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Commentaire Zola - Germinal

Publié le 08/11/2012

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Ce texte est extrait du roman documentaire Germinal, écrit par Emile Zola en 1885. Ce roman, peinture du monde ouvrier, de la misère, et de l’injustice sociale sous la IIIème République, appartient aux mouvements réaliste et naturaliste. Le titre « Germinal « est un mois du calendrier républicain : c’est un mois de printemps, le mois où la nature revit, où les fleurs sortent du sol, ou le peuple se révolte, où les mineurs sortent de la terre, titre associé également à la germination. Zola, ayant partagé la misère des familles ouvrières pendant plusieurs années, dénonce dans son roman les vices de la société industrielle française. L’extrait que nous allons étudier est le cinquième chapitre de la cinquième partie du roman. Les mineurs sont en grève depuis six semaines. Ils vont de fosses en fosses pour attaquer ceux qui travaillent. Des bourgeois, surpris par ce défilé d’ouvriers révoltés,  se cachent dans la grange.  Dans un premier temps, nous montrerons que ce texte est un extrait réaliste, puis nous analyserons comment le réalisme est transfiguré à l’écrit. 

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« CHARRIER Camille LS2 D’abord, on a l’impression que les hommes sont extrêmement nombreux : « deux mille furieux », soit deux fois plus que les femmes.

L’expression « déboulèrent » donne l’impression qu’ils débarquent de nulle part, et provoque un effet d’étonnement, et de peur sur le lecteur car c’est « une masse compacte qui roulait d’un seul bloc », la succession de groupes nominaux dans cette phrase donne l’impression qu’elle ne se terminera jamais : « roulée d’un seul bloc, serrée, confondue [ …] ni les culottes déteintes, ni les tricots de laine en loques ».

Les hommes sont en quelque sorte liés aux femmes car eux aussi semblent avoir perdu leurs caractéristiques d’humain, notamment le dialogue, et ils ressemblent également de plus en plus à de s animaux au fil de l’histoire : « mugissement et sabot ».

La foule semble ne faire qu’un et d’être un être vivant à elle seule.

Les hommes ne sont plus qu’un seul bloc.

Ils n’ont plus d’individualité, ce sont juste des ge ns qui appartiennent à la mine : ils sont tous décrits de la même manière : « les yeux brûlaient […] les trous des bouches noires ».

Ces milliers de bouches sont unies en un seul chant : La Marse illaise.

Et on remarque aussi le champ lexical de l’uniformité : "masse compacte", "d’un seul b loc", "confondue", "uniformité".

La foule semble devenir un personnage.

De plus, la « hache unique » représente tous les hommes d’un coup.

On ne se focalise plus que sur ce détail, la hache qui symbolise la mort et le tranchant .

Le mot « hache » est sujet, et cet objet remplace l’homme.

Ce constat nous permet de montrer un contraste entre les hommes et les femmes.

Car elles tiennent la vie, l’enfant , l’espoir, alors que les hommes tiennent la hache, la mort.

Enfin, Zola laisse le lecteur se référait, implic itement à la révolution française avec la « Marseillaise » et la « guillotine ».

Cette guillotine tue les aristocrates, il veut donner l’impression que la grève des mineurs a autant d’impact que la révolution.

Pour faire trembler les bourgeois.

On assiste alors à la naissance d’un seul être qui sera prêt, tout com me les révolutionnaires, à tuer la classe sociale supérieure.

Mais jusqu’où peut aller la transformation de cette foule ? A présent, étudions la transfiguration du réel à l’écrit.

En effet, les bourgeois sont spectateurs, et la scène est en partie racontée selon leur point de vue.

Les spectateurs servent à dramatiser la scène, à l’accentuer : il y a un contraste avec le mouvement des mineurs et l’ immobilité des bourgeois on note leur langage , qui prouve qu’il s ne peuvent à peine parler tant ils ont peur : "balbutier", "dit entre ses dents".

De plus, leurs interruptions lors de la scène des ouvriers rappelle que ce sont des bourgeois qui observent et ils préparent à la t ransfiguration des mineurs, notamment lorqu’ ils utilisent le mot "atroce".

En effet, les mineurs n’ont même plus de visage.

Il n’y a plus que des « mâchoires ».

Le champ lexical des animaux est bien là "mâchoire", "bête fauve" et "galopait".

Les deux dernières citations ne semblent pas compatibles : cela introduit une dimension fantastique renforcée par la description du paysage basée sur la couleur rouge : « saignants comme des bouchers en pleine tuerie ».

Le sang est dû au coucher du soleil « le soleil se couchait, les derniers ray ons d’un pourpre sombre ensanglantaient la plaine ».

La fin d’une journée annoncerait -elle la fin de la classe bourgeoise ? La citation "la route sembla charrier du sang » laisse penser que les hommes ne se sont pas vraiment transformés en animaux ensanglantés , que ce n’est pas réel, ni vrai, cela relève de l’imagination de l’auteur.

Pour finir, o n s'intéresse au commentaire des filles Deunelin, jeunes bourgeoises : « Oh ! Superbe ! » qui semble paradoxal , qui s’extasie devant. »

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