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RÉGNIER Mathurin : sa vie et son oeuvre

Publié le 29/11/2018

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RÉGNIER Mathurin (1573-1613). Maître de la satire en vers, qu’il porta à la perfection à l’aube de l’âge classique, Mathurin Régnier manifeste pourtant dans son œuvre la permanence d’une verve et d’une liberté de ton qui semblent appartenir au siècle précédent, tout comme sa nostalgie de l’âge d’or. C’est dire la contradiction entre cette esthétique et celle que Malherbe, son frère ennemi, s’emploie alors à formuler.

 

La vie d'un satirique

 

Sur la vie de Mathurin Régnier nous n’avons que fort peu de documents, et rares sont les contemporains, même parmi ceux qui furent ses proches, dont les témoignages nous soient parvenus. Quant aux « confidences » qu’il a glissées ici ou là dans ses vers, leur interprétation reste malaisée, soit parce qu’elles sont contradictoires, soit parce qu’elles ressemblent trop à des souvenirs de lectures. A défaut de nous renseigner sur sa vie, les satires nous révèlent la figure étrangement composite de leur auteur, en totale opposition avec les légendes, plusieurs fois réfutées mais encore vivaces, qui font de Régnier une sorte de gueux, pilier de cabaret et joyeux drille, poète débraillé et débauché qui, mourant à quarante ans, ne pouvait que succomber à une maladie inavouable... Les faits avérés de la vie de Régnier ne présentent pas ce caractère de pittoresque gaillardise. Il naît à Chartres dans une famille bourgeoise qui s’y trouve établie depuis plusieurs générations. Sa mère, née Simone Desportes, est la sœur du poète Philippe Desportes, issu également d’une vieille famille chartraine. Poète d’un réel talent et courtisan habile, Desportes, dont la gloire ne cesse de grandir, jouera un rôle déterminant dans l’accomplissement du destin littéraire de son neveu. En 1587, Desportes obtient du cardinal François de Joyeuse, le beau-frère de Henri III, qu’il prenne le jeune Régnier à son service en qualité de page. Il quittera donc le collège dès l’âge de quatorze ans; sa culture sera, pour une part, celle d’un autodidacte. Nommé protecteur des affaires du roi auprès du Saint-Siège, le cardinal emmène son page à Rome.

 

Ces longues années italiennes ne sont pas sans rappeler l’expérience de Du Bellay : expérience décevante à bien des égards, mais en même temps féconde pour le futur poète. Jusqu'à la fin du siècle, les voyages entre Rome et Paris se succéderont, avec des séjours alternés dans les deux pays. Se trouvant à Paris en 1596, Régnier devient, toujours grâce à son oncle, un des poètes attitrés de Henri IV et composera des élégies pour Gabrielle d’Estrées. Après un sixième séjour à Rome (1603-1604), Régnier revient — cette fois définitivement — à Paris, où s’affirme sa notoriété de poète satirique. Vers cette époque, il se liera avec quelques grands seigneurs de la Cour, dont le marquis de Cœuvres, frère de Gabrielle d’Estrées, le comte de Cramail (qui, plus tard, composera entre autres la célèbre Comédie des proverbes), des poètes, des hommes d’Église (Bertaut étant à la fois l’un et l’autre), Nicolas Rapin, l’un des coauteurs de la Satyre Ménippée, le peintre Fréminet, sans compter les amis de son oncle. A la mort de Desportes, resté jusqu’au bout son plus fidèle soutien (1606), Régnier obtient du roi une pension de 5 000 livres de rente sur l’abbaye des Vaux-de-Cernay; une autre prébende s’y ajoute lorsqu’il entre en possession d’un canonicat de l’église cathédrale de Chartres, en 1609. La même année, Henri IV le met à contribution une nouvelle fois et lui commande des vers (en même temps qu’à Malherbe!) au moment de sa folle passion pour Charlotte de Montmorency, l’épouse du prince de Condé.

