CORDIER Mathurin : sa vie et son oeuvre

CORDIER Mathurin (1479-1564). Pédagogue et grammairien, né à La Perrière, dans l’Orne, sous le règne de Louis XI, il est mort très âgé, à Genève. Il est peut-être, parmi tous les pédagogues de la Renaissance, celui qui l’a été le plus exclusivement, avec le plus de persévérance et de succès pendant cinquante ans. Ayant fait des études de théologie à la Sorbonne, il obtient le bénéfice d’une paroisse à Rouen, mais enseigne ensuite la rhétorique, puis la grammaire, dans une dizaine de collèges, de Paris (1514) à Nevers (1533), à Bordeaux (1534), et finalement en Suisse : Genève (1536), où il professe au collège de la Rive, qu’il contribue à organiser, et où il meurt en 1564, après sept ans d’enseignement à Neuchâtel et douze ans à Lausanne. Cordier est en effet passé à la Réforme, sans doute dans les années 1530, et son œuvre de pédagogue est en même temps une œuvre de moraliste, marquée par le succès de sa Civilité puérile de 1560, dont le premier titre indiquait bien la finalité : le Miroir de la jeunesse pour la former à bonnes mœurs et civilité de vie.

L’intérêt de son De corrupti sermonis emendatione (« correction du langage défectueux »), de 1530, souvent édité avec des variations de titre, est de nous transmettre, dans le dessein d’en donner une version latine élégante, le jargon des écoliers du xvie siècle —