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Commentez ce jugement de Voltaire sur le XVIIe siècle: Siècle de grands talents, bien plus que de lumière.

Publié le 13/02/2012

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voltaire

Quels sont ces talents ? que sont ces lumières dans la pensée de Voltaire ? En quoi le xviie siècle en aurait-il manqué, et pourquoi ? Voltaire compte quatre grands siècles dans l'histoire de l'humanité : le siècle de Périclès - qu'il place sous le vocable de Philippe et d'Alexandre -; le siècle d'Auguste - et de César -; le siècle de Léon X - et des Médicis -; enfin le Siècle de Louis XIV, celui des quatre qui, peut-être, approche le plus de la perfection, le Siècle le plus éclairé qui fut jamais. Flagrante est ici la contradiction entre la prose et les vers d'Arouet. Plût à Dieu que ce fût la seule, en cette oeuvre où la négation suit l'affirmation d'une même chose ! Les 18 années qui se sont écoulées entre la publication du Siècle et l'Epître à Boileau (1751-1769) ne suffisent pas à justifier cette volte-face. La vérité - autant qu'il est possible de la ...

voltaire

« Temple », y occupent un rang de beaucoup superieur.

L'« aimable auteur du Telemaque » s'y reconcilie avec 1' « eloquent Bossuet, genie vaste, impe- tueux et facile »; Corneille, « grand et sublime » y figure a cote de Racine, « plus pur, plus elegant, plus tendre ».

La Fontaine, « favori de la nature », « auteur charmant », « neglige dans sa parure », aux « vers inimitables », siege pres de Boileau - qui dans son Art Poetique a omis la Fable maitre en Part d'ecrire », qui donna « le precepte et l'exemple a la fois ». Quinault, ancienne victime de Despreaux, est la aussi, tout proche, « ai- mable et tendre lyrique ».

L'epithete « inimitable » revient sous la plume du critique, quand it apercoit Moliere « le peintre de la France ».

Tons ces hommages rendus aux « grands talents » qui brillerent dans les arts et les lettres s'accompagnent, on le devine, sans quoi Voltaire ne serait plus Voltaire, de restrictions et de coups de patte.

« Nul grand homme, declare-t-il, n'est exempt » de « ces erreurs auxquelles l'humanite est sou- mise.

Cela c'est pour l'homme de gout et l'homme de lettres; mais en lui a coexists de tout temps un autre homme, epris d'histoire, et qui, volontiers, se fiat mele a celle de son temps.

L'auteur de Charles XII, du Siecle, de l'Essai sur les Mceurs, l'emissaire du ministre des affaires etrangeres aupres du roi de Prusse, Phote du grand Frederic, qui s'etait flatte de faconner un « roi philosophe », ne pouvait pas, en parlant des a grands talents » du xviie siecle, ne point songer aux hommes d'Etat qui hantent sa memoire et qu'il exalte déjà dans sa Henriade : Richelieu, Mazarin, ministres immortels, tous deux revetus de la pourpre romaine » Richelieu, grand sublime, implacable ennemi, Mazarin, souple, adroit et dangereux ami... Toujours la restriction apres Peloge, et le mot feroce et injuste : Utiles a leurs rois, cruels a la patrie! Louis XIV a son couplet, avec le meme balancement louangeur et deni- grant : Trop Fier dans ses succes, mais ferme en ses traverses De vingt peuples ligues bravant seul tout r effort, Admirable en sa vie et plus grand en sa mort. L'admiration l'emporte, mais Voltaire n'a pas oublie d'invoquer « le pom- peux amas d'esclaves a genoux » devant le monarque.

- Pour le grand ministre « bienfaiteur » d'un « peuple ardent a l'outrager », it n'a que des eloges : Toi, dans le second rang le premier des humains, Colbert, c'est sur tes pas que l'heureuse abondance, Fille de tes travaux, vient enrichir la France. L'eloge du maitre et du serviteur s'amplifie dans le Siècle, mais reste le lame en son fond.

- Il y attribue liberalement au roi les realisations de Louvois dans Parmee, ne lui pardonnant point « les cruautes des Dra- gonnades » ; mais personne ne s'y meprend :c'est au ministre que vont les hommages.

Les grands capitaines ont conquis ce pacifiste :Conde, « tour a tour la terreur et l'appui de son maitre », « Turenne, de Conde le genereux rival, moins brillant, mais plus sage...

son egal »; Catinat, qui reunit « les talents du guerrier et les vertus du sage » ; « Vauban, sur un rempart, le compas a la main ».

Villars « digne appui de son roi, digne rival d'Eugene » Luxembourg, au genie ardent, au coup d'oeil juste, l'execution prompte, sont loues ingenieusement.

Nos grands marins lui inspirent aussi une sincere admiration, il repete avec complaisance « le vieux Duquesne » ; il cite avec enthousiasme Jean Bart, corsaire qui, « de simple matelot devint chef d'escadre xo, tout comme Duguay-Trouin, « homme unique en son genre »; it vante le 4 genie » du jeune Renaud, inventeur des bombes qui devaient chatier les pirates d'Alger.