 

En 1608, il avait publié sous le titre de Premières Œuvres dix satires dédicacées et un Discours au Roy servant d’épilogue; en 1609, les mêmes pièces, augmentées de deux satires nouvelles, furent rééditées sous le titre de les Satyres; une satire supplémentaire apparut dans la réédition de 1612, et encore trois autres dans celle, probablement posthume, de 1613 (une dernière satire fut publiée en 1652). L’état de santé du poète s’aggrava au fil des années et le conduisit en 1613 auprès d'un médecin de Rouen pour une opération, qui échoua. Il mourut en cette ville et, conformément à ses dernières volontés, fut inhumé à Royaumont.

 

Son œuvre est celle, exclusivement, d’un poète, et principalement d’un poète satirique. La satire ne représente pas pour Régnier une activité littéraire parmi d’autres, mais celle à laquelle il a consacré la presque totalité de ses veilles. Aussi son œuvre se ramène-t-elle, pour l’essentiel, à ses dix-sept satires, dont quatre posthumes (parmi ces dernières, deux sont inachevées). Ses autres poésies, même si elles ne présentent qu'un intérêt secondaire, sont loin d’être méprisables. Les cinq élégies sont des œuvres de commande, ce qui, surtout dans le cas de vers amoureux, risque de ne guère disposer en leur faveur le lecteur moderne. Mais, même lorsqu’il se charge d’exprimer les sentiments d’autrui (et, dans ces élégies, c’est le roi ou quelque haut dignitaire de la Cour qui a loué ses services), Régnier y apporte par moments une véhémence qui a de quoi surprendre. C'est le cas, notamment, des deux élégies qu’il appelle curieusement « zélotipiques », lesquelles en effet expriment une jalousie des plus fougueuses. Les poésies spirituelles (à peine deux cents vers : remords et contrition sont venus un peu tard...) soutiennent la comparaison avec ce qu’on trouve dans les meilleurs recueils de poésie chrétienne du temps. Font partie de ces poésies spirituelles trois sonnets, sur les cinq que nous connaissons de Mathurin Régnier. Les deux autres sont consacrés l’un au « trépas de M. Passerat », l’autre à « la mort de M. Rapin ».

 

Régnier, poète satirique

 

Le genre de la satire en vers, quoique pratiqué dans l’ancienne Rome et dans l’Italie de la Renaissance, a connu en France un départ lent et laborieux. Il faut attendre Vauquelin de La Fresnaye, à la fin du xvic siècle, pour assister à l’avènement de la satire en tant que genre autonome : à l’esprit de la satire correspond enfin une forme spécifique, celle-là même qu’utiliseront Régnier, Boileau et les postclassiques. Mais Vauquelin s’est borné à démarquer de la façon la plus servile des satires d’Horace et de plusieurs poètes de la Renaissance italienne. C’est donc Régnier, et non ce devancier, qui mérite d’être salué comme le premier écrivain français à illustrer le genre poétique de la satire. En choisissant la voie de la poésie satirique, Régnier, loin de se confiner dans un domaine exigu ou de s’assujettir à une thématique limitée, s’assure liberté d’allure et liberté d’inspiration. C’est là plus qu’ailleurs qu’il aura les coudées franches. La satire telle qu’il la cultive se ressent encore de l’acception première du latin satura qui signifie « mélange », « macédoine ». Considérations morales, caricatures, anecdotes, descriptions colorées, jugements littéraires, éloges et blâmes, tableaux de mœurs, espoirs ou regrets, il n’est rien ou presque rien que ces poèmes n’accueillent, sans souci d’ordonnance, de hiérarchie ni d’unité. Aussi les titres donnés postérieurement à ses satires n’ont-ils qu’une valeur indicative, sans rendre compte vraiment de la profusion des thèmes, des motifs ou des idées. Cette diversité reflète la curiosité du poète, l’étendue de son expérience et de ses lectures. Dans la plupart

 

de ses satires, Régnier renoue avec la tradition satirique inaugurée par Horace et relayée par l’Arioste.

