses Confidences, Acte I scène 14 Introduction : La fausse confidence explorée par Marivaux est un outil de manipulation qui vise à transformer la disposition d’esprit de l’interlocuteur.

Cet art de dire à la fois précieusement et familièrement est critiqué au XVIIIème siècle, mais est un aspect phare de la comédie de mœurs Les Fausses Confidences, jouées pour la première fois en 1737.

C’est Dubois, valet d’intrigue et de Dorante, qui manie le mieux la rhétorique dans le but de provoquer l’amour entre Dorante et Araminte, une riche et belle veuve.

A l’acte I scène 14, Dubois met en place la première partie de son plan et s’apprête à livrer sa première fausse confidence à Araminte, pour attirer son attention sur son intendant, Dorante. L’extrait invite à se poser la question suivante : en quoi Dubois apparaît-il comme un maître de la fausse confidence ? III- Révélation de Dorante fou amoureux : v.

15-53 Araminte, héroïne précieuse d’une aventure amoureuse : v.

54-84 I- Révélation de Dorante fou amoureux : v.

15-53 Stratégie argumentative de Dubois - Remise en cause de l’honnêteté de Dubois → jeu sur les termes péjoratifs : « démon, peur, mauvaise actions, v.1722-24 »  crée l’image peu rassurante de Dorante → intérêt d’A (inquiétude « tu me surprends » v.21) Portrait antithétique de Dorante et Dubois → honnête, raisonnable, fiable, digne de confiance - Dubois rassure A : superlatif absolu v.26 + comparaison avantageuse à 50 hommes + expression hyperbolique « probité merveilleuse » (comique de mots dû à l’expression ridicule, trop d’exagération) + incomparable (rétabli une situation sérieuse) A adhère et veut développer (v.30) → entraînée dans l’histoire, intriguée par ce portrait ambigu de Dorante  mystère autour de sa personnalité, qui est-il vraiment ? → A perturbée : exclamations + questions (v.19-25-31) - Dorante est fou : développement du début à la fin avec évolution Comique de caractère (Dorante est fou, démesuré), de geste, de mot, de rythme (binaire) Légitimité de sa folie car amoureuse → compassion d’A, Dubois nous manipule presque comme A Logos : Dubois maîtrise le discours : souffle chaud et froid (contrastes), rythmes (ternaire et lent pour lui-même), jeu des échos, images, champ lexical de la folie brutale.

Mais Dorante reste un homme incomparable Ethos : offre une image crédible de lui-même à travers celle de Dorante, implique le mensonge, comique de gestes, mots et caractères Pathos : créer des émotions : compassions, intérêt, curiosité → déstabiliser  Talent de manipulateur, de stratège de la parole, maître de la fausse confidence : Tout ce que pense A est déconstruit, n’a pas le temps de réfléchir, de peser les arguments (?, ! en continu) Dubois modifie le rôle du valet de par sa place importante dans le stratagème : se surestime et sous-estime son maître, flatte Dorante et se flatte en même temps → décrédibilise Dorante. Fin du premier mouvement : chute → fou mais fou d’amour.... »