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CONDILLAC (Étienne Bonnot de)

Publié le 21/02/2019

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condillac

CONDILLAC (Étienne Bonnot de), philosophe français (Grenoble 1714 - château de Flux, près de Beaugency, 1780). Issu d'une famille de noblesse de robe, il accompagna son frère, l'abbé de Mably, à Paris où il fit des études au séminaire de Saint-Sulpice et à la Sorbonne. Rousseau (avec qui il s'était lié lorsque celui-ci était précepteur dans la famille Bonnot de Mably) lui fit rencontrer Diderot. Marqué par la pensée de Locke, Condil-lac élabore alors une recherche philosophique originale. Il publie l'Essai sur l'origine des connaissances humaines (1746), puis un Traité des systèmes (1749), suivi d'un Traité des sensations (1754) et d'un Traité des animaux (1755). Entre 1758 et 1767, il est précepteur du fils de la duchesse de Parme et l'on doit à cette expérience pédagogique la publication d'un Cours d'étude en 1775. Jusqu'à sa mort, il travaille dans

condillac

« une demi-retraite à un traité d'économie (le Commerce et le Gouvernement consi­ dérés relativement l'un a l'autre, 1776).

où il se montre assez proche des doc­ trines des physiocrates, et à une logique (la Logique ou les Premiers Développe­ ments de l'art de penser, 1780).

Rom­ pant avec la métaphysique cartésienne, Condillac.

à la suite de Locke et de Newton, donne à l'expérience une place centrale dans la constitution du sujet de la science.

Il rejette !"innéisme cartésien pour identifier les idées avec les objets de la perception dans une approche « phénoménologique >> de la conscience.

En bon philosophe des Lumières, il s'attache à réduire tout ce qui concerne l'entendement à un principe «simple >>.

Dans le Traité des sensaticns, il imagine une statue dotée d'un sens unique.

celui qui parait contribuer le moins aux connaissances de l'esprit humain, l'odo­ rat, et reconstitue progressivement le développement des facultés humaines : attention, mémoire, etc.

Radicalisant les positions de Locke, il ne recourt qu'au principe de plaisir pour expliquer l'acti­ vité de l'entendement et la volonté, et à l'usage des signes pour expliquer le passage de la sensation à la réflexion : les pensées sont des sensations transfor­ mées par le langage.

Le sensualisme de Condillac apparaît là comme une rup­ ture et un fondement : celui d'une nouvelle épistémologie des sciences du langage.

Si seul le langage permet la pensée réfléchie, « l'art de raisonner se réduit à une langue bien faite » (Traité des systèmes).

Condillac remet en cause tout le système hérité de la Grammaire de Port-Ro yal .

Selon lui, la langue.

institution humaine, obéit à des régies générales.

Le rapport entre le signe et J'idée est arbitraire.

La langue est donc saisie comme pratique humaine dans une histoire : le champ est ouvert à Bréal et à Saussure.

Malgré l'influence de Condillac sur les Idéologues, son œuvre et sa pensée ont été constamment mino­ rées et dénaturées par ceux-là même qui, comme Maine de Biran, se sont réclamés de lui.

C"est que sa philosophie amorce un mouvement de déconstruction du sujet.

inacceptable dans une perspective spiritualiste, mais qui parait étonnam­ ment « moderne >>.. »

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