 

Quels que soient les thèmes traités, l’important est de les aborder de façon détendue, sur un ton qui pourrait être celui d’une conversation familière. La satire selon Régnier n'a donc rien à voir avec l'œuvre de combat, ni avec tous ces écrits qui, plus ou moins férocement, s’en prennent aux personnes et aux institutions. Certes, la critique de la société et de ses travers n’en est pas absente, mais elle s'en tient ordinairement à l'observation ironique, à la moquerie spirituelle accompagnée de réflexions désabusées ou, plus rarement (et de façon plus conventionnelle), d’une invite à se réformer. Ni agressivité ni, surtout, esprit de système. Régnier nous montre le poète crotté, victime de sa sottise pompeuse et de sa prétention (satire n); mais plus loin, il sera question du poète authentique et estimable, logé presque à même enseigne, victime, lui, de la futilité du public (satire xv). La Cour est sans doute un haut lieu, mais les illusions qu’elle dispense, les dangers et les bassesses qui s’y rencontrent devraient nous faire préférer une vie retirée et tranquille (satire iii). Ailleurs, c’est le portrait en action du fâcheux (satire viii) ou celui de l’immonde Macette, vivante illustration de l’hypocrisie (satire xiii). Ces différentes figures se meuvent dans un cadre précis et typé qui est bien celui du Paris de Henri IV, avec ses rues populaires et ses maisons bourgeoises, ses églises, ses lieux mal famés.

 

Le style dru, abondant de ces satires (« J’ai bu chaud, mangé froid, couché sur la dure », ii), leurs expressions savoureuses (« ...Ces esprits bossus/ Qui veulent qu’on les croie en droite ligne issus/ Des sept Sages de la Grèce », vi), les archaïsmes (« Le ciel affrontant, je nazarde la lune », xiii), les images vives et originales (« L’honneur estropié, languissant et perclus/ N’est plus rien qu’une idole en qui l’on ne croit plus », m), tout concourt à faire de cet ensemble une œuvre maîtresse de la poésie du XVIIe siècle.

 

Une forme particulière de la satire a suscité l’intérêt de Régnier, peut-être en raison d’une vogue passagère à laquelle il n’a pas su ou voulu résister : la satire bernes-que, du nom de Francesco Berni, poète italien (v. 1497-1535), qui en fut l'inventeur. Délaissant ce qui assurait à la fois le charme et la richesse de la satire horacienne, Berni se lance dans des compositions au sujet scabreux (« De l’urinal ») ou inattendu (« De la gélatine »). Le pittoresque des objets ou des scènes est souligné, sinon multiplié, par la truculence du langage. S’inspirant de certains capitoli du maître ou de ses disciples (Lasca, Mauro...), Régnier à son tour traite des sujets où la cocasserie domine sans que l’observation soit sacrifiée pour autant. C’est le cas notamment de la satire xi, « le Souper ridicule », et de celle qui en est le prolongement, « le Mauvais Gîte », exploration minutieuse et inquiète du plus hétéroclite des lupanars. Ces satires sont indéniablement des réussites en leur genre; Régnier y brille par le sens du mouvement, la drôlerie, le pittoresque. Elles constituent la partie la plus spectaculaire, mais aussi la plus extérieure de son œuvre, celle où il livre le moins de lui-même. Par rapport à ses modèles, il a su transcender le parti pris de bouffonnerie et la savante trivialité du langage. Quant à la complaisance marquée pour les détails les plus sordides, elle tient sans doute au pouvoir qu’il leur reconnaît de stimuler en lui l’invention verbale.

 

Régnier et Malherbe

 

Parler de Régnier sans évoquer Malherbe n’est guère possible. La querelle qui les opposa les a rendus à jamais solidaires. Mais, à y regarder de près, on s’aperçoit que le motif de la discorde n'est pas essentiellement doctri

« passion pour Charlotte de Montmorency, l'épouse du pri nee de Condé.