Au-dessus des genies guerriers, Voltaire place certainement les « grands talents » scientifiques. Descartes, selon lui, « le premier des mathematiciens ne fit genre Rue des romans de philosophic ».

Il ne connut point les « veritables lumieres », celles qui jaillissent des ceuvres de Locke, de Condillac...

et de Voltaire. Cassini, Huygens, Roemer, strangers attires par Colbert et...

e par de fortes Temple », y occupent un rang de beaucoup supérieur.

L'« aimable auteur du Télémaque» s'y réconcilie avec l' «éloquent Bossuet, génie vaste, impé­ tueux et facile »; Corneille, « grand et sublime » y figure à côté de Racine, « plus pur, plus élégant, plus tendre ».

La Fontaine, « favori de Ja nature », « auteur charmant », « négligé dans sa parure », aux « vers inimitables », siège près de Boileau - qui dans son Art Poétique a omis la Fable - « maître en l'art d'écrire », qui donna « le précepte et l'exemple à la fois ».

Quinault, ancienne victime de Despréaux, est là aussi, tout proche, « ai­ mable et tendre lyrique ».

L'épithète « inimitable » revient sous la plume du critique, quand il aperçoit Molière « le peintre de la France ».

Tous ces hommages rendus aux « grands talents » qui brillèrent dans les arts et les lettres s'accompagnent, on le devine, sans quoi Voltaire ne serait plus Voltaire, de restrictions et de coups de patte.

«Nul grand homme, déclare-t-il, n'est exempt » de « ces erreurs auxquelles l'humanité est sou­ mise.» Cela c'est pour l'homme de goût et l'homme de lettres; mais en lui a coexisté de tout temps un autre homme, épris d'histoire, et qui, volontiers, se fût mêlé à celle de son temps.

L'auteur de Charles XII, du Siècle, de l'Essai sur les Mœurs, l'émissaire du ministre des affaires étrangères auprès du roi de Prusse, l'hôte du grand Frédéric, qui s'était flatté de façonner un « roi philosophe », ne pouvait pas, en parlant des « grands talents » du xvn• siècle, ne point songer aux hommes d'Etat qui hantent sa mémoire et qu'il exalte déjà dans sa Henriade : Richelieu, Mazarin, ministres immortels, « tous deux revêtus de la pourpre romaine » Richelieu, grand sublime, implacable ennemi, Mazarin, souple, adroit et dangereux ami ...

Toujours la restriction après l'éloge, et le mot féroce et injuste Ftiles à leurs rois, cruels à la patrie! Louis XIV a son couplet, avec le même balancement louangeur et déni­ grant Trop fier dans ses succès, mais ferme en ses traverses De vingt peuples ligués bravant seul tout l'effort, Admirable en sa vie et plus grand en sa mort.

L'admiration l'emporte, mais Voltaire n'a pas oublié d'invoquer « le pom­ peux amas d'esclaves à genoux » devant le monarque.

- Pour le grand ministre « bienfaiteur » d'un « peuple ardent à l'outrager », il n'a que des éloges : Toi, dans le second rang le premier des humains, Colbert, c'est sur tes pas que l'heureuse abondance, Fille de tes travaux, vient enrichir la France.

L'éloge du maître et du serviteur s'amylifie dans le Siècle, mais reste le même en son fond.

- Il y attribue liberalement au roi les réalisations de Louvois dans l'armée, ne lui pardonnant point « les cruautés des Dra­ gonnades » ; mais personne ne s'y méprend : c'est au ministre que vont les hommages.

Les grands capitaines ont conquis ce pacifiste : Condé, « tour à tour la terreur et l'appui de son maître », « Turenne, de Condé le généreux rival, moins brillant, mais plus sage...

son égal » ; Catinat, qui réunit « les talents du guerrier et les vertus du sage » ; « Vauban, sur un rempart, le compas à la main ».

Villars « digne appui de son roi, digne· rival d'Eugène » ; Luxembourg, au génie ardent, au coup d'œil juste, à l'exécution prompte, sont loués ingénieusement.

Nos grands marins lui inspirent aussi une sincère admiration, il répète avec complaisance « le vieux Duquesne »; il cite avec enthousiasme Jean Bart, corsaire qui, « de simple matelot devint chef d'escadre», tout comme Duguay-Trouin, «homme unique en son genre » ; il vante le « génie » du jeune Renaud, inventeur des bombes qui devaient châtier les pirates d'Alger.

Au-dessus des génies guerriers, Voltaire place certainement les « grands talents » scientifiques.

Descartes, selon lui, « le premier des mathématiciens ne fit guère que des romans de philosophie ».

Il ne connut point les « véritables lumières », celles qui jaillissent des œuvres de Locke, de Condillac ...

et de Voltaire.

Cassini, Huygens, Roemer, étrangers attirés par Colbert et ...

« par de fortes. »

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