En 1608, il avait publié sous le titre de Premières Œuvres dix satires dédicacées et un Discours au Roy servant d'épilogue; en 1609, les mêmes pièces, augmen­ tées de deux satires nouvelles, furent rééditées sous le titre de les Satyres; une satire supplémentaire apparut dans la réédition de 1612, et encore trois autres dans celle, probablement posthume, de 1613 (une dernière satire fut publiée en 1652).

L'état de santé du poète s'aggrava au fil des années et le conduisit en 1613 auprès d'un médecin de Rouen pour une opération, qui échoua.

Il mourut en cette ville et, conformément à ses dernières volontés, fut inhumé à Royaumont.

Son œuvre est celle, exclusivement, d'un poète, et principalement d'un poète satirique.

La satire ne repré­ sente pas pour Régnier une activité littéraire parmi d'au­ tres, mais celle à laquelle il a consacré la presque totalité de ses veilles.

Aussi son œuvre se ramène-t-elle, pour l'essentiel, à ses dix-sept satires, dont quatre posthumes (parmi ces dernières, deux sont inachevées).

Ses autres poésies, même si elles ne présentent qu'un intérêt secon­ daire, sont loin d'être méprisables.

Les cinq élégies sont des œuvres de commande, ce qui, surtout dans Je cas de vers amoureux, risque de ne guère disposer en leur faveur le lecteur moderne.

Mais, même lorsqu'il se charge d'exprimer les sentiments d'autrui (et, dans ces élégies, c'est Je roi ou quelque haut dignitaire de la Cour qui a loué ses services), Régnier y apporte par moments une véhémence qui a de quoi surprendre.

C'est le cas, notamment, des deux élégies qu'il appelle curieusement « zélotipiques », lesquelles en effet expriment une jalou­ sie des plus fougueuses.

Les poésies spirituelles (à peine deux cents vers : remords et contrition sont venus un peu tard ...

) soutiennent la comparaison avec ce qu'on trouve dans les meilleurs recueils de poésie chrétienne du temps.

Font partie de ces poésies spirituelles trois son­ nets, sur les cinq que nous connaissons de Mathurin Régnier.

Les deux autres sont consacrés l'un au « trépas de M.

Passerat », l'autre à « la mort de M.

Rapin ».

Régnier, poète satirique Le genre de la satire en vers, quoique pratiqué dans J'ancienne Rome et dans l'Italie de la Renaissance, a connu en France un départ lent et laborieux.

II faut atten­ dre Vauquelin de La Fresnaye, à la fin du xvt• siècle, pour assister à J'avènement de la satire en tant que genre autonome : à J'esprit de la satire correspond enfin une forme spécifique, celle-là même qu'utiliseront Régnier, Boileau et les postclassiques.

Mais Vauquelin s'est borné à démarquer de la façon la plus servile des satires d'Ho­ race et de plusieurs poètes de la Renaissance italienne.

C'est donc Régnier, et non ce devancier, qui mérite d'ê­ tre salué comme le premier écrivain français à illustrer le genre poétique de la satire.

En choisissant la voie de la poésie satirique, Régnier, loin de se confiner dans un domaine exigu ou de s'assujettir à une thématique limi­ tée, s'assure liberté d'allure et liberté d'inspiration.

C'est là plus qu'ailleurs qu'il aura les coudées franches.

La satire telle qu'il la cultive se ressent encore de l'accep­ tion première du latin satura qui signifie « mélange », « macédoine».

Considérations morales, caricatures, anecdotes, descriptions colorées, jugements littéraires, éloges et blâmes, tableaux de mœurs, espoirs ou regrets, il n'est rien ou presque rien que ces poèmes n'accueil­ lent, sans souci d'ordonnance, de hiérarchie ni d'unité.

Aussi les titres donnés postérieurement à ses satires n'ont-ils qu'une valeur indicative, sans rendre compte vraiment de la profusion des thèmes, des motifs ou des idées.

Cette diversité reflète la curiosité du poète, l'éten­ due de son expérience et de ses lectures.

Dans la plupart de ses satires, Régnier renoue avec la tradition satirique inaugurée par Horace et relayée par l'Arioste.

Quels que soient les thèmes traités, l'important est de les aborder de façon détendue, sur un ton qui pourrait être celui d'une conversation familière.

La satire selon Régnier n'a donc rien à voir avec l'œuvre de combat, ni avec tous ces écrits qui, plus ou moins férocement, s'en prennent aux personnes et aux institutions.

Certes, la critique de la société et de ses travers n'en est pas absente, mais elle s'en tient ordinairement à l'observa­ tion ironique, à la moquerie spirituelle accompagnée de réflexions désabusées ou, plus rarement (et de façon plus conventionnelle), d'une invite à se réformer.

Ni agressi­ vité ni, surtout, esprit de système.

Régnier nous montre le poète crotté, victime de sa sottise pompeuse et de sa prétention (satire n); mais plus loin, il sera question du poète authentique et estimable, logé presque à même enseigne, victime, lui, de la futilité du public (satire xv).

La Cour est sans doute un haut lieu, mais les illusions qu'elle dispense, les dangers et les bassesses qui s'y rencontrent devraient nous faire préférer une vie retirée et tranquille (satire m).

Ailleurs, c'est le portrait en action du fâcheux (satire VIII) ou celui de 1' immonde Macette, vivante illustration de l'hypocrisie (satire Xlii).

Ces différentes figures se meuvent dans un cadre précis et typé qui est bien celui du Paris de Henri IV, avec ses rues populaires et ses maisons bourgeoises, ses églises.

ses lieux mal famés.

Le style dru, abondant de ces satires ( « J'ai bu chaud, mangé froid, couché sur la dure », 11), leurs expressions savoureuses (« ...

Ces esprits bossus/ Qui veulent qu'on les croie en droite ligne issus/ Des sept Sages de la Grèce>>, v1), les archaïsmes ( « Le ciel affrontant, je nazarde la June », XIII), les images vives et originales (« L'honneur estropié, languissant et perclus/ N'est plus rien qu'une idole en qui l'on ne croit plus>> , m).

tout concourt à faire de cet ensemble une œuvre maîtresse de la poésie du xvu• siècle.

Une forme particulière de la satire a suscité J'intérêt de Régnier, peut-être en raison d'une vogue passagère à laquelle il n'a pas su ou voulu résister : la satire bernes­ que, du nom de Francesco Berni, poète italien (v.

1497- 1535), qui en fut l'inventeur.

Délaissant ce qui assurait à la fois Je charme et la richesse de la satire horacienne, Berni se lance dans des compositions au sujet scabreux ( « De 1 'urinal ») ou inattendu ( « De la gélatine >> ).

Le pittoresque des objets ou des scènes est souligné, sinon multiplié.

par la truculence du langage.

S'inspirant de certains capitoli du maître ou de ses disciples (Lasca, Mauro ...

), Régnier à son tour traite des sujets où la cocas­ serie domine sans que l'observation soit sacrifiée pour autant.

C'est le cas notamment de la satire XI,« le Souper ridicule >>, et de celle qui en est le prolongement, « le Mauvais Gîte>>, exploration minutieuse et inquiète du plus hétéroclite des lupanars.

Ces satires sont indéniable­ ment des réussites en leur genre; Régnier y brille par le sens du mouvement, la drôlerie, le pitlOresque.

Elles constituent la partie la plus spectaculaire, mais aussi la plus extérieure de son œuvre, celle où il livre le moins de lui-même.

Par rapport à ses modèles, il a su transcen­ der le parti pris de bouffonnerie et la savante trivialité du langage.

Quant à la complaisance marquée pour les détails les plus sordides, elle tient sans doute au pouvoir qu'il leur reconnaît de stimuler en lui l'invention verbale.

Régnier et Malherbe Parler de Régnier sans évoquer Malherbe n'est guère possible.

La querelle qui les opposa les a rendus à jamais solidaires.

Mais, à y regarder de près, on s'aperçoit que le motif de la discorde n'est pas essentiellement doctri-. »